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SEPTANTE (VERSION DES)


puis, leur besogne terminée, avaient contrôlé avec’l’original leur propre traduction, qui s’était trouvée absolument exacte, ce qui supposait qu’ils avaient reçu l’inspiration divine. De mensuris et ponderibus, 3, 6, 9-11, 17, t. XLiir, col. 241, 246, 249-256, 265 ; De LXX interpretibus, col. 373-376. Le Dialogue de Timothée et d’Aquila, qu’on rapporte au v siècle, se rapproche beaucoup de saint Épiphane, quoiqu’il soit plus précis que lui sur les détails ; comme lui, il dit que les Septante furent enfermés deux à deux en 36 cellules et il fonde leur inspiration divine sur l’accord de leur traduction. F. Conybeare, The Dialogues of Athanasius and Zachseus and of Timothy and Aquila, dans Anecdota Oxoniensia, classical séries viii, Oxford, 1898, p. 90-91. Saint Jérôme a repoussé vivement la légende des cellules séparées, n’y voyant qu’une invention mensongère : Nescio quis primus auctor Septuaginta cellulas Alexandriss mendacio suo extruxerit quibusdivisieademscriptitarent, quumvrislœas, ejusdem Plolemasi ûnspa<T7Ei<jrïj ; , et multopost tempore Josephus nihil taie retulerint : sed in una basilica congregatos conlulisse scribant, non prophetasse. Aliud est enim vatem, aliud esse interprètent. Ibi Spirilus ventura prsedicit, hic eruditio et verborum copia ea qux intelligit transfert. Prmfatio in Pentateuchum, t. xxviii, col. 150-151. Plus tard, il reproduisit ce texte pour répondre au bruit calomnieusement répandu qu’il avait réprouvé ce sentiment. Apologia adversus lib. Ruftni, 24, 25, t. xxiii, col. 448, 449.Il n’admettait donc pas l’inspiration des Septante, car dans sa préface au Pentateuque il ajoute : llli interpretati sunt ante adventum Christi, et guod nesciebant dubiis protulere sententiis. Aussi Érasme a-t-il conjecturé avec quelque vraisemblance que, lorsque dans sa lettre à Domnatianus et à Rogalianus, il écrit qu’il n’attribue pas d’erreur aux Septante, qui, Spiritu Sancto pleni, ea quse vera fuerunt translulerunt, mais aux copistes, il parlait selon la pensée de ses correspondants plutôt que selon son sentiment personnel. Prxfatio in lib. Parai., t. xxix, col. 402. Il aimait à faire ressortir les différences du texte hébreu et de la version grecque. Cf. Epist. LVir, adPammach., 7-11, t. xxii, col. 572-578 ; Comment, in 1er., 1. V, c. xxrx, 10, 11, t. xxiv, col. 855, 856, etc. Bien qu’il sût que, suivant Aristée, Josèphe et tous les Juifs, les Septante n’avaient traduit que les cinq livres de Moïse, dont le texte (il l’avait constaté) se rapprochait le plus de l’hébreu, Liber hebraic. qusest. in Gen., præf., t. xxiii, col. 936-937, ’il pensait cependant que leur version comprenait toute la Bible hébraïque, Comment, in Ezech., 1. II, VI, 12, 13, t. xxv, col.’55, et il déclarait qu’ils ont modifié la traduction du titre du Ps. IX, 1, quoniam Ptolomeo gentili régi ïnterpretabantur. Tractatus de Ps. IX, dans Anecdota Maredsolana, Maredsous, 1897, t. m b, ’p. 26. Une fois néanmoins, il doute que la version grecque de Michée soit des Septante ; Si tamen Septuaginta est. Comment, in Mich., I, c, ii, 9, 10, t. xxv, col. 1171. Saint Augustin admettait l’inspiration des Septante, malgré le désaccord de leur texte d’avec l’hébreu. De Civitate Dei, xvin, 42, 43, t. xli, col. 602-604. Cette inspiration résultait de la tradition des cellules, ut fertur ; tradition qui n’était pas indigne de foi ; elle n’était pourtant pas certaine, puisque Aristée disait que les traducteurs s’étaient concertés. De doctrina christiana, 1. II, c. xv, t. xxxiv, col. 46. Ailleurs, il fonde cette inspiration sur leur admirable fidélité de traduction. Enar. in Ps. Lxxxvii, 10, t. xxxvil, col. 1115-1116. Ébranlé par les raisons de saint Jérôme, il se borne à reconnaître aux Septante la plus grande autorité. Epist., xxviii, ad Hieronymum, II, 2, t. xxxiii, col. 112. Saint Chrysostome savait que Ptolémée Philadelphe a fait traduire en grec toute la Bible hébraïque, et qu’il a déposé cette version dans le temple de Sérapis. Adversus

