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SÉPHORA — SEPTANTE (VERSION DES)


Suite de ce service qu’il épousa Séphora. Lorsqu’elle accompagna son mari en Egypte, elle circoncit en chemin son fils Gersam. Exod., IV, 24-26. Sur ce fait, dont les circonstances sont obscures, voir Moïse, t. iv, col. 1194-1195. À l’époque de la sortie d’Egypte, Moïse avait renvoyé sa femme et ses enfants à son beau-père. Celui-ci les lui ramena dans le désert. Exod., xviii, 2-3, 6. Voir t. iv, col. 1200.

    1. SEPHTAN##

SEPHTAN (hébreu : Siftân ; Septante : SaêsBâ), un des chefs de la tribu d’Éphraïm du temps de Moïse. Num., xxxiv, 24. Il était père de Camuel.

    1. SEPHUPHAN##

SEPHUPHAN (hébreu : Sefûfdn ; Septante : 2e ?ovçâji ; Alexandrinus : Soipav), fils de Balé et petit-fils de Benjamin, chef d’une famille benjamite. 1 Par., vin, 5. Ce nom est écrit Mophim, Gen., xlvi, 21 ; Sepham, I Par., vii, 12 ; Supham, Num., xxvi, 39, d’après l’explication commune. Voir ces noms, t. iv, col. 1258 ; t. v, col. 1613.

SEPT, nombre. Voir Nombre, t. iv, col. 1089, 10911095.

    1. SEPTANTE##

SEPTANTE (VERSION DES), la première de toutes les traductions de l’Ancien Testament hébreu, faite en grec vulgaire avant l’ère chrétienne.

I. Importance. — Son importance provient de l’antiquité même de cette version, qui est la première en date. Aristohule, dans un fragment conservé de son I er livre à Ptolémée VI Philométor, écrit vers 170-150, a bien prétendu qu’avant Démétrius de Phalère, avant Alexandre, avant même la dominaliou des Perses, ce qui concernait les événements postérieurs à la sortie d’Egypte, la conquête de la Palestine et la législation hébraïque, avait été traduit en grec. Clément d’Alexandrie, Strom., i, 22, t. viii, col. 839 ; Eusèbe, Prmp. evang., xiii, 12, t. xxi, col. 1097. Mais le but qu’il se proposait, à savoir montrer que Platon avait tiré une partie de sa sagesse des livres de Moïse, rend son témoignage douteux. D’ailleurs, il ne parlait peut-être pas d’une traduclion grecque du Pentateuque, mais seulement d’un abrégé grec des origines et de la loi du peuple juif. Voir t. i, col. 965. Quoi qu’il en soit, la version des Septante, comprenant toute la littérature hébraïque, a pour nous plus de valeur que cette soidisant traduction antérieure du Pentateuque, que nous ne connaissons pas autrement.

Multiples sont les avantages à retirer de l’étude de cette version. >— 1° Comme elle représente le texte hébreu de l’Ancien Testament à un stade bien antérieur à la fixation du texte massorétique, la traduction des Septante a une importance considérable pour la reconstitution du texte original de la plupart des livres de l’ancienne alliance. — 2° Comme elle a été employée et citée par les apôtres et les écrivains du Nouveau Testament, nascentis Ecclesise roboraverat fidem, dit saint Jérôme, Prsef. in l. Paralip., t. xxviii, col. 1323, son texte doit servir à confirmer une partie des témoignages apostoliques et des fondements de la foi chrétienne.

— 3° Comme elle a été faite dans la même langue, le grec vulgaire, que les livres du Nouveau Testament, son texte aide à comprendre, non seulement le style, mais encore le sens de beaucoup de passages de ces écrits. Voir Swete, An introduction to the Old Testament in Greek, Cambridge, 1900, p. 433-461. — 4° Comme elle a été citée et commentée par les Pères grecs, qui pour la plupart n’ont connu l’Écriture Sainte des Juifs que par son intermédiaire, ce même texte avec ses particularités et ses leçons propres peut seul rendre compte du sens que les écrivains ecclésiastiques de langue grecque ont reconnu à la Bible juive. Swete, op. cit., p. 462-477. — 5° Comme les "plus anciennes versionse

