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SÉDÉCIAS - SÉDUCTION

Ant. jud., X, vii, 6. Malgré les assurances de Jérémie, il ne sut pas prendre son parti. Jer., xxxviii, 1-29. Cependant la famine se faisait de plus en plus sentir dans la ville. Jer., xxxviii, 2, 9 ; IV Reg., xxv, 3. La résistance ne pouvait se prolonger. Le quatrième mois de la onzième année de Sédécias, dix-huit mois après le commencement du siège, Jérusalem fut forcée. Les chefs chaldéens se postèrent à la porte du milieu. Mais pendant la nuit, Sédécias et les hommes de guerre s’enfuirent par une autre porte. Cf. Ezech., xii, 2-16. Les Chaldéens les poursuivirent et saisirent Sédécias dans la plaine de Jéricho. Ils le conduisirent à Nabuchodonosor, toujours en résidence à Ribla. Celui-ci, irrité de la longue résistance qui avait arrêté son armée, fit égorger les fils de Sédécias sous les yeux’de leur père, ainsi que tous les grands de Juda. Ce fut le dernier spectacle que vit Sédécias, car on lui creva les yeux aussitôt après et on le lia dédoubles chaînes d’airain pour l’emmener à Babylone. Il Reg., xxv, 3-7 ; II Par., xxxvi, 11-16 ; Jer., xxxix, 2-7 ; iii, 1-11. Ainsi s’accomplit une double prophétie, celle de Jérémie, xxxii, 5 ; xxxiv, 3, annonçant que Sédécias serait déporté à Babylone, et celle d’Ézéchiel, xii, 13, disant qu’il ne verrait point la ville, mais qu’il y mourrait. Il y fut tenu en prison jusqu’à sa mort. Jer., lii, 11. Il mourut en paix, on brûla pour lui des parfums comme pour ses pères et on le pleura avec des lamentations. Jer., xxxiv, 5. Cf. Maspero, histoire ancienne, t. iii, p. 538546. — Sédécias aurait pu se sauver lui-même et prolonger les jours de son royaume. Mais il eût fallu pour cela suivre les conseils de Jérémie, accepter franchement la suzeraineté chaldéenne et en acquitter les charges. Le parti dominant à Jérusalem se crut plus sage en provoquant une rupture et Sédécias n’eut pas assez d’énergie pour lui résister. Il se souvint de Jéhovah dans les circonstances critiques, mais les historiens sacrés donnent clairement à entendre qu’il laissa le champ libre à tous les excès de l’idolâtrie et de l’immoralité. Êzéchiel, xxi, 30-32, lance l’imprécation contre le « profane, le méchant prince d’Israël », auquel la couronne est ôtée et qui ne laisse après lui que bouleversement et ruine complète. Zacharie, xi, 17, résume en ces quelques mots la fin misérable de Sédécias : « Malheur à mon pasteur vil, qui abandonne le troupeau ! Que le glaive frappe son bras et son œil droit ! Son bras se desséchera, et son œil droit sera frappé de cécité. » Cf. Van Hoonacker, Les douze petits prophètes,

Paris, 1908, p. 678.

H. Lesêtre.

3. SÉDÉCIAS (hébreu : Çidqiyâhû ; Septante : 2e-Ssxt’aç), fils de Joakim et petit-fils de Josias, d’après I Par., iii, 16. Voir Clair, Les Pàralipomènes, 1880, p. 87.

4. SÉDÉCIAS (hébreu : Sidqiydhû ; Septante : Se8exf « ; )i ^ s de Maasias et faux prophète de Babylone, où il avait été emmené captif avec le roi Jéchonias. Jérémie, xxix, 21-23, prédit que Sédécias, ainsi qu’un autre faux prophète, Achab, fils de Colias, parce qu’ils ont prophétisé des mensonges et commis des adultères, seront condamnés à être brûlés par Nabuchodonosor, roi de Babylone.

5. SÉDÉCIAS (hébreu : Sidqhjâhû ; Septante : SsâexÊa ; ), fils d’Ânanias, un des principaux de Juda, conseillers du roi Joakim, auxquels Michée, fils de Gamarias, rapporta les paroles de la prophétie de Jérémie que Baruch avait lues devant le peuple et qu’ils se firent lire ensuite par Baruch lui-même. Jer., xxxvi, 12. Voir Baruch 1, t. i, col. 1475 ; Joakim, t. iii, col. 1553-1554.

6. SÉDÉCIAS (Septante : — eôezii ; ), bisaïeul du prophète Baruch. Bar., i, 1.


7. SÉDÉCIAS (hébreu : Sidqîyâh ; Septante : 2e-Sexiaç), prêtre qui signa l’alliance avec Dieu du temps de Néhémie. II Esd., x, 1.

