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SERPENT D’AIRAIN

SERVITEUR

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p. 151-158. Étant donné que Dieu voulait que les blessés fussent guéris miraculeusement par la seule vue de l’image d’un serpent, il était naturel que ce serpent fût élevé sur nn poteau assez haut pour pouvoir être aperçu de tout le camp. — Ezéchias « mit en pièces le serpent d’airain que Moise avait fait, car lesenfants d’Israël avaient jusqu’alors brûlé des parfums devant lui. » IV Reg., xviii, 4. Voir Nohestan, t. iv, col. 1668.

NoireSeigneur a indiqué luimême le caractère figuratif du serpent d’airain : « Comme Moïse a élevé le serpent dans le désert, il faut de même que le Fils de l’homme soit élevé, afin que tout homme qui croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. » Joa., iii, 14, 15. Notre-Seigneur sera donc dressé sur sa croix comme le serpent sur son poteau. Mais, tandis que le serpent n'était pour les Israélites qu’un « c signe de salut », Sap., xvi, 6, JésusChrist sera la cause même du salut, non plus pour

les corps, mais pour les âmes.

H. Lesêtre.
    1. SERRURE##

SERRURE (grec : xXeïepov ; Vulgate : clausura), appareil servant à tenir une porte fermée. — Les anciens fermaient ordinairement les portes des habitations au moyen de barres et de verrous. Voir Barre. t. i, flg. 453, col, 1468 ; Verrou. Ce genre de fermeture suffisait pour clore une porte de l’intérieur. Quand il était placé à l’extérieur, tout le monde pouvait ouvrir. La serrure permettait de clore une porte du dehors,

358.— Les Gémeaux en Assyrie.

D’après la Revue d’histoire et de littérature, t. i, p. 152.

359. — Ciel et serrure moderne de Palestine. D’après Lortet, La Syrie, p. 252.

tout en réservant au propriétaire de la maison d’ouvrir seul au moyen d’une clef. On trouve aujourd’hui en Palestine des serrures s’ouvrant avec une clef d’après un système ingénieux (fig. 359). Voir Clef, t. H.fig. 290, col. 800. « Ces machines primitives, qui datent évidemment d’une haute antiquité, peuvent être brisées, mais sont difficiles à crocheter. Elles sont, en général, construites en bois de noyer ou de mûrier. » Lortet, La Syrie d’aujourd’hui, Paris, 1884, p. 352. Des serrures analogues étaient en usage en Egypte. — Baruch, vi, 17, dit que les temples des idoles étaient munis de serrures et de verrous, par crainte des voleurs. — Dans les autres passages bibliques, la fermeture au moyen de barres et de verrous est seule mentionnée. Les serrures sont cependant supposées chaque fois qu’il

est question de clef.

H. Lesêtre.
    1. SERUG##

SERUG (hébreu : Serûg ; Septante : Sepoûx), orthographe du nom de l’ancêtre d’Abraham, dans I Par., i, 26. Il est appelé ailleurs Sarug. Voir Sarug, col. 1495.

    1. SERVITEUR##

SERVITEUR (hébreu : 'ébéd, na’ar, mesârêt ; Septante : SoOXoî, rcaïç, TtaiSâpiov, 9spôitwv, XetToupYoç ; Vulgate : servus, puer, minister), celui qui est au service d’un autre.

