Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome V.djvu/853

Cette page n’a pas encore été corrigée
1671
1672
SERGIUS PAULUS — SERPENT


au proconsul la religion nouvelle, Élymas s’efforça d’empêcher le magistrat romain de se convertir, mais l’Apôtre le frappa de cécité et Sergius Paulus embrassa le christianisme. C’est à l’occasion de ce récit que Saûl est nommé pour la première fois Paul dans les Actes, ce qui a fait croire à beaucoup d’exégètes que c’était en souvenir de la conversion du proconsul que l’Apôtre avait changé son nom. Voir Paul, t. iv, col. 2189. Cf. Proconsul, col. 686 ; Cypre, t. ii, col 1170. Saint Luc qualifie Sergius Paulus de ax>vsiàç, prudens, « intelligent ». Act., xiir, 7. On a trouvé à Soles en Cypre une inscription datée de son proconsulat. Voir di Cesnola, Cyprus, in-8°, Londres, 1877, p. 425. D’après une ancienne tradition, Sergius Paulus s’attacha dans la suite à saint Paul, il l’accompagna en Espagne, et il fut établi enfin par l’Apôtre évêque de Narbonne, où il mourut. Sergius Paulus appartenait à une grande famille patricienne de Rome. Virgile, Eneid., v, 121. Voir F. Vigouroux, Le Nouveau Testament et les découvertes modernes, 2e édit., 1896, p. 201-209. Sur saint Paul, évêque de Narbonne, voir Acta Sanctorum, 22 mars, t. m martii, p. 371-376.

SERMENT. Voir Jurement 2, t. iii, col. 1868.

    1. SÉRON##

SÉRON (grec : Sr, p « v), général d’Antiochus Ép.iphane qui commanda les troupes de ce roi contre les Machabées. Il fut battu par Judas Machabée à Béthoron. I Mach., iii, 13-23. Cf. II Mach., viii, 5-7. Voir Ed. R. Bevan, The House of Seleucus, 2 in-8°, Londres, 1902, t. ii, p. 176, 298.

    1. SÉROR##

SÉROR (hébreu : Çerôr ; Septante : ’IapIS), benjamite, ancêtre de Cis, le père de Saûl. I Reg. (Sam.), ix, 1.

    1. SERPENT##

SERPENT (hébreu : nâhâS, Sdrâf, tannin, ’aksûb, séfa’, sif’onl, ’êféh ; Septante : ô’<pi ;  ; Vulgate : serpens, coluber), reptile dont le corps allongé, cylindrique et sans pieds, se meut au moyen de replis sur le sol. C’est un animal très souple et très agile. Ses yeux sans paupières ont une grande fixité, sa langue est fendue en deux. Plusieurs espèces sont ovipares et les autres ovovivipares, c’est-à-dire faisant éclore leurs œufs dans le sein même de la mère. Les serpents vivent surtout dans les pays chauds ; la plupart passent l’hiver cachés dans quelque trou et saisis par un engourdissement léthargique. Beaucoup de serpents sont pourvus d’une glande qui produit du venin. Ce venin est conduit à deux dents, appelées crochets, courbes, très pointues, munies d’un canal étroit et placées à la mâchoire supérieure. Les crochets, habituellement repliés et entourés par la gencive, se redressent quand l’animal veut mordre.

I. Les serpents de Palestine. — Les serpents sont très nombreux en Palestine ; les conditions climatériques et la nature du sol leur sont en effet des plus favorables. Une vingtaine d’espèces ont été reconnues, mais il y en a beaucoup d’autres qui n’ont pas été décrites. Treize d’entre elles sont inoffensives. Voir Couleuvre, t. ii, col. 1071. Cependant il y a de grosses couleuvres noires, coluber atro-virens, qui, à raison de leur taille et des dimensions de leur gueule, peuvent faire des blessures très profondes. Mais comme elles sont très craintives et fuient l’approche de l’homme, elles ne cherchent à mordre que quand on veut les prendre. Cf. Lortet, La Syrie d’aujourd’hui, Paris, 1884, p. 314. Les serpents venimeux appartiennent aux genres suivants : le cobra ou aspic, voir Aspic, t. i, col. 1124 ; cinq espèces de vipéridés : deux vipères proprement dites, vipera euphratica et vipera ammodytes ; la daboia xanthina, qui est appelée basilic par les versions, voir Basilic, t. i, col. 1495, le céraste, voir

Céraste, t. ii, col. 432, et le scytale ou echis arenicola. Voir Vipère. À part la daboia, tous ces serpents ne se trouvent guère que dans la faune méditerranéenne etnord-africaine.Cf.Tristram, ThenaturalEistory of the Bible, Londres, 1889, p. 269-280.

