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SEPTANTE (VERSION DES)


ristiques et les obèles (onciaux : le Sarravianus G, pour l’O ctateuque, et le Marchalianus Q, pour les prophètes ; cursifs : le Barberinus, pour les prophètes (Holmes 86), et le Chisianus (Holmes 88), pour les grands prophètes, dans la version syro-hexaplaire, de Paul de Telia, calquée sur le texte d’Origène, enfin dans les citations latines des Septante que saint Jérôme a faites dans ses commentaires et dans ses travaux sur Job et le Psautier de l’ancienne Italique. Voir Vêtus Testamentum grsece codicis Sarraviani Colbertini quse supersunt in bibliothecis Leidensi Parisiensi Petropolitana, reproduits par la phototypie avec une préface de H. Omont, in-f », Leyde, 1897 ; Prophetarum codex grsecus Vaticanus 2125, reproduit par héliotypie sous la direction du P. J. Cozza-Luzi, et avec une introduction de McCeriani, De codice Macchaliano (publiée séparément), Rome, 1890. Cꝟ. 0. Frocksch, Studien zur Geschichte der Septuaginta, 1. Die Propheten, Leipzig, 1910.

2. Recension de Lucien. — Du temps de saint Jérôme, elle était usitée à Constantinople et à Antioche. Voir t. iv, col. 403407. Voir aussi E. Hautsch, Der Luciantext des Ockateuch, Berlin, 1910.

3. Recension d’Hésychius.— À la même époque, elle était reçueà Alexandrie et en Egypte. Voir t.m, col.665-667.

3° Manuscrits. — Des notions générales sur les manuscrits des Septante ont été données, t. iv, col. 679682. Les principaux ont été déjà ou seront décrits dans des articles spéciaux. Pour les papyrus, voir t. iv, col. 2087-2088. Cf. G. Brady, Les papyrus des Septante, dans la Revue de philologie, oct. 1909, p. 255-264. Sur l’Alexandrinus, voir t. i, col. 363-364 ; VEphrsetniticus, t. ii, col. 1872 ; le Coislianus, col. 829-830 ; le Cottonianus, col. 1058 ; le Marchalianus, t. iv, col. 745-746 ; le Pelropolitanus, t. v, col. 174. Voir Sinaiticus, Vaticanus.

^Éditions. — 1. Éditions complètes. — a) L’édition princeps est celle de la Polyglotte de Complule ou d’Alcala. Voir t. v, col. 516-517.

6) L’édition aldine, bien qu’imprimée après la précédente, parut avant elle. Commencée par Aide Manuce, elle fut achevée, après la mort de ce dernier (1515), par son beau-père André Asolanus et parut à Venise au mois de février 1518 (nouveau style, 1519), en 3 in-f°. L’éditeur, dans la dédicace au cardinal JEgidius, dit avoir collectionné beaucoup de manuscrits très anciens, avec le concours d’hommes très instruits. On ne sait pas au juste quels sont ces manuscrits. Il est vraisemblable qu’on a consulté le manuscrit de Bessarion conservé à la bibliothèque Saint-Marc de Venise (Holmes 68), et deux autres manuscrits (II et III) de la même bibliothèque (Holmes 29 et 121). Le texte se rapproche de l’édition de Rome plus que celle de Complute. L’édition aldine a été plusieurs fois réimprimée : par Jean Lonicer, Strasbourg, 1526-1528 ; avec une préface de Mélanchthon, Bâle, 1545 ; par H. Guntius, Bâle, 1550, 1582 ; par DraconiteS, Biblia Pentapla, Wittenberg, 1562-1565 ; par F. du Jon (.lunius) ou F. Sylburg, Francfort, 1597 ; par N. Glycas, Venise, 1687.

