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SÉLEUCUS 1° NICA.TOR — SELEUCUS IV PHILOPATOR

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uni avec Antigone, surnommé le Cyclope, qui avait obtenu le gouvernement de la Lydie, de la Phrygie et de la Pamphylie, et qui disputait à Perdiccas la puissance suprême, il réussit à obtenir la province de Babylonie (320), après la défaite d’Eumène, qui combattait pour la cause de Perdiccas. Il la perdit cependant en 315, mais il la recouvra après avoir remporté une victoire à Gaza (312) et obtint en plus en 3Il l’Assyrie et la Médie, et ensuite la Perse et la Bactriane jusqu’à l’Indus à l’est. Il prit le titre de roi en 306. Le gain de la bataille d’Ipsus en 301 lui valut la confirmation de ce titre et la possession de la Syrie, de la Phrygie, de l’Arménie et de la Mésopotamie. La défaite de Lysimaque en 282 à Cyropédion lui permit d’ajouter à son empire la Macédoine, la Thrace et ce qu’il n’avait pas

S39. — Tétradrachme de Séleucus Ie’Nicator. Tête de Zeus laurée, â droite. — ù) dæiæqs | ERAErKOr. Athénê brandissant un foudre, debout, sur un cbar traîné, à droite, par quatre éléphants cornus. Dans le champ, une ancre, le monogramme À et la lettre O.

encore de l’Asie Mineure. Sept mois après, il fut assassiné par Ptolémée Céraunus, fils de Ptolémée I er, qu’il avait reçu à sa cour. — Daniel, xi, 5, avait prédit la grande puissance que devait acquérir Séleucus I er : « Le roi du midi (d’Egypte), avait-il dit, deviendra fort, mais un de ses princes (Séleucus I er) sera plus fort que lui et dominera ; sa domination sera puissante. » Le royaume de Syrie fut en effet le plus fort de ceux qui furent fondés par les successeurs d’Alexandre. Il faut observer du reste que tous les interprètes n’appliquent pas à Séleucus I er les paroles de Daniel, mais à quelqu’un de ses successeurs. Voir Trochon, Daniel, 1882, p. 231. — Séleucus avait été un grand roi. Il avait donné à son royaume Antioche pour capitale, fondé ou agrandi beaucoup de villes, Séleucie, Apamée sur l’Oronte, Laodicée, Édesse, Bérëe. Il établit des Juifs à Antioche et dans plusieurs des autres villes qu’il avait élevées et leur conféra le droit de cité. Josèphe, Anl. jud., XII, iii, 1 ; Cont. Apion., ii, 4.

2. SÉLEUCUS II CALLINICUS (le Victorieux), troisième roi de Syrie, 246-226 avant J.-C. (fig. 340), fils

340. — Tétradrachme de Séleucus II Callinicus. Tète de Séleucus, à droite, diadémée. — r$. BASlAEQE||£E.Er-KOr. Apollon, nu, debout, à gauche, tenant une flèche et s’accoudant sur un trépied surmonté de la cortine. Dans le champ, deux monogrammes.

d’Antiochus II Théos et deLaodice. Celle-ci était sœur d’Antiochus II. Son frère la répudia en 250 pour épouser Bérénice, fille de Ptolémée II, roi d’Egypte.

Après la mort de Ptolémée, Antiochus II rappela Laodice, mais irritée contre son mari et voulant protéger ses deux fils Séleucus II et Antiochus Hiérax contre un nouveau caprice possible de leur père, elle l’empoisonna. Séleucus II monta sur le trône de son père et fit assassiner Bérénice et son fils. Le roi d’Egypte, Ptolémée III Evergète, voulut venger sa sœur : il envahit la Syrie et fit périr Laodice en 240. Daniel, xi, 7-9 ; avait prophétisé les victoires de Ptolémée III. Voir Ptolémée 3, col. 849. Ce roi avait pris Séleucie qui resta assez longtemps au pouvoir des Égyptiens. Séleucus II chercha plus tard à prendre sa revanche et entreprit une expédition contre l’Egypte, mais sa tentative échoua. L’empire séleucide se démembra sous son règne : Antiochus Hiérax, son frère, se créa un royaume en Asie Mineure ; la Perse reprit son indépendance sous Arsace : la Bactriane sous Théodote. Il fut enfin vaincu par les Parthes et mourut, dil-on, prisonnier, mais la fin de son règne est mal connue.

3. SÉLEUCUS lil CÉRAUNUS (le Foudre), quatrième roi de Syrie, 226-222 avant J.-C. (fig. 341), fils de Sé 341. — Monnaie de Séleucus III Céraunus. Tête diadémée de Séleucus III Céraunus, avec des favoris. — ft). BASIAEQS lEAErKOr. Apollon, nu, la tête laurée, assis à gauche sur l’omphalos, sa chlamyde sous lui et ramenée sur la jambe droite. Ses cheveux, relevés en chignon, retombent en tresse sur ses épaules. Dans la main droite étendue il tient une flèche et de l’autre il s’appuie sur son arc posé à terre. Dans le champ, deux monogrammes.

leucus II et frère d’Antiochus III le Grand. Daniel, xi, 10, dit en parlant des deux frères’: « Ses fils (de Séleucus II) se mettront en campagne contre l’Egypte. » Séleucus III, d’après ce que l’on sait de son court règne, ne combattit pas directement contre l’Egypte, mais il fit contre l’Asie Mineure une expédition qui peut être considérée comme le commencement de la guerre égyptienne. Il périt empoisonné par deux de ses officiers au cours même de son expédition asiatique. Voir Trochon, Daniel, in-8°, Paris, 1882, p. 233.

. 4. SÉLEUCUS IV PHILOPATOR, roi de Syrie, 187175 avant J.-C, fils d’Antiochus III (fig. 342). Il est le seul des Séleucus désigné par son nom dans l’Écriture. I Mach., vii, 1 ; II Mach., iii, 3 ; iv, 7 ; v, 18 ; xiv, 1. Daniel, xi, 20 (d’après le texte hébreu), résume ainsi son règne sans le nommer : « Celui qui le remplacera (Antiochus III) fera venir un exacteur (Héliodore) dans la gloire du royaume (la Palestine), et en quelques jours il sera brisé et ce ne sera ni par la colère ni par la guerre. » La traduction de la Vulgate ne rend pas exactement la première partie du texte original : « Un homme très vil et indigne de la majesté royale s’élèvera à sa place et en peu de jours il sera brisé, non par la colère ni dans le combat. » Le qualificatif « très vil » n’est ni dans l’hébreu ni dans les Septante. Le peu de jours qui suffirent pour le briser ne doit pas s’entendre de la durée totale de son règne, qui fut de douze ans, mais du temps qui s’écoula entre le pillage du Temple de Jérusalem, lequel devait le rendre particulièrement odieux aux Juifs, et son assassinat. Le premier livre des