Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome V.djvu/783

Cette page n’a pas encore été corrigée
4531
1532
SCHISME — SCIE


céens. — 2. Saint Paul recommande aux Corinthiens d’éviter les schismes. I Cor., i, 10 ; XII, 25. Il a appris qu’il en existe parmi eux. I Cor., XI, 18. Ceux dont il parle à l’occasion des repas eucharistiques sont des divisions plus pratiques que doctrinales. Elles consistent dans des inégalités choquantes à l’occasion de ces repas pris en commun, mais où l’on ne partage que la table et non les aliments. Saint Paul avait eu à blâmer des divisions beaucoup plus graves dans l’Église de Corinthe. L’esprit de parti s’y exerçait à un tel point que, parmi les fidèles, les uns tenaient pour Paul, ceux-ci pour Apollos, ceux-là pour Céphas. C’était un commencement de schisme, prenant pour prétexte la diversité des prédicateurs de la foi, et menant à croire à une diversité des doctrines. « Le Christ est-il divisé ? « leur écrit l’Apôtre, I Cor., i, 13, et il coupe court à toute division en rappelant que, quel que soit le prédicateur, c’est toujours le Christ seul dont il annonce le mystère. En conséquence, « que personne ne mette sa gloire dans des hommes ; car tout est à vous, et Paul, et Apollos, et Céphas, … mais vous, vous êtes au Christ et le Christ est à Dieu. » I Cor., iv, 21-23. — 3. Saint Paul eut à combattre beaucoup plus longtemps et plus sévèrement les prédicateurs judaïsants qui, à l’Évangile du Christ, ajoutaient l’obligation des pratiques de la loi mosaïque. Gal., i, 11-iv, 31. Voir Judaïsants, t. iii, col. 1778. — 4. Diotréphès est signalé par saint Jean comme un agent de schisme. III Joa., 9.

H. Lesêtre.

SCH1TTIM (hébreu : nahal haS-Sittim ; Septante : 6 x^’M-âppo ; twv « t/oi’vwv ; Vulgate : torrens spinarum), nom dans Joël, iv(iii), 18, d’une vallée située probablement dans le voisinage de Jérusalem et qui devait tirer son nom des acacias (Httîm) qu’on y trouvait. La dernière station des Israélites avant de traverser le Jourdain sous Josué porte le nom de haS-Sittîm dans le texte hébreu. La Vulgate l’appelle Selim. Voir Sétim.

    1. SCHLEUSNER Johannes Friedrich##

SCHLEUSNER Johannes Friedrich, lexicographe allemand, né à Leipzig, le 16 janvier 1756, mort à Wittenberg le 21 février 1831. Il devint professeur de théologie à Gœttingue en 1784 et à Wittenberg en 1795. Il s’occupa surtout du grec de l’Ancien et du Nouveau Testament. Ses principaux ouvrages sont : Lexicon grssco-latinum in Novum Testamentum, 2 in-8°, Leipzig, 1792 ; 1819 ; Novus Thésaurus phllologicocriticus sive Lexicon in LXX et reliquos interprètes grsecos ac scriptores apocryphos Veteris Testamenti, 5 in-8°, Leipzig, 1820-1821. Ce dernier ouvrage, qui est encore utile, a été réimprimé à Glasgow et à Londres.

SCHOFAR. Voir Trompette.

    1. SCHÔSCHAN##

SCHÔSCHAN (hébreu : jtfw, Jtfitf, ]wvû, « t Us » ). Ce mot se trouve aux titres de quatre Psaumes : ’al-sôsannim, Ps. xlv (xliv), 1 ; lxix(lxvhi), 1 ; ’al-Sôëan, ’édû{, Ps. lx (us), 1 ; ’al-sôsannim, ’édût, Ps. lxxx (lxxix)> 1. Les Septante traduisent, d’après la racine waf, « changer » : ÛTOp TÛV àWatMÔTidOftÉVMV, Ps. XLIX, LXVIII,