1° Serviteur d’un homme. — Les fonctions remplies par ceux que nous appelons aujourd’hui serviteurs ou domestiques étaient autrefois confiées aux esclaves. Les Hébreux avaient des esclaves, soit de leur nation, soit étrangers. Ceux d’entre eux qui étaient assez riches pour en posséder les employaient à différents travaux dans la maison ou dans la propriété familiale. Voir Esclave, t. ii, col. 1921. Ceux qui n’avaient pas d’esclaves se servaient eux-mêmes ou utilisaient leurs enfants. Matth., xxi, 28. Pour les travaux nécessaires qu’on ne pouvait exécuter dans la famille, on recourait aux ouvriers. Voir artisans, 1. 1, col. 1044 ; Mercenaire, t. iv, col. 990. En réalité, ceux auxquels les textes donnent le nom de 'ébéd, SoCXoç, servus, sont presque exclusivement des esclaves et non des serviteurs libres. Même dans le Nouveau Testament, il en est ainsi ; le serviteur proprement dit n’y a pour ainsi dire pas de place. Cf. Schwalm, La vie privée du peuple juif à l'époque de J.-C, Paris, 1910, p. 206-261, 433-484. — Parfois cependant, le nom de serviteur est attribué à des hommes qui ne sont pas des esclaves. Josué est le serviteur de Moïse, son na’ar, vlo « , puer, et son mesârêf, ôspâirwv, minister. Exod., xxxiii, 11. Le nom de na’ar, ira18âpcov, puer, est encore donné à Giézi, serviteur d’Elisée, IV Reg., iv, 12 ; v, 20 ; vi, 16 ; viii, 4 ; aux serviteurs des prêtres, I Reg., ii, 13 ; aux serviteurs des chefs de provinces, III Reg., xx, 15, et aux serviteurs du roi d’Assyrie. IV Reg., xix, 6. Le nom demeêârêt, « servant », désigne Josué, 7cape7Tï)x<iî ( minister, Exod., xxiv, 13, le serviteur d’Amnon, itaiôâpiov, puer, II Reg., xiii, 17, 18, le serviteur d’Elisée, Xsitoupy<5ç, minister, IV Reg., iv, 43 ; VI, 15, et les prêtres en général, XeiToupYoïvTeç, ministri. Is., lxi, 6 ; Jer., xxxiii, 21 ; Jo., i, 9, 13 ; ii, 17. Voir Ministre, t. iv, col. 1105. — L’office de serviteur ou de servante est rempli par les anges vis-à-vis du Sauveur après la tentation, Matth., IV, 11 ; Marc, I, 13 ; par la belle-mère de Pierre après sa guérison, Matth., viii, 15 ; Marc, 1, 31 ; Luc, iv, 39 ; par les saintes femmes qui prenaient soin de Notre-Seigneur et des Apôtres, Luc, viii, 3 ; Matth., xxvii, 55 ; Marc, xv, 41 ; par Marthe à l'égard de Jésus et de ses disciples, Luc, x, 40 ; Joa., xii, 2 ; par le Sauveur à l'égard de ses Apôtres, Luc, xxii, 27, et par les disciples de saint Paul vis-à-vis de leur maître. Act., xxiv, 23. Notre-Seigneur témoigne qu’il est venu lui-même pour servir et non pour être servi. Matth., xx, 28 ; Marc, x, 45.

2° Serviteur de Dieu. — Le nom de « serviteur de Jéhovah », 'ébéd yehovàh, désigne trois sortes de personnes : 1. Celui qui honore Dieu et le sert en lui obéissant. Tels ont été Abraham, Ps. cv (civ), 6, 42 ; Josué, Jos., xxiv, 29 ; Jud., ii, 8 ; Job, i, 8 ; ii, 3 ; xlii, 8 ; David, Ps. xviii (xvii), 1 ; xxxvi (xxxv), 1 ; lxxxix (lxxxvih), 4, 21 ; Daniel, Dan., VI, 20 ; etc. Ce nom convient aussi aux Israélites, en tant que peuple de Dieu, I Esd., v, 11 ; II Esd., i, 10, et à tous les hommes pieux, en général. Ps. xxxiv (xxxm), 23 ; lxix (lxviu), 37 ; cxm (cxii), 1 ; cxxxiv (cxxxm), 1 ; Is., uni, 17 ; lxv, 8, 9 ; etc. — 2. Celui qui exécute une mission de la part de Dieu. A ce titre sont appelés serviteurs de Dieu les anges, Job, iv, 18 ; Moïse, Deut., xxxiv, 5 ; Jos., i, 1 ; Isaïe, Is., xx, 3 ; les prophètes, Jer., vii, 25 ; xxv, 4 ; xxvi, 5 ; xxix, 19 ; xxxv, 15 ; Amos, iii, 7 ; Zach., iii, 8, et même le roi de Babylone, en tant qu’exécuteur des arrêts de la justice divine. Jer., xxv, 9 ; xxvii, 6 ; xliii, 10. — 3. Le Messie lui-même qui, par excellence, honore Jéhovah et remplit