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SCULPTURE


et la gravure leur servirent à préparer différents objets destinés au culte. Exod., xxviii, 11, 21, 36 ; xxxix, 6. La sculpture n’intervient fort sommairement que dans la fabrication hâtive du veau d’or, Exod., xxxii, 4, et dans celle du serpent d’airain. Num., xxi, 9. — 2° Pour l’ornementation sculpturale du Temple, comme pour sa construction, Salomon fît appel aux Phéniciens. Hiram était habile en sculpture, comme en toutes sortes de travaux d’art. II Par., ii, 14. Tout l’intérieur de l’édifice reçut des parois de cèdre, qui furent décorées de miqla’at, « sculpture », mot qui ne dit pas par lui-même s’il s’agissait de taille du bois en relief ou en creux. Les motifs de sculpture étaient des coloquintes et des guirlandes, soit en très-bas relief, soit en relief plus accentué sur un fond creusé à l’entour. Les versions diffèrent ici dans leur manière d’entendre les mots techniques. III Reg.. vi, 18. Salomon lit aussi sculpter

327. — Sculpteur égyptien.

D’après Champollion, Monuments de l’Egypte et île la Nubie,

1845, t. il. pi. 180.’pour le Saint des saints deux chérubins en bois d’olivier, de dix coudées ou environ cinq mètres de haut. Ils avaient des ailes de cinq coudées chacune qui, déployées, allaient d’une muraille à l’autre. Le Saint des saints ayant vingt coudées de large, les deux chérubins occupaient toute cette largeur par leurs ailes déployées. Ils étaient debout sur leurs pieds, la face tournée vers le Temple. II Par., iii, 13. Des feuilles d’or recouvraient complètement le bois dont étaient fabriquées ces hautes statues. III Reg., vi, 28. Le texte ajoute ici que sur les murailles, tout autour, on sculpta une ornementation en creux, figurant des chérubins, des palmiers et des guirlandes de Heurs, à l’intérieur et à l’extérieur. III Reg., vi, 29. Cette ornementation ne fut vraisemblablement appliquée qu’au Saint des saints, puisque le reste du Temple en avait une autre un peu différente. III Reg., vi, 18. La mention « à l’intérieur et à l’extérieur » indique que cette partie de l’édifice comportait une décoration plus complète que le reste. La porte du Saint des saints reçut des vantaux en bois d’olivier, avec des sculptures représentant encore des chérubins, des palmiers et des guirlandes de fleurs, le tout rehaussé’d’or. III Reg., vi, 32. Des vantaux à deux valves en bois de cyprès, destinés à la porte du Temple, eurent une décoration sculpturale reproduisant les mêmes motifs. III Reg., vi, 34, 35. Cf. II. Vincent, La description du

Temple de Salomon, dans la Revue biblique, 1907, p. 515-542. Les sculpteurs phéniciens travaillèrent encore aux différents objets que contenait le Temple. Ils firent les deux colonnes d’airain, voir Colonnes du Temple, t. ii, col. 856, la mer d’airain, soutenue par douze taureaux et ornée de bas-reliefs sur ses panneaux, ainsi que les dix bassins d’airain. Voir Mer d’airain, t. iv, col. 982-986. Salomon voulut aussi avoir un trône avec deux lions sur les bras et douze autres sur les six degrés. III Reg., x, 19, 20 ; II Par., ix, 18. Voir Lion, t. IV, col. 279. Lorsque les Chaldéensse furent emparés de Jérusalem et du Temple, ils brisèrent à coups de hache « ses sculptures », pitfvhêyâh. Ps. lxxiv(lxxih)

328. — Porte dorée du Temple de Jérusalem. D’après de Saulcy, Derniers jours de Jérusalem, p. 240.

6. Les versions ont traduit « ses portes », comme s’il y avait en hébreu pifljéyâh. Dans sa description du Temple, Ézéchiel, xli, 18-20, 25, suppose aussi des chérubins à deux visages d’homme et de lion avec des palmiers sur les murailles de l’édifice et sur les battants des portes du Temple lui-même et du Saint des saints. — Isaïe, xlix, 13-15, et la Sagesse, xiii, 13, montrent à l’œuvre le sculpteur qui fabrique des idoles (fig. 327). Zacharie, iii, 9, parle d’une pierre dont Jéhovah doit sculpter la gravure, probablement la pierre qui doit couronner le fronton du Temple et qui, comme une stèle, sera décorée de bas-reliefs.

3° On ne sait rien de la place, probablement fort minime, que la sculpture occupait dans le second Temple. Mais, après le retour de la captivité, l’opinion juive devint très intransigeante à l’égard des représentations sculpturales. On regarda comme contraires à la Loi les taureaux de la mer d’airain et les lions du trône de Salomon. Josèphe, Ant. jud., VIII, vii, 5. On en vint à tenir pour prohibée toute figure divine ou humaine, non seulement dans le Temple, mais encore dans tout