lxxtx, et àXXatw6/]uo|jivo[i ; , Ps. Lix ; la Vulgate : pro Us qui commutabuntur et immuiabuntur. Ce mot’édût n’est pas en dépendance du mot sôSannim qui le précède au Psaume lxxx (lxxix) ; il doit pareillement être disjoint de Sôsan au psaume lx (lix). On l’a d’ailleurs interprété isolément. Voir t. ii, col. 1598. Quant à Sâsan et son pluriel Sôsannîm, qui se présentent construits par’al comme les autres noms d’instruments et termes musicaux, il est difficile d’en préciser le sens. Quelques-uns se sont représenté un instrument de musique en forme de lis, d’après la signification usuelle du nom hébreu, qui désigne le lis, la tulipe, l’anémone et généralement les fleurs à calice évasé ; telles seraient

des sonnettes ou clochettes, ou des cymbales hémisphériques, ou d’après un plus grand nombre, des trompettes, dont le pavillon évasé rappelle le calice de cette fleur : Quod etiam lilia referantur ad formant instrumentorum musicorum, quss essent formata in forniam lilii repandi, quod Kimhi et post illum Cajetanus volunt, nihil obstat, potius juvat. G. de Pineda, De rébus Salomonis, V, iii, 5, Mayence 1616, p. 351 x. Ce mot grec r.a>8wv désigne pareillement l’ouverture de la trompette ou du cor, Suidas h. v., et la trompette elle-même ; Sophocle, Ajax, v, 17. Cf. x<o6hiv, « pot », xtiSsca, « tête du pavot ».

Ce mot pourrait aussi se rapprocher de ses, « six », et en dériver à l’aide de an, suffixe instrumental. Il correspondrait alors à âSâr et à Semînît. Mais la formation est douteuse.

La lexicographie syro arabefourniraitd’autres rapprochements, dont on peut retenir fjôLm, nom d’un bois précieux, de couleur noire, peut-être l’ébène, et qui servait, selon le Kamus, à la fabrication de meubles et d’objets divers. Le ûûêan serait ainsi un instrument non déterminé, construit en bois. — D’un autre côté, si l’introduction en Syrie de la musique persane était démontrée, on dériverait de Suse, jsriw, l’instrument,

le rythme ou le mode musical indiqué dans ces quatre Psaumes. — On peut retenir encore la racine toi*, d’où Saêôn, « joie ». — Le plus grand nombre des interprètes voient dans l’expression’al-sôSannim ou’alsûSôn, les premiers mots d’une formule rappelant un rythme et une mélodie. On applique volontiers cette explication aux titres qu’on ne peut éclaircir autrement. Jusqu’ici on n’a démontré dans ce sens que la formule’al-tashét. — Ces données ne constituent que des conjectures, et le terme de Sôsan demeure énigmatique dans sa signification musicale.

G. Parisot.

SCIE (hébreu : megêrâh, de gârar, « scier », masiôr, de êûr, « scier » ; Septante : irpi’wv ; Vulgate : serra), outil de métal, formé d’une lame rectiligne pourvue de dents aiguës et qui, par un mouvement de va-etvient, coupe le bois, la pierre et les substances analogues. — L’usage de la scie remonte aux plus anciens temps. À l’âge préhistorique, les hommes fabriquaient des scies avec des silex. Cf. N. Joly, L’homme avant les métaux, Paris, 1888, p. 104. On en a trouvé assez

322. — Scie assyrienne.

D’après Layard, Discoveries, p. 195.

fréquemment en Palestine. Cf. Vincent, Canaan, Paris, 1907, p. 388. Quand ils surent travailler le métal, ils firent des scies en cuivre, en bronze et en fer (fig. 322) comme on en voit chez les Égyptiens (fig. 322) et chez les Assyriens. Cf. A. Layard, Discoveries in the ruins of Nineveh, Londres, 1853, p. 108, 134. Dans la Bible, la première mention des scies remonte à l’époque de David. Après la prise de Rabbath, le roi réduisit en servage les Ammonites, et il mit un certain nombre d’entre eux « sur les scies », c’est-à-dire les préposa aux scies, en fit des scieurs de bois ou de pierre. En traduisant par serravit, « il les scia », la Vulgate prête à David une cruauté dont il n’est question ni dans l’hébreu ni dans les Septante. II Reg., xii, 31 ; I Par., xx, 3. Les pierres du Temple furent soigneusement sciées à la scie. III Reg., vil, 9. — La scie ne peut rien