c) L’édition la plus importante est celle qui fut préparée à Rome et publiée par l’autorité du pape Sixte V, en 1587. Le 17 mars 1546, on avait proposé au concile de Trente, en congrégation générale, les remèdes à apporter aux abus signalés relativement à l’Écriture sainte. Ofc, au second abus, qui était la corruption des manuscrits, on devait obvier, en dehors de la correction de la Vulgate latine, curando etiani ut unum codicem grœcurn, unumgue hebrœum, quod fieri potest, correctum habeat Ecclesia sancta Dei. À la congrégation générale du 1 er avril, le cardinal Polus demanda que le concile approuvât un texte hébreu et un texte grec, ut omnibus Ecclesiis consulatur. Quand on passa aux votes, la plupart des Pères exclurent la correction des textes hébreu et grec et ne votèrent qu’une édition corrigée de la Vulgate. A. Theiner, Acta au thentica SS. œcumenici concilii Tridentini, Agram (1874), t. i, p. 65, 83. L’idée du cardinal Polus devait cependant être réalisée au moins pour le texte grec de l’Ancien Testament. On ne s’occupa que de la Vulgate jusqu’au pontificat de Grégoire XIII. En 1578, le cardinal de Montalte, qui devait être bientôt après le pape Sixte V, suggéra à son prédécesseur le projet d’éditer la Bible des Septante. Une commission comptant Pierre Morin, Antoine Agellius, Emmanuel Sa, Flaminius Nobilius, fut nommée sur les conseils du cardinal Sirlet, et eut pour président le cardinal Carafa, préfet de la bibliothèque Vaticane. Celui-ci fit rechercher les manuscrits des plus célèbres bibliothèques de l’Italie et en relever les variantes. Ces variantes, comparées avec le Vaticanus B, permirent de constater que son texte, d’accord d’ailleurs avec les citations bibliques des anciens écrivains ecclésiastiques (voir les manuscrits 1232, 1244 du fonds grec à la Vaticane), était le meilleur texte des Septante. On résolut donc de l’éditer, sinon mot à mot, du moins après l’avoir complété et corrigé, en l’accompagnant de notes. Deux autres manuscrits, au témoignage de Pierre Morin, furent utilisés : un oncial, provenant de Venise et ayant appartenu à la bibliothèque du cardinal Bessarion ; un autre, venu de la Grande-Grèce et appartenant alors au cardinal Carafa. Ce dernier a passé à la bibliothèque Vaticane avec tous les manuscrits de Carafa ; il est conservé sous le n » 1238. Cf. Bulletin critique, 1889, t. x, p. 113-114. On disposa encore des collations tirées de deux manuscrits de la bibliothèque des Médicis à Florence (Mediceus, X, 8, sur les prophètes ; V, 38, sur le Pentateuque). Elles sont conservées au Vatican, fonds grec, 1242, 1244, 1241, t. II. Les premiers manuscrits servirent à combler les lacunes du Vaticanus B et à corriger les fautes du copiste et les passages suspects d’erreur ; on ne tint pas compte des corrections manuscrites faites par d’autres mains que la première. Selon Nestlé, Septuagintastudien, I, p. 9 ; ii, p. 12, les 46 premiers chapitres de la Genèse auraient été suppléés d’après le Chisianus R, vi, 38 (Holmes 19). Des notes tirées des manuscrits et de leurs scholies, indiquaient les principales variantes anciennes, ou justifiaient les leçons adoptées, ou expliquaient les passages obscurs. Les livres étaient disposés dans l’ordre même du Vaticanus B ; on y avait introduit cependant la division moderne des chapitres, mais non celle des versets.

Le cardinal de Montalte put sanctionner de l’autorité pontificale, dont il était revêtu sous le nom de Sixte V, l’édition des Septante dont il avait suggéré le dessein, huit ans plus tôt à Grégoire XIII. Le 8 octobre 1586, en la seconde année de son pontificat, il publiait ce décret : Cupientes, quantum in nobis est, commissi nobis gregis saluti quacumque ratione ac via prospicere, ad pastoralem nostram curam pertinere vehementer arbitramur Sacrée Scripturse libros, quibus salutaris doctrina continelur, ab omnibus maculis enipurgatos integros purosque pervulgari. Après avoir résumé les phases principales de l’exécution de cette édition, il concluait : Volumus et sancimus ad Dei gloriam et Ecclesise utililatem, ut Vêtus Grœcurn Testamentum juxta Septuaginta ita recognitum et expolitum ab omnibus recipiatur ac retineatur, quo potissimumad Latinsevulgatse edilionis et veterum sanctorum Patrum intelligentiam utantur. Prohibentes ne quis de hac nova Grseca editione audeat in posterum vel addendo vel demendo quicquam immutare. Si quis autem aliter fecerit quam hac nostra sanctione comprehensum est, noverit se in Dei omnipotentis beatorumque aposlolorum Pétri et Pauli indignationem incursuruni. L’édition romaine des Septante, sans avoir l’authenticité doctrinale que le concile de Trente a reconnue à la Vulgate latine, est donc officielle et elle a été officiellement présentée au monde catholique par