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SÉPULCRE (SAINT)


vestige des édifices de Constantin au Saint-Sépulcre, dans la Revue biblique, 1907, p. 603 ; À travers Jérusalem, notes archéologiques, dans la Revue biblique, 1908, p. 276. Les architectes de Constantin auraient donc

356. — L’église du Saint-Sépulcre sur la mosaïque de Mâdaba.

Ce dessin est détaché du plan de Jérusalem représenté sur la carte géographique de Mâdaba. Voir Procurateurs romains, fig. 180. Pris sur l’original en novembre 1897 par C. Mommert {Die heilige Grabeskirche zu Jérusalem, Leipzig, 1898, frontispice), il reproduit la basilique de Constantin vue de face et non par derrière comme on la voit sur la mosaïque. L’auteur de la carte ne pouvait donner qu’une perspective générale du monument ; elle suffit pour en reconstituer les principales parties. La façade, sans les propylées, présente les trois portes dont parle Eusèbe, Vita Constantini, iii, 37, t. xx, col. 1097 : riUi

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se ?o ; i£vii>v u-eSé/ovto, « trois portes équidistantes tournées vers le soleil levant recevaient la foule de ceux qui entraient ». Le fronton est triangulaire, et le toit, sur la mosaïque, est marqué en rouge comme celui des autres monuments de la Ville sainte. Cette première partie figure le Martyrium et le Golgotha (voir fig. 351). LSAnastasis est parfaitement marquée par la rotonde qui termine la basilique.

utilisé les restes de la vieille muraille. « Aussi bien, dit encore le P. H. Vincent, s’ils bâtirent eux-mêmes cet angle de murailles, pourquoi auraient-ils adopté un autre mode de construction que dans les parties supérieures ? pourquoi l’avoir érigé à grands frais en maté riaux magnifiques et d’un travail très fini pour le dissimuler ensuite sous un revêtement de métal ou de marbre ? pourquoi surtout ne l’avoir pas mis dans le même axe que leur monument ? On a dit, il est vrai, sur ce dernier point, qu’ils avaient voulu mettre cette façade à l’alignement de la grande colonnade d’/Elia ; mais cela paraît vain, car il suffisait alors de déplacer d’une quantité peu notable l’axe général de leur édifice. L’orientation en était à peine modifiée et l’on sait quelle latitude on se donnait en ce temps-là avec une loi que l’usage a rendue beaucoup plus stricte. » H. Vincent, La deuxième enceinte de Jérusalem, dans la Revue biblique, 1902, p. 48.

M. Schick a essayé, dans un double dessin, plan et élévation, de représenter l’aspect de ce coin de Jérusalem au temps de Notre-Seigneur. Cf. Zeitschrift der Deutschen Palàstina-Vereins, Leipzig, t. viii, 1885, pi. IX et x. Mais le tracé minutieux du fort qu’il place en cet endroit relève trop de la conjecture, au moins dans ses détails. De même il n’est pas sûr que le fossé eut la régularité et l’étendue qu’il lui donne. Ce qu’il est permis de retenir de cette restitution et des données archéologiques, c’est que les fortifications de la ville appuyaient cet angle nord-ouest, protégées par certaines coupures du terrain, qui servaient de défense. Une des portes de la cité, dont quelques vestiges subsistent peut-être à l’angle sud-est du vieux mur, s’ouvrait sur les jardins qui avoisinaient le Golgotha et le Saint Sépulcre (fig. 348, 349). Les ressauts du terrain peuvent encore être assez facilement vérifiés aujourd’hui, et les différences de niveau qui marquaient le sol primitif se retrouvent en plus d’un endroit sous les débris du passé. C’est ainsi qu’on peut suivre le relief depuis les anciens propylées jusqu’au delà de la basilique du Saint-Sépulcre, en passant par la chapelle de Sainte-Hélène, le Calvaire, le Saint Tombeau, pour remonter aux quartiers plus élevés. Pour les cotes, cf. A. Kuemmel, Materialien zur Topographie des Alten Jérusalem, Halle, 1906, p. 27-29, et la grande carte jointe à cet ouvrage. Mais plusieurs de ces cotes doivent être complétées ou modifiées par suite des fouilles. Cf. H. Vincent, Un vestige dés édifices de Constantin au Saint-Sépulcre, Revue biblique, 1907, p. 587, coupe transversale sur les propylées et l’atrium oriental, et p. 592, n. 2.

L’existence d’hypogées juifs aux abords du Saint-Sépulcre est une autre preuve d’authenticité. À l’extrémité occidentale de la rotonde, se trouve une petite chapelle syrienne, d’où l’on pénètre obliquement par une entrée peu spacieuse dans une salle de dimensions restreintes, qui a été gravement modifiée par le gros mur de la basilique. Cette salle est une chambre funéraire taillée dans le roc, et autour de laquelle sont des ossuaires et des tombeaux juifs réellement anciens. La tradition chrétienne y a vu le tombeau de Joseph d’Arimathie. Cf. Clermont-Ganneau, L’authenticité du Saint-Sépulcre et le tombeau de Joseph d’Arimathie, Paris, 1878 ; Survey of ~Western Palestine, Jérusalem, Londres, 1884, p. 319-331. Il y a là une réponse péremptoire à une autre objection formulée contre l’authenticité du Saint-Sépulcre, à savoir qu’il ne pouvait y avoir de tombe en cet endroit, enfermé dans la ville. — Une autre chambre sépulcrale, plus importante encore, a été découverte en 1885 au nord de l’endroit de la basilique qu’on a appelé la Prison du Christ. Elle est tout entière creusée dans le roc. Une porte donne entrée dans un caveau de deux mètres en longueur, largeur et hauteur, renfermant à droite et à gauche deux bancs funéraires taillés dans la paroi. Une seconde ouverture, faisant face à la première, conduit dans une chambre plus petite, dont les trois côtés sont également occupés par des banquettes. Cf. C. Schick, Neu aufgedeckte Felsengrâber bei der Grabeskirche in Jérusalem, dans Zeitschrift des Deutschen Palàstina-Vereins, t. viii, 1885, p. 171-