Judseos, i, 6, t. xlviii, col. 851 ; In Gen., c. i, homil. iv, 4, t. un, col. 42 ; De prophetiarum obscuritate, ii, 2, t. lvi, col. 178. Il n’a jamais dit un mot de l’inspiration des Septante, et il reconnaissait seulement à leur œuvre l’autorité de traducteurs dignes de foi. In Matth., homil. v, 2, t. lvii, col. 57. Théodore de Mopsueste, In Soph., i, 4-6, t. lxvi, col. 452-453, et saint Cyrille d’Alexandrie, Adversus Julianum, 1. I, t. lxxvi, col. 521, 524, résument les données de la Lettre d’Aristée, et par conséquent ne parlent pas de l’inspiration des Septante. Théodoret croyait à cette inspiration, InPsalmos, præf., t. lxxx, col. 864, comme saint Philastre deBrescia, sur la foi de la légende des cellules. Eser., 142, t. XII, col. 1277-1278. Saint Isidore de Séville est du même sentiment. Etym., VI, iii, 5 ; iv, 1, 2, t. lxxxii, col. 236 ; De ecclesiasticis offrais, I, xii, 4, 5, t. lxxxiii, col. 747-748. Le pseudo-Athanase, Synopsis Scripturæ Sacrée, 77, t. xxviii, col. 433, admet seulement le fond de la Lettre d’Aristée, aussi bien que Cosmas Indicopleuste, Topographia christiana, xii, t. lxxxviii, col. 460. Nicétas d Héraclée, Catena, t. lxix, col. 700, est renseigné par Philon et le pseudo-Justin, il connaît les deux traditions de la réunion des Septante dans un palais et de leur isolement dans des cellules séparées. Saint Julien de Tolède, De comprobatione setatis sexti, iii, 16, t. xcvi, col. 576-578, suit le sentiment de saint Épiphane et de saint Augustin. Raban-Maur, De universo, v, 4, t. cxi, col. 121-122, ne parle des cellules distinctes que sur l’affirmation de quelques-uns (ut quidem asserunt). Rémi de Saint-Germain, Enarratio in Psalmos, t. cxxxi, col. 143, et Bernon de Reichenau, De varia psalmorum atque canticorum modulatione, 2, t. CXLil, col. 1131-1133, rapportent les opinions divergentes de saint Augustin et de saint Jérôme. Jean Malalas, Chronographia, viii, t. xcvii, col. 309, fait remonter cette version au règne de Ptolémée Lagus et dit qu’elle a été faite en 72 jours. Le Chronicon pascale, t. xcii, col. 425, admet les cellules séparées. Georges le Syncelle joint aux détails de’la Lettre d’Aristée la mention des 36 cellules et reconnaît l’inspiration des traducteurs. Chronographia, édit. Dindorf, Bonn, 1829, t. i, p. 516-518. George Cedrenus, Hist. compendium, t. cxxi, col. 325, rapporte que cette version a été laite à l’instigation de Démétrius de Phalère et en 72 jours. Jean Zonaras, Annal., iv, 16, t. cxxxiv, col. 360-364, a pris ses renseignements dans Josèphe. Hugues de SaintVictor, De Scripturis et scriptoribus sacris, c. ix, t. clxxv, col. 17 ; Adnotat. elucidatorise in Pentateuchon, c. I, ibid., col. 31-32 ; Erudit. didascalise, 1. IV, c. v, t. clxxvi, col. 781, se range résolument du côté de saint Jérôme et répète sa parole que les Septante n’ont pas été plus inspirés du Saint-Esprit que Cicéron, lorsqu’il traduisait en latin des ouvrages grecs. Hugues de Saint-Cher est du même avis. Opéra omnia in universum V. et N. T., t. i, p. 308, 309 ; t. v, p ! 2. Au contraire, Vincent de Beauvais, Spéculum doctrinale, 1. XVII, c. xl, t. ii, col. 1576, admet l’inspiration des Septante. Galland, Bibliotheca veterum Patrum, Venise, 1788, t. ii, p. 805-824, a réuni la plupart des témoignages des anciens Pères sur la version des Septante. Tous croyaient que les Septante avaient traduit la Bible hébraïque en entier, et ceux qui admettaient qu’ils avaient travaillé dans des cellules séparées, attribuaient leur accord merveilleux à l’action évidente du Saint-Esprit ; aussi plaçaient-ils les interprètes alexandrins à côté des prophètes et des apôtres. Au xv" siècle, Denys le Chartreùj réfute les arguments de saint Jérôme, que Henri de Hesse avait adoptés, et pense que l’autorité de saint Augustin est sur ce point supérieure à celle de son contradicteur. In Genesim enarratio, 1-3, dans Opéra omnia, Montreuil, 1896, t. i, p. 5-12. Mais son contemporain,