SEDÉI (grec : ’AïoeBio ; ), fils d’Helcias, ancêtre du prophète Baruch. Bar., 1, 1.

SÉDÉUR (hébreu : ëedê’ûr ; Septante : ÏESioûp), père d’Élisur. Ce dernier était le chef de la tribu de Ruben au temps de l’Exode. Num., i, 5 ; ii, 10 ; vii, 30, 35 ; x, 18. Le premier élément de ce nom est peut-être Saddaï, « le Tout-Puissant ».

SÉDITION (hébreu : mérêd ; chaldéen : merad ; Septante : CTautç, àmxrnicri ; , àxaTacTottri’a ; Vulgate : seditio), mouvement populaire dans lequel le mécontentement tend à se manifester par la violence.

La Sainte Écriture mentionne un bon nombre de séditions. Au désert, ce sont les séditions des Hébreux pour obtenir de l’eau potable, Exod., xv, 24 ; xvii, 2, 4 ; Num., xx, 2, oudes viandes, Exod., xvi, 2 ; Num., xi, 4-10 ; celle qui aboutit à la fabrication du veau d’or, Exod., xxxii, 1, 25, celle qui suivit le retour des explorateurs envoyés en Chanaan, Num., xiv, 1-4, la révolte de Coré et de ses partisans, Num., xvi, 1-15, la sédition sur la route d’Édom. Num., xxi, 4, 5. Cf. Deut., ix, 1-24. Sous les Juges, la tribu d’Éphraïm se soulève contre le reste d’Israël, Jud., xii, 1-6, et les tribus s’unissent pour combattre Benjamin. Jud., xx, 1-48. Une sédition, suscitée par Absalom, oblige David à prendre la fuite, II Reg., xv, 7-37, et un soulèvement de dix tribus, sous Roboam, cause le schisme d’Israël. III Reg., XII, 12-24. Artaxerxès fait allusion aux séditions dont Jérusalem a été le théâtre. I Esd., iv, 19. D’autres séditions sont mentionnéesà l’époque desMachabées.IIMach., iv, 30 ; xiv, 6. — Barabbas avait pris part à une sédition avec des complices. Marc, xv, 7 ; Luc, xxiii, 19, 25. Le Sauveur prédit que la ruine de Jérusalem serait précédée de guerres et de séditions. Luc, xxi, 9. Sur l’accomplissement de cette prédiction, voir Jérusalem, t. iii, col. 1393-1395. Des séditions se produisent, à l’occasion de saint Paul, à Thessalonique ; Act., xvii, 5, 9, à Corinthe, Act., xviii, 12, à Éphèse, Act., xix, 23-40, à Jérusalem. Act., xxi, 27-36. L’Apôtre rappelle les émeutes au milieu desquelles il s’est trouvé. II Cor., VI, 5. Il ne veut pas que de pareils mouvements existent parmi les chrétiens. II Cor., xii, 20.

H. Lesêtre.

SÉDUCTION (hébreu : maddûhîm, Lam., ii, 14 ; Grec : àitâr/i ; Vulgate : seductio), action exercée sur quelqu’un pour lui persuader le mal ou l’erreur. En hébreu, les verbes hâbal, zânâh, hâta’, tâ’âh, nddafy, niâssà’, êûgâh, qui marquent des actes repréhensibles, ont à l’hiphil le sens de séduire, c’est-à-dire de faire accomplir le mal. Il en est de même de pâtdh au niphal. La séduction peut entraîner à des maux de différentes sortes, qui sont :

Le péché.

Eve, la première, se laissa séduire par Satan, caché sous la forme du serpent, et désobéit à Dieu. Gen., iii, 13 ; II Cor., xi, 13 ; I Tim., ii, 14, Beaucoup d’autres, à sa suite, ont été séduits et portés au mal. Js., ix, 16 ; II Esd., i, 7 ; Eccli., xiii, 10, 11. Jacob fut préservé de la séduction par la sagesse. Sap., x, 12. Dieu connaît les séducteurs et les séduits. Job, xii, 16. Satan et ses adeptes chercheront, surtout à la fin des temps, à séduire les hommes. II Thess., ii, 10 ; II Joa., 7 ; Apoc, ii, 20 ; xii, 9 ; xiii, 14 ; xix, 20 ; xx, 3, 7, 9.

L’impureté.

La courtisane séduit les hommes. Prov., vii, 21. Il faut se défendre contre cette séduction. Prov., v, 20. Job, xxxi, 9, l’a fait avec succès. L’Israélite qui avait séduit une jeune fille était tenu ensuite à l’épouser. Exod., xxii, 16.