latines de l’Ancien Testament ont été faites directement sur la Bible des Septante, les plus anciens Pères latins ont connu, cité et commenté indirectement le texte biblique de cette version grecque, voir t. iv, col. 99-102, et la connaissance de la Bible grecque est ainsi fort utile pour l’intelligence de la littérature patristique latine. — 6° Comme cette version a servi aussi de prototype à plusieurs traductions syriaques, éthiopiennes, coptes, arabe, arménienne, géorgienne, gothique et slavonne, l’étude de son texte sert donc aussi à l’intelligence des citations bibliques dans toutes les littératures ecclésiastiques de ces diverses langues. 7° Enfin, le rôle que ces versions dérivées jouent dans la critique biblique pour la reconstitution du texte original de l’Ancien Testament montre indirectement l’influence exercée durant des siècles par la traduction des Septante, et par suite l’importance de son étude.

II. Nom. — Gette première traduction grecque de la Bible hébraïque a été désignée dans l’Église catholique sous le nom de version ou de traduction des Septante, en sous-entendant vieillards, ou interprètes, ou traducteurs. La traduction latine de saint Irénée, Cont. hser., iii, 21, n. 4, t. vii, col. 950, 951, la désigne par les mots : in senioribus, ou seniores. Tertullien, Apologet. , 18, t. i, col. 380, dit : In septuaginla et duobus interpretibus. Origène l’appelle tïiv épu.r, vsfav t<5v O’, Ad Africanum, 5, t. xi, col. 60, ou en parle en disant deux fois, Ttapà toïç éeôonifaovra. In Mallh., tom. xv, 14, t. xiii, col. 1293. Eusèbe de Césarée emploie aussi cette dernière indication. In Psalmos, Ps. ii, t. xxiii, col. 81. Saint Jérôme dit couramment Septuaginta interprètes ou translatores, Prsefat. in Isaiam, in Job, in l. Par., in Ezram, t. xxviii, col. 772, 1079, 1323, 1403 ; Commentarioli in Ps., iv, ix, xxi, cxv, cxxxiii, dans Morin, Anecdola Maredsolana, Maredsous, 1895, t. m a, p. 11, 21, 33, 83, 91 ; Tractatus de Ps., ix, ibid., 1897, t. m 6, p. 26, ou Septuaginta tout court. Commentarioli in Ps., xv, cxxxi, cxi.iv, ibid., t. in a, p. 26, 90, 98. En parlant des 72 docteurs envoyés à Alexandrie par le grand-prêtre Éléazar, saint Augustin dit d’eux : Quorum interpretatio ut Septuaginta vocetur jani obtinuit consueludo. De civilate Dei, xviii, 42, t. xli, col. 603. La version porte aussi ce nom dans les anciens manuscrits grecs. Ainsi la suscription de la Genèse dans le Valicanus B est : «  « a touc e680pu)y.ovira ; en tête et à la fin des Proverbes dans YEphrsemiticus E, on lit : iiapa £ôSo(iï]xovTa. Une note du Marchalianus Q sur Isaïe l’appelle : tj t<5v lô80fi.vîy.ovTa e-/.80<r ;  ; . Le nom courant de cette version dans les manuscrits est : tj tô>v o’(ou oS’) ép[/.7)veïa (ou ËxSotrt ; ), et on la désigne ordinairement par les signes : oi o’ou oê’. Ce nom a passé dans toutes les langues, et en français on dit : la version des Septante, ou les Septante. Par ellipse, les protestants français disent souvent : la Septante, désignation qui n’a pas encore été admise dans le Dictionnaire de l’Académie française. Ce nom d’un emploi universelprovient évidemment de la légende des 72 traducteurs du Pentateuque. La conjecture de Richard Simon, que ce nom lui vient, non pas des septante interprètes qui en furent les auteurs, mais des septante juges du Sanhédrin qui l’approuvèrent pour l’usage des Juifs hellénistes dans leurs synagogues oa au moins dans leurs écoles, Histoire critique du Vieux Testament, 1. II, c. ii, Rotterdam, 1685, p. 191, est sans aucun fondement et contraire à toute vraisemblance. M. Trochon, Introduction générale, Paris, 1886, t. i, n. 365, note 5, l’a acceptée trop facilement. Si le fait avait eu lieu, le pseudo-Aristée l’eût relaté pour faire valoir la version grecque du Pentateuque.

Les critiques modernes, qui ne peuvent tenir compte de la légende des 72 traducteurs, proposent de nommer la version dite des Septante « version alexandrine »,