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SÉPULTURE — SERGIUS PAULUS


cutés qui subissent ce sort s’en plaignent au Seigneur. Ps. lxxix (lxxviii), 3 ; I Mach., vii, 17. Sous Antiochus Epiphane, les Juifs fidèles furent privés de sépulture, mais le persécuteur ne fut pas enseveli dans le tombeau de ses pères. II Mach., v, 10 ; ix, 15. Sans doute, les Hébreux ne partageaient pas les idées de leurs voisins sur la fréquentation du cadavre par l’âme que la mort en avait séparé. Rien, dans les textes bibliques, n’appuierait cette croyance un peu enfantine. Néanmoins, ils regardaient la sépulture comme un bien nécessaire dont le défunt ne pouvait être privé sans détriment pour lui. L’obligation d’inhumer les restes des morts était d’ailleurs la conséquence de la loi qui attachait une impureté légale au contact de ces restes. Voir Morts, t. iii, col. 1316. — 5° Les Juifs avaient un certain nombre d’usages concernant la sépulture. On ne pouvait inhumer à Jérusalem que les rois de la race de David et les prophètes. Cf. Schebuoth, ii, 2 ; Reland, Antiquitates sacræ, Utrecht, 1741, p. 133. On inhumait volontiers dans un jardin, même contigu à la maison. IV Reg., xxi, 18, 26 ; Joa., xix, 41. Les sépultures étaient inviolables. Les musulmans de Palestine ont rigoureusement conservé cette tradition, d’où l’impossibilité de faire des fouilles partout où se trouvent des tombeaux. Hors de Palestine, les Juifs, à l’imitation des autres peuples, portaient des amendes contre ceux qui violaient leurs sépultures ou y introduisaient des étrangers. Cf. Schürer, Geschichte, t. iii, p. 16, 54. Le sanhédrin avait deux sépultures pour les condamnés à mort, l’une pour ceux qui avaient été lapidés ou brûlés, l’autre pour ceux qui avaient subi la décollation ou la strangulation. Quand les chairs étaient consumées, on transférait les ossements dans une sépulture de famille privée. On enterrait avec les condamnés tous les objets qui avaient servi à leur supplice. Cf. Iken, Antiquitates hebraicæ, Brème, 1741, p. 425. La sépulture du Sauveur ne fut pas astreinte à ces règles, parce que le supplice avait été infligé par l’autorité romaine et que le sort du cadavre dépendait de Pilate. Joa., xix, 38. Mais les instruments du supplice durent être enfouis en terre avec ceux qui avaient servi aux deux larrons. — 6° Outre les cadavres humains, il fallait encore enterrer : les victimes vouées au sacrifice qui mouraient avant d’arriver à l’autel ; celles qui avortaient, à moins qu’elles ne donnassent un second produit qui était brûlé à leur place ; le bœuf lapidé, Exod., xxr, 28, ainsi que tous les animaux nuisibles parmi les animaux domestiques ou sauvages et les oiseaux ; la génisse mise à mort à l’occasion d’un meurtre, Deut., xxi, 4 ; l’oiseau du lépreux, Lev., xiv, 6 ; les cheveux du Nazaréen impur ; le premier-né de l’âne ; la viande cuite dans le lait, Exod., xxiii, 19 ; xxxiv, 26 ; Deut., xiv, 21 ; les animaux profanes ou sauvages immolés dans le parvis. Temura, vii, 4. Il était d’ailleurs interdit,

en général, d’enterrer ce qui devait être brûlé ou de brûler ce qui devait être enterré. Cf. Reland, Antiquitates sacræ, p. 168, 169. Tous ces règlements relatifs à l’inhumation avaient pour but de faire disparaître aux regards ce qui pouvait souiller les vivants d’une manière quelconque. Ils pourvoyaient en même temps aux exigences de l’hygiène, dans un pays où les contagions étaient si redoutables.

H. Lesêtre.

SER (hébreu : Sêr ; Septante : Τυρος), ville fortifiée 4e la tribu de Nephthali, nommée seulement Jos., xix, 35. On peut induire de la liste des villes avec lesquelles elle est énumérée qu’elle était située au sud-ouest du lac de Génésareth, mais son site n’a pas été retrouvé.

SERANIM, titre donné dans le texte hébreu aux chefs des cinq principales villes des Philistins. Voir Philistins, col. 289-290.