II. Les serpents de la Bible. — 1 « Le serpent du paradis. — Ce serpent est appelé du nom général de ndhâS, qui ne désigne aucune espèce particulière. Il était « le plus rusé des animaux des champ : » Gen., m, 1. Il parle à la femme pour la disposer à manger le fruit défendu et, avec habileté, il lui inspire le doute au sujet du commandement et de la menace de Dieu et finit parla persuader. Comme il n’est dans la nature du serpent ni de raisonner ni de parler, il ne faut voir ici dans cet animal que l’instrument ou la représentation d’un être supérieur capable d’entrer en communication avec la femme pour lui parler et la tenter de défiance et d’insoumission envers le Créateur. Cet être est clairement désigné dans d’autres passages bibliques. « C’est par l’envie du diable que la mort est venue dans le monde. » Sap., ii, 24. Satan « a été homicide dès le commencement. » Joa., viii, 44. « Le serpent ancien », c’est « celui qui est appelé le diable et Satan. » Apoc, XII, 9 ; XX, 2. Sur un cylindre babylonien, t. iv, fig. 564, col. 2124, deuxpersonnages sont assis de chaque’côté d’un arbre qui paraît être un palmier et qui porte deux fruits au-dessous du feuillage. Les personnages sont vêtus. Derrière le second personnage se dresse un serpent. Il est difficile de ne pas voir là une allusion à la tentation du paradis. Dans le poème de Gilgamès, quand le héros a trouvé la plante de vie, « un serpent sortit et lui ravit la plante. » Cf. Sauveplane, Une épopée babylonienne, tabl.n, v. 305, p. 62 ; Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 6e édit, , t. i, p. 276-282. La sentence portée par Dieu contre le serpent le condamne à être maudit entre tous les animaux, à marcher sur son ventre et à manger la poussière tous les jours de sa vie. Gen., iii, 14. Josèphe, Ant. jud., i, I, 4, conclut du récit biblique que, pour punir le serpent, Dieu lui a ôté la voix dont il avait si mal usé et l’a privé des pieds sur lesquels il marchait auparavant. Cette interprétalion est trop servile. Dieu n’a pas changé la nature du serpent, il s’est contenté d’attacher une idée défavorable à sa démarche rampante. De même, « manger la poussière » veut seulement dire avoir la tête au niveau du sol, comme si l’animal mangeait de la poussière. L’inimitié établie entre la postérité de la femme et celle du serpent ne concerne pas ce dernier, mais seulement celui qui s’en est servi pour tenter.

2° Les verges changées en serpents. — Pour donner à Moïse une preuve de la mission qu’il lui confère, Dieu lui ordonne de jeter son bâton à terre ; ce bâton devient serpent, ndhds ; il lui commande de saisir ce serpent par la queue, et celui-ci redevient bâton. Exod., iv, 3, 4. Devant le pharaon, Moïse et Aaron exécutent le même prodige ; mais les magiciens égyptiens changent aussi leurs bâtons en serpents ; seulement celui d’Aaron dévore ceux des magiciens. Exod., vii, 9-12. Il y a un miracle divin du côté de Moïse et un prestige diabolique du côté des magiciens. Ceux-ci sont fort experts en prestiges. Il importe que les envoyés de Dieu triomphent d’eux sur leur propre terrain. Ceux qui les imitent aujourd’hui sont plus habiles à tromper les spectateurs qu’à exécuter des choses réellement merveilleuses. Voir Charmeur de serpents, t. ii, col. 595. « Dans un de nos voyages au Caire, en 1894, nous n’avions pu découvrir les procédés réels employés par les charmeurs de serpents de nos jours. Dans un nouveau voyage en 1899, nous avons eu la preuve qu’ils ne prenaient pas d’autres serpents que ceux qu’ils avaient habilement cachés ou dissimulés. Le P. E. Chautard, qui prit part avec nous à l’expérience, l’a racontée dans