Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome V.djvu/792

Cette page n’a pas encore été corrigée
1549
1550
SCULPTURE — SEAU


pouvait procéder que de l’art grec, alors prédominant en Palestine. Les pilastres de l’ancienne Porte dorée (fig.328)sontencore surmontés dechapiteaux corinthiens de l’époque hérodienne.

5° Les sépultures juives ont gardé quelques morceaux de sculpture caractéristiques de l’art palestinien. Les rosaces forment toujours le principal motif de leur décoration. Voir t. ii, lig. 146, col. 437. On les retrouve, avec des guirlandes au Tombeau des rois (fig. 329) et beaucoup plus sobrement au Tombeau de Josué (fig. 330). VoirToMBEAU. Dans un hypogée juif, découvert en 1897 1 les pilastres ont des chapiteaux à triple rangée de rosaces, de palmettes et d’oves (fig. 331), et un soffite est orné de quatre rosaces différentes (fig. 332). Dans d’autres ossuaires, les rosaces habituelles sont plus simples (fig. 333). Voir Revue biblique, 1899, p. 299-301 ; 1901, p. 449-451 ; 1902, p. 103 ; 1904, p. 262, 263 ; 1907, p. 410, ’411. La décoration végétale est la seule qui ait été employée par les sculpteurs juifs ; le couvercle d’un sarcophage du Tombeau des rois en offre un riche spécimen (fig. 334). Au tombeau d’Absalom, 1. 1, fig. 10, col. 98, la frise qui surmonte les chapiteaux ioniques très simples présente une alternance de triglyphes et de métopes ornées de rosaces sculptées, comme dans les monuments grecs. Souvent, d’ailleurs, les ouvriers phéniciens ont dû exécuter, pour le compte des Juifs, des sculptures dans le style composite qui leur était habituel, tout en l’accommodant au goût de leurs clients.

H. Lesêtre.
    1. SCYTHES##

SCYTHES (grec : Sxjâv) ; ), mot employé par saint Paul, Col., iii, 11, non comme terme ethnique, mais

335. — Scythe. Statuette en terre cuite de Kertch.

D’après N. Kondakof, Antiquités de la Russie méridionale,

in-8>, Paris, 1891, p. 204.

comme synonyme de grossier, d’ignorant. Dans II Mach., IV, 47, il désigne le peuple connu sous ce nom (fig. 335), mais il est pris seulement comme terme de comparaison dans le sens de « barbares ». L’auteur du même livre appelle Bethsan « ville des Scythes », XII, 29, Scythopolis. Voir Scïthopolis.

    1. SCYTHOPOLIS##

SCYTHOPOLIS (grec : Sxueûv itoXîc ; Vulgate : civitas Scytharuni), nom de Bethsan dans II Mach.,

xii, 29. Elle porte aussi ce nom dans le texte grec de Judith, iii, 10. Sur l’origine de cette dénomination, voir Bethsan, 1. 1, col. 1738-1739.

SCYTHOPOLITES(grec : 2xu60TtoXÎT : ai ; Vulgate : Scythopolitœ), habitants de Scythopolis.il Mach., xii, 30.

SÉAH (hébreu : se’âh), mesure hébraïque. C’était le tiers de l’éphi. La Vulgate a traduit ordinairement se’âh parsatum. Voir Mesures, iv, 5°, t. iv, col. 1043.

SEAU (hébreu : delî eldôlî ; Septante : xâSo ;  ; Vulgate : situla), récipient servant à puiser de l’eau. Le mot hébreu vient de dâlâh, « être suspendu » ; il indique donc un récipient suspendu (fig. 336). Voir

336. — Seau assyrien attaché à une corde, qu’on tait manœuvrer avec une poulie, d’une forteresse assiégée. Un soldat assiégeant coupe la corde avec son arme. D’après Layard, Mneveh and its remains, 1849, 1. 1, p. 32.

aussi t. iii, fig. 181, 182, 184, col. 927, 928. Cf. Eccle., xii, 6 ; Cruche, t. ii, col. 1136. La forme et la matière en sont naturellement variables. — Dans un de ses oracles sur Israël, Balaam s’exprime ainsi :

L’eau déborde de ses deux seaux,

Sa race croît sur des eaux abondantes. Num., xxiv, 7.

L’eau qui déborde des deux seaux figure la fécondité d’Israël, dont ensuite les fils croissent sur le bord des eaux abondantes, par conséquent dans les meilleures conditions de prospérité. La Vulgate traduit : « L’eau coulera de son seau. » Mais les Septante rendent différemment le passage : « Un homme sortira de sa race et il sera maître de beaucoup de nations. » Plusieurs cependant trouvent qu’il y a quelque incohérence à voir l’eau désigner, dans ces deux vers, tantôt la race elle-même et tantôt la bénédiction qui fait prospérer la race. Ils rattachent donc delî à ddlîf, « rameaux », Jer., xi, 16 ; Ezech., xvii, 6 ; etc., et traduisent : c L’eau déborde de ses rameaux, » c’est-à-dire Israël est comme un arbre recevant à la fois les eaux du ciel, qui découlent de ses rameaux et les eaux de la terre, qui arrosent ses racines. Cf. Rosenraûller, In Num., Leipzig, 1798, p. 300 ; Fr. de Hummelauer, In Num., Paris, 1899, p. 290 La plupart néanmoins s’en tiennent au premier sens. — Isaïe, XL, 15, dit qu’aux yeux de Dieu « les