SÉRAPHINS (hébreu : ṡerafîm ; Septante : Σεραφίμ. ; Vulgate : Seraphim), êtres célestes décrits par Isaïe, vi, 2-6, dans une de ses visions. — Le mot ṡerafîm vient de ṡâraf, « brûler ». Il désigne donc des êtres brûlants, enflammés. Le même mot sert à nommer une espèce de serpents brûlants, voir Serpent, et Isaïe, xiv, 29 ; xxx, 6, parle aussi d’un ṡãrâf meʿôfêf, « serpent ailé » ou dragon. Les séraphins ne sont pas des serpents, mais des êtres intelligents et merveilleux. Ils se tiennent au-dessus du trône de Dieu. Ils ont chacun six ailes, deux pour se couvrir la face, deux pour se couvrir les pieds et deux pour voler. Ils chantent la sainteté de Jéhovah. Comme le prophète se reconnaît pécheur, un des séraphins prend un charbon ardent avec des pincettes sur l’autel, lui touche la bouche et ainsi le purifie du péché. Les séraphins apparaissent dans ce passage, le seul où il soit question d’eux, comme des êtres chargés de proclamer la sainteté de Dieu et de détruire dans l’homme le péché qui outrage cette sainteté. Isaïe emprunte des éléments divers aux êtres visibles pour représenter les séraphins, comme le fait Ézéchiel pour représenter les chérubins. Voir Chérubin, t. ii, col. 662. On connaît les taureaux ailés qui ont servi de base à la description symbolique de ce dernier. Isaïe a pu emprunter la sienne à d’autres éléments ayant cours à son époque. On sait que certains génies chaldéens étaient représentés avec quatre ailes. Cf. Maspero, Histoire ancienne, t. i, p. 633, 635 ; Lagrange, Études sur les religions sémitiques, Paris, 1905, p. 430. — Dans la hiérarchie angélique, le nom de séraphins est devenu celui des anges du second chœur.

H. Lesêtre.

SÉRARIUS Nicolas, théologien et exégète jésuite, né le 5 décembre 1555, à Rambervillers (Vosges), mort à Mayence le 29 ou le 30 mai 1609. Il entra dans la compagnie de Jésus en 1573, s’appliqua à l’étude des langues et à l’enseignement. Pendant 20 ans, il professa la théologie et l’Écriture Sainte à Würzbourg et à Mayence. On a de lui, entre autres publications, In sacros divinorum Bibliorum libros, Tobiam, Judith, Esther, Machabæos commentarius, in-4°, Mayence, 1609 ; in-f°, 1610, 1611 (des parties de ce commentaire ont été réimprimées par Migne [Tobie, etc.], dans son Cursus Scripturæ Sacræ, t. xii, xiii) ; Josue ab utero ad ipsum usque tumulum, in-f°, Mayence, 1609, 1610 ; Judices et Ruth explanati, in-f°, Mayence, 1609 ; in-f°, Paris, 1611 ; Prolegomena biblica et commentaria inomnes Epistolas canonicas, in-f°, Mayence, 1612 ; Lyon, 1689 ; In libros Regum et Paralipomenon, Commentaria posthuma, in-f°, Mayence, 1617 ; Lyon, 1618. — Voir C. Sommervogel, Bibliothèque de la Compagnie de Jésus, t. vii, 1896, col. 1134-1145.

SÉRÉBIA (hébreu : Šérébyâh), lévite qui vivait du temps d’Esdras et prit part à ses réformes. II Esd., viii, 7 ; ix, 5 ; x, 12 ; xii, 24. Son nom est écrit aussi dans la Vulgate Sarabia et Sarebia. Voir Sarabia, col. 1476.

SÉRÉSER (hébreu : Šarʿéṣér), personnage babylonien. Voir Nérégel-Séréser, t. iv, col. 1602.

SÉRETH (hébreu : Ṣéréṭ ; Septante : Σερέθ), fils d’Assur, fondateur de Thécué, et de la première de ses femmes nommée Halaa. I Par., iv, 5, 7.

SERGIUS PAULUS (grec : Σέργιος Παῦλος), proconsul de l’île de Cypre lorsque saint Paul y fit son premier voyage pour y prêcher l’Évangile. Act., xiii, 7-11. H résidait à Paphos. Il avait auprès de lui un devin ou magicien juif appelé Élymas (Barjésu). Voir Barjésu, t. i, col. 1461. Lorsque saint Paul fit connaître