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SÉPULCRE (SAINT)


Les préparatifs une fois terminés, on se mit à la construction de l’édifice, qui comprit trois parties distinctes, VAnastasis, le Golgotha et le Martyrium, reliées entre elles par une série de galeries et d’atriums. La figure 351 est un essai de reconstitution qui répond assez bien aux données de l’histoire et permet de comprendre ce que nous dirons dans la suite. Le saint Tombeau occupa le centre de VAnastasis. D’après Eusèbe, De vila Constantini, iii, 34, t. xx, col. 1095, la munificence impériale le décora, comme étant le point principal, avec des colonnes de prix et des ornements de toute nature. La chambre sépulcrale, dégagée comme nous l’avons montré, forma un petit édifice

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^franciscains

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351. — Le Saint-Sépulcre à l’époque byzantine. D’après La Palestine par des professeurs de N.-D. de France, in-16, Paris (1904), p. 81. — Noms anciens en majuscules : ANASTASIS, etc. — Noms modernes en minuscules : chapelle

des Franciscains. — Restes encore visibles —. — Lignes

reconstituées vma El. — Rues actuelles. — A, Ruines situées dans l’établissement russe. — b, Édicule du Saint-Sépulcre. — 759, 761. Chiffres indiquant l’altitude en mètres.

séparé, qui fut bien, suivant l’expression de l’évêque de Césarée, wo-avei toû itavrôç xeoocXtjv, « comme la tête du tout ». La surface extérieure du rocher reçut à l’occident la forme polygonale et à l’orient la forme concave qu’elle conserva jusqu’à l’incendie de 1808. Les parois furent couvertes de plaques de marbre, et les angles garnis de colonnes. Voir, pour d’autres détails, Antonin de Plaisance, De Lotis Sanctis, xviii ; cf. T. Tobler, Itinera Terrée Sanctse, t. i, p. 101 ; S. Silviae Peregrinatïo, édit. Gamurrini, Rome, 1888, p. 46. Devant l’entrée se trouvait la pierre qui servit de porte au Tombeau. Cf. S. Cyrille de Jérusalem, Catech. xiii, 29, t. xxxiii, col. 820 ; Antonin, De Lotis Sanctis, xviii, dans T. Tobler, Itinera, t. i, p. 101. L’Anastasis se terminait à l’ouest par un hémicycle à trois absidioles, et l’on reconnaît généralement que cette forme et les dimen sions n’ont pas changé dans les diverses restaurations, et que les vieilles murailles de l’œuvre constantinienne servent encore de soubassement à la rotonde actuelle.

4° Après l’invasion des Perses (614). — Toutes les merveilles de la basilique de Constantin disparurent, l’an 614, sous les coups d’une formidable invasion de Perses, conduits par Chosroès II. Cependant un moine, nommé Modeste, abbé du couvent de Saint-Théodore, entreprit la restauration de l’insigne église. Mais, ne pouvant couvrir l’ensemble des Lieux Saints d’un monument semblable au premier, il dut se borner à construire sur chaque emplacement vénéré un sanctuaire aux proportions réduites, sauf pour la rotonde, qui fut refaite sur les mêmes bases. Trois pèlerins des vil", vme et IXe siècles, Arculfe (vers 670), saint Willibald (723-726) et Bernard le Sage (vers 870), nous montrent

352. — Fac-similé du plan d’Arculfe.

A. Église de la Résurrection. — B. Édicule du Saint-Sépulcre.

— G. Église du Golgotha. — K. Église de Sainte-Marie. — P. Église de l’Invention-de-la-Croix. — a, b, c, autels. — d, d’, autels portant les fragments de la pierre du Sépulcre. — /, baies.

ce que fut cette reconstruction. Le premier surtout, qui visita les Lieux Saints quarante ou cinquante ans après leur restauration, nous en a laissé une description détaillée, avec un plan assez grossièrement exécuté, mais néanmoins très important (fig. 352). Quatre églises distinctes remplacèrent l’édifice de Constantin : celle de VAnastasis, avec le Saint-Sépulcre ; celle du Golgotha ; celle de l’Invention-de-la-Croix ; celle qui fut dédiée à la Vierge, au sud, et qui recouvrait probablement la Pierre de l’Onction.

5° Sous Constantin Monomaque. — Les églises relevées avec tant de peine par Modeste, restées pendant quatre siècles sans grande modification, tombèrent sous le marteau et la torche du khalife Hakem (1010). Bientôt cependant on put réparer les ruines. Le plan de Modeste servit de base pour la restauration ; les sanctuaires furent rebâtis séparément ; mais, après l’achèvement de la grande rotonde, l’argent ayant probablement manqué, les trois autres édifices furent réduits