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SEINS — SEL


m, 12, se plaint d’avoir trouvé des mamelles à sucer, c’est-à-dire d’avoir été nourri et d’avoir été ainsi maintenu dans la vie. Un sein stérile et des mamelles desséchées sont une malédiction. Ose., IX, 14. Des femmes se frappent ou se déchirent les seins sous l’empire du chagrin. Is., xxxii, 12 ; Ezech., xxiii, 34. Pendant la persécution d’Antiochus Épiphane, deux enfants ayant été circoncis malgré la défense du tyran, on les attacha aux seins de leurs mères, et celles-ci furent traînées par la ville et précipitées du haut des murs. II Mach., vi, 10. — Les mamelles de l'Épouse sont célébrées dans le Cantique, i, 1, 3 ; iv, 5, 10 ; vii, 3, 7, 8 ; viii, 10. Il est parlé des seins à propos de l’amour légitime, Prov., v, 19, ou illégitime. Ezech., xxiii, 3, 8, 21 ; Ose., ii, 2. — Sucer le sein de la mère de quelqu’un, c’est être son frère. Cant., viii, 1. Recevoir une grâce dès les mamelles de sa mère, c’est la recevoir dans le plus bas âge. Ps. xxii (xxi), 10. Une femme proclame heureuses les mamelles qui ont allaité Notre-Seigneur, Luc., xi, 27, félicitant ainsi celle qui a été sa mère. Le Sauveur déclare au' contraire heureuses les mamelles qui n’auront pas allaité, c’est-à-dire les femmes qui n’auront pas eu d’enfants au moment du siège de Jérusalem. Luc, xxiii, 29. — Isaïe, lxvi, 11, promet aux amis de Jérusalem qu’ils seront « allaités et rassasiés à la mamelle de ses consolations, » c’est-à-dire qu’ils auront part aux faveurs dont elle sera l’objet. — À Joseph sont promises « les bénédictions des mamelles et du sein. » Gen., xlix, 25. Les monstres marins présentent leurs mamelles à leurs petits et les allaitent, ce que n’ont pu faire les mères pour leurs enfants pendant le siège de Jérusalem. La m., iv, 3. Voir Cachalot, t. ii, col. 6. — D’après le code d’Hammourabi, art. 194, on conpait les seins â la nourrice qui, après la mort d’un enfant qu’on lui avait confié, en acceptait un autre sans que les père et mère fussent instruits du premier accident.

H. Lesêtre.

1. SÉIR (hébreu : Sê'îr, « velu » ; Septante : 2ï]st’p), Horréen, chef du pays qui s’appela de son nom et qui prit ensuite le nom d'Édom ou d’Idumée. Gen., xxxvi, 20-21.

2. SÉIR (hébreu : Sé'îr ; Septante : ~2,-ttip), appelé souvent mont Séir, parce qu’il désigne la partie montagneuse qui s'étend de la mer Morte au golfe Élanitique, le long du côté oriental de la vallée del’Arabah. Son nom vient-il du chef horréen, Séir, ou bien celui du chef, du pays qu’il possédait ? Il est difficile de le décider. Le pays peut avoir tiré son nom de son aspect rude et sauvage. Josèphe, Ant.jud., II, i, 2 ; Eusèbe et saint Jérôme, Onomast., édit. Larsow et Parthey, 1864, p. 230, 231, 210, 211, 336, 337, l’appellent Gabalène ou Gébalène, « le montagneux ». Il était borné à l’ouest par l’Arabah, Deut., ii, 1, 8 ; et s'étendait au su ! jusqu’au golfe d’Akabah, y. 8. La frontière septentrionale n’est pas déterminée d’une façon précise dans l'Écriture. Cf. Jos., xi, 17. Avant qu'Ésaû s'établit dans cette région, elle était habitée par les Horréens. Voir Horréen, t. iii, col. 757. Quand le frère de Jacob se fut emparé du pays, l’histoire de Séir se confondit avec celle des Iduméens. Voir Iduméens, t. iii, col. 834. Ceux-ci occupèrent la place des Horréens. Deut., ii, 12. Les livres historiques rappellent le nom du pays, Jos., xi, 17 ; xii, 7 ; xv, 10 ; xxiv, 4 ; Jud., v, 4 ; I Par., iv, 42 ; II Par., xx, 10. Du temps de Josaphat, les habitants de Séir s’unirent aux Moabites et aux Ammonites contre Juda. Ils furent battus et Moab et Ammon se tournèrent alors contre les Séirites. y. 22-23. Nous lisons dans Isaïe, xxi, 11-12, une prophétie obscure dans laquelle une voix de Séir annonce des malheurs à Duma. Ezéchiel, xxv, 8-14, prophétise contre Séir et l’Idumée, et surtout, xxxv, 1-15, où il prédit la désolation et la ruine de ce pays, dont son état actuel atteste

l’accomplissement. L’auteur de l’Ecclésiastique, L, 2728, nous fait connaître l’aversion que les habitants de Séir avaient inspirée aux Juifs :

