Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome V.djvu/822

Cette page n’a pas encore été corrigée
1609
1610

SENNAGHÉRIB — SENS DE L’ÉCRITURE

nimes sur la tragédie qui mit fin à ce règne glorieux. Les Livres Saints, comme nous l’avons vu col. 1606, racontentcommentvdrammélechetSaréser ses fils tuèrent Sennachérib à coups d’épée. Asarhaddon son fils régna à sa place. Voir ces noms. — La Chronique babylonienne lit de même : « Le 20 (du mois) de Tebet, Sennachérib fut tué dans une révolte par son fils. Durant (24) années Sennachérib avait gouverné le royaume d’Assur : depuis le 20 Tebet jusqu’au 2 Adar la révolte continua en Assur. Le 18 Adar, Asarhaddon son fils s’assit sur le trône d’Assur. » Voir F. Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 6e éd., t. iv, p. 7-65 ; Schrader-Whitehouse, The cuneiform iriscnptions and ihe Old Testament, 18851888, t. i, p. 278-310 ; t. ii, p. 1-17 ; G. Maspéro, Histoire ancienne de l’Orient, t. iii, p. 272-345 ; J. Menant, Annales des rois d’Assyrie, 1874, p. 225-230 ; Bezold, dans Eb. Schrader, Keilinschiflliche Bibliothek, t. ii, p. 80-113 ; Records of the Past, I™ série, t. i, p. 23-32 ; 2e série, t. IV, p. 21-28 ; H. Rawlinson, The cuneiform Inscriptions of the Western Asia, t. i, pi. 16-43 ; t. iii, « p. 13 sq. ; Pinches, The Babylonian Chronicle, p. 2, 3, 21-24 ; G. Rawlinson. The five great monarchies, 1879, t. ii, p. 155-185 ; G. Smith, History of Sennachérib, 1878 ; Sayce, dans Hasting’s Dictionary of the Bible, t. IV, p. 436 ; Pognon, L’inscription de Bavian, fasc. 39 et 42 de la Bibliothèque des Hautes Études.

E. Pannier.
    1. SENNÉSER##

SENNÉSER (hébreu —.Sén’assar ; Septante : Exve<rip), fils du roi de Juda, Jéchonias. I Par., iii, 18.

    1. SENNIM##

SENNIM (hébreu : Sa’ànanîm ; Septante : ttXeovextouvtwv), orthographe dans la Vulgate, Jud., iv, 11, de la localité dont elle écrit ailleursle nom Saananim. Voir Saananim, col. 1283.

SENS, organes au moyen desquels l’homme entre en rapport avec les êtres matériels qui l’entourent. — La Bible parle, à l’occasion, soit des sens, soit de leurs opérations. Voir Main, t. iv, col. 580 ; Œil, col. 1748 ; Oreille, col. 1857. À propos d’un enfant sans vie, il est dit qu’il n’a plus de qéSéb, « attention », àxpôaceç, sensus. IVReg., lv, 31. La Vulgate mentionne une fois le « sens des oreilles », c’est-à-dire l’impression faite sur les oreilles, là où le grec parle seulement d’audition. Judith, xiv, 14. Les idoles n’ont pas l’usage des sens, le sentiment, aïddïiot ; , sensus. Bar., vi, 41. Cette pensée est reproduite avec le dénombrement des sens qui manquent aux idoles, malgré l’apparence d’organes. Ps. cxv (cxm), 5-7 ; Sap., xv, 15. Les sens, au moyen desquels on peut distinguer ce qui est bon et ce qui est mauvais, sont une fois appelés aï<r6r, Tr, pta, sensus. Ileb., v, 14. Le même mot se trouve déjà dans les Septante, Jer., iv, 19, pour désigner l’intérieur de l’homme qui sent la douleur. Cf. Frz. Delitzsch, System der biblischen Psychologie, Leipzig, 1861, p. 233. — Dans d’autres passages, la Vulgate emploie le mot sensus pour rendre des termes qui se rapportent à l’intelligence et à la pensée, comme lêb, voûc, vo^u. « , etc. — Sur les différents sens de la Sainte Écriture, voir Allégorie, t. i, col. 368 ; Littéral (Sens), t. iv, col. 294 ; Mystique (Sens), col. 1369 ; Mythique (Sens),

col. 1376.