Mon âme hait deux peuples…

Ceux qui demeurent sur le mont Séir,

Et les Philistins…

    1. SÉIRA##

SÉIRA (hébreu : Çd'îrdh, avec hé local ; Septante : Siiip), ville inconnue de l’Idumée, s’il n’y a pas de faute de lecture dans le seul endroit où ce nom se rencontre, IV fieg., viii, 21. Dans le passage parallèle, II Par., xxi, 9, au lieu de ce nom propre, on lit : « avec ses princes », et de même dans Josèphe, Ant.jud., IX, v, 1. Quelques critiques pensent que cette diversité provient de ce que si les uns ont lu §â'irâh comme le porte le texte massorétique des Rois ; d’autres ont lu : 'îm-Sârâv, « avec les princes », comme le portent les Paralipomènes. Une autre hypothèse, en laveur de laquelle on peut s’appuyer sur la Vulgate, Séira, et sur la version arabe, Sait ; c’est que Sd’irdh est une altération de Sê'ir et désigne le pays appelé Séir et non une ville. Quoi qu’il en soit, sous le règne de Joram, fils de Josaphat, Édom se révolta contre l’autorité de Juda et se donna un roi. Joram marcha contre les Iduméens avec ses chars, mais il paraît avoir été enveloppé par eux et ne s'être sauvé que grâce à ses chars pendant la nuit.' C’est ainsi qu'Édom s’affranchit de la domination des rois de Juda. IV Reg., viii, 20-22 ; II Par., xxi, 8-10.

    1. SÉIRATH##

SÉIRATH (hébreu : ha ?-§e’irah, avec l’article ; Septante : SeTstpâôa ; Alexandrinus : SeEtpwOa), localité où se réfugia Aod, juge d’Israël, après avoir tué Églon, roi de Moab. Jud., iii, 26. Le site n’en a pas été retrouvé. Nous savons seulement que Seirath se trouvait dans la partie montagneuse de la tribu d'Éphraïm et il est à croire qu’elle n'était pas loin de Galgala où Aod avait frappé l’oppresseur de son peuple. Voir Aod, t. i, col. 714.

SEL (hébreu : mélah ; Septante : âX ; , âXa ;  ; Vulgate : sal), substance composée de chlore et de sodium, chimiquement appelée chlorure de sodium. Elle se trouve en dissolution dans l’eau de mer, qui en renferme 3 pour 100, dans l’eau de certains lacs et de quelques sources, et à l'état solide, dans les mines de sel gemme, résultant d’anciens dépôts marins. Le sel sert à bon nombre d’usages, particulièrement à assaisonner les aliments, à conserver les substances organiques, etc. Par contre, sa présence dans une terre peut constituer un obstacle à la végétation. La Sainte Écriture parle du sel à différents points de vue.

i" Dans l’alimentation. — L’Ecclésiastique, xxxix, 1, range le sel parmi les objets de première nécessité, et Job, vi, 6, demande comment on peut se nourrir de mets fades et sans sel. Le sel est, en effet, nécessaire à l’homme, mais le besoin n’en est pas aussi général qu’on pourrait le croire. On a remarqué que les peuples qui mènent la vie pastorale et se nourrissent du lait et de la chair de leurs troupeaux se passent volontiers de sel ; les peuples agricoles, qui vivent surtout de végétaux, en ont au contraire un pressant besoin. La même constatation peut s'étendre aux animaux ; les carnivores dédaignent le sel, les herbivores l’aiment et le recherchent. La nourriture naturelle est par elle-même faiblement salée, et le sel est nécessaire à l’organisme humain, dans lequel il existe partout ; ainsi le sang a un goût de sel, toutes les sécrétions sont salées, la salive, qui tire son nom du sel, les larmes, etc. Au point de vue physiologique, le sel ne rend pas seulement plus facile et plus agréable l’absorption des aliments ; il active la sécrétion du suc gastrique dans l’estomac et fournit les éléments chlorés qui entrent