H. Lesêtre.

SENS DE L’ÉCRITURE. — I. Notion. — Le mot « sens », qui dérive du latin sensus, a les mêmes acceptions que le terme latin qu’il traduit. L’une d’elles est l’idée, la pensée, et elle comprend non seulement l’idée conçue dans l’esprit, mais aussi et surtout l’idée exprimée et manifestée au dehors par des signes, le geste, la parole, l’écriture. La manifestation de la pensée par le geste, quoique parfois très expressive, est la plus imparfaite. Sauf dans le langage non articulé des sourds-muets et dans la mimique

elle n’est employée qu’accessoirement et d’ordinaire les gestes accompagnent seulement la parole ou la lecture pour en fortifier et augmenter l’expression. Régulièrement, la manifestation de la pensée intérieure se fait donc par la parole ou l’écriture ; l’orateur et l’écrivain communiquent leurs idées, leurs sentiments leurs volontés au moyen des mots d’une langue comprise de leurs auditeurs et de leurs lecteurs. Ces mots expriment les concepts, les idées, que l’orateur et l’écrivain qui les emploient, veulent manifester et ils présentent par suite le sens déterminé qu’on a l’intention de leur donner en les proférant par la parole ou en les écrivant sur le papier. Ce sens, fixé par le contexte et par l’ensemble de la phrase, est l’une des significations diverses que les mots employés ont d’après leur étymologie ou l’usage et qui sont indiquées par les lexiques ou dictionnaires. De soi, un mot peut avoir et prend souvent des acceptions diverses ; mais, dans une phrase prononcée ou écrite, il n’a normalement, sauf le cas d’amphibologie voulue, qu’un sens, celui que l’orateur ou l’écrivain a voulu lui donner et manifester par lui dans l’emploi particulier qu’il en fait. Ce sens unique, qu’il soit propre ou figuré, selon que le mot est pris dans une acception primitive ou détournée, représente la pensée de l’orateur ou de l’écrivain, le concept ou l’idée qu’il a voulu communiquer à ses auditeurs ou à ses lecteurs. C’est cette idée que ceux-ci doivent saisir et comprendre, à moins d’entendre à contresen la phrase parlée ou écrite.

L’Écriture Sainte étant, par définition, la parole de Dieu écrite par l’intermédiaire des écrivains inspirés, le sens qu’elle présente et qu’elle exprime, est l’idée, la pensée, que l’Esprit inspirateur a voulu ou a laissé, sous sa garantie, manifester aux hommes par les auteurs sacrés des livres bibliques. Le sens de l’Écriture est donc la vérité religieuse, morale, historique, etc., que le Saint-Esprit, auteur principal des Livres Saints, a eu l’intention de faire communiquer en langage humain aux hommes, auxquels s’adressaient ces livres, par l’organe des écrivains qu’il inspirait.

II. Espèces. — 1° Sens véritables et authentiques. — 1. Sens littéral. — Comme tout livre, les Livres Saints présentent un sens direct, qui est exprimé immédiatement par le texte sacré, par sa lettre. Aussi est-il dit le sens littéral. Il est conforme aux règles de la langue employée, et il est propre ou métaphorique, selon que les mots sont usités dans leur signification première ou dans une des significations détournées que l’usage leur a données. Ce sens est unique et se distingue des conclusions qu’on en tire logiquement, conclusions qui expriment ce que l’on appelle parfois le sens conséquent du texte. Voir t. iv, col. 294-300. C’est à ce sens conséquent qu’il faut rapporter, si l’on veut l’entendre exactement, le sens théologique de la Bible, que quelques critiques récents ont distingué du sens biblique. Correctement interprétée, cette dénomination ne peut désignerque les conclusions que les théologiens tirent légitimement du sens réellement exprimé dans les Livres Saints.

2. Sens spirituel. — Une particularité des Livres Saints est que, indépendamment de la lettre et par le moyen des choses exprimées par la lettre, l’Esprit inspirateur a voulu parfois faire énoncer une autre idée, cachée sous la lettre signifiée médiatement par elle et saisie par l’esprit du lecteur dans les vérités qui résultent du sens littéral. C’est le sens spirituel, mystique ou typique de l’Écriture. Ce sens ne se trouve pas dans tous les passages de l’Écriture inspirée, mais seulement dans quelques-uns, et par la volonté formelle de l’Esprit inspirateur. Son existence ne se présuppose pas ; elle a besoin d’être démontrée, et les sens spirituels certains de l’Écriture doivent être soigneusement distingués des interprétations mystiques.