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SCEAU — SCEPTRE


320. — Sceau de Hadraqia.

D’après M. de Vogué, Mé langes d’archéologie orien tale, in-8° Paris, 1868,

p. 120.

empreintes de sceaux ont été aussi relevées sur des objets de différente nature, par exemple, sur des anses d’amphore, sur des coupes de bronze, sur un gouvernail de bronze, sur une rame autour de laquelle s’enroule un dauphin.

L’importance attachée au sceau nous est prouvée par Aggée, îi, 24. Dieu, dit le prophète, gardera Zorobabel comme un sceau (hôlém). Dans le Cantique, viii, 6, l’époux demandant à son épouse un attachement inébranlable lui dit : « Mets-moi comme un sceau sur ton cœur, comme un sceau sur ton bras. » Dans Jérémie, xxii, 24, le Seigneur dit qu’il rejettera Joachim, même s’il s’attachait à lui comme un anneau s’attache au doigt.

V. Science des sceaux. — Multiples sont les renseignements fournis par les sceaux. La paléographie, l’onomastique, la mythologie, la

philologie, l’art de la gra vure, le symbolisme, l’his toire et la géographie sont

éclairés par les légendes

ou leur représentation. La

forme et la matière des

sceaux doivent être étu diées attentivement, parce

qu’elles nous donnent un

critérium pour préciser

leur âge ou leur origine.

C’est ainsi que, d’après les

sceaux assyriens, M. Me nant partage l’histoire

antique de l’Asie occidentale en trois périodes : la première commence 2 200 ans avant notre ère, la seconde 1100 ans avant J.-C ; la troisième l’an 600. La plupart des noms sémitiques étant formés de noms divins nous avons par là le moyen de retrouver l’origine du possesseur, exception faite pour ceux on entrent les divinités d’une nature générale. L’analogie de détails extérieurs comme le style de la gravure servent alors de guide. Les sceaux araméens découverts dans les fondements du palais de Khorsabad ont fait retrouver les origines de l’écriture carrée ; Ces sceaux remontent au VIIIe siècle avant J.-C. À cette époque les sceaux araméens ou hébraïques sont encore presque identiques aux phéniciens. Le sceau araméen ayant pour légende « À Hadraqia’, fils de Horbad » est un des plus anciens monuments de l’écriture araméenne remontant au VIIe ou vme siècle avant notre ère. Il est en calcédoine et appartient au British Muséum (fig. 320). Un personnage debout en costume assyrien y est représenté. L’inscription prouve qu’à cette époque l’écriture phénicienne et l’écriture araméenne étaient identiques. Sur l’emplacement de l’ancienne Mageddo, le Palâstina-Verein a trouvé un sceau datant probablement de Jéroboam II, roi d’Israël, c’est-à-dire du vin » siècle avant J.-C. Il a pour légende : « À Schéma, serviteur de Jéroboam. »

VI. Comparaisons ET symboles. — Au sens symbolique le mot sceau revient fréquemment sous la forme de nom, d’adjectif ou de verbe. Job montre à Baldad les étoiles enfermées par Dieu comme sous un sceau. Job, IX, 7. Ailleurs il nous dit que Dieu a scellé ses offenses. Job, xiv, 17. Il compare, xxxviii, 14, la formation de la terre sous lamaindivineà del’argile qui reçoit l’empreinte du sceau. Au Cantique, iv, 22, l’épouse est comparéeà une fontaine scellée. Un enchâssement d’or embellit un sceau comme un concert embellit un festin où l’on boit du vin. Eccli., xxxii, 7-8. Les sceaux sont un butin offert au Seigneur. Num., xxxi, 50. Dans Ézéchiel, ix, 4, 6, Dieu fait marquer du Thau comme d’un signe ceux qui lui sont restés fidèles. Pour le Psalmiste, iv, 7, la lumière du visage divin s’impriraant sur nous est comparée à un sceau. Il est employé pour symboliser

l’incompréhensibilité des visions. Ts., xxix, 11 ; Deut., xxxii, 34 ; Dan., ix, 4, 9 ; Apoc, v, 1, 5, 9 ; vi, 1. Dans saint Paul la circoncision est le sceau de l’alliance, Rom., iv, 11 ; la fondation de l’Église sur la doctrine apostolique est sûre puisqu’elle est munie du sceau de Dieu. II Tim., 11, 19. Dieu nous marquepar sa grâce comme d’un sceau. II Cor., 1, 22 ; Eph., 1, 13 ; iv, 30 ;

1 Cor., ix, 2.

VII. Bibliographie. — A.-J. Corbierre, Catalogue des sceaux orientaux, dans la Revue de sigillographie, 1910 ; Babelon, Manuel d’archéologie orientale, in-12, Paris, 1886 ; Clermont-Ganneau, Le Journal asiatique, an 1883 et 1885 ; M.-L. Delaporte, Catalogue des cylindres orientaux du musée Guimet, Paris, 1909 ; Id., La glyptique de Sumer et d’Akhad, Paris, 1909 ; de Clercq, Catalogue de la collection de Clercq,

2 in-f », 1886-1890 ; M. de Vogué, Mélanges d’archéologie orientale, in-8°, Paris, 1868 ; de Sarzec et Heuzey, Découvertes en Chaldée, 1885 ; J. Menant, Recherches sur la glyptique orientale, 2 in-8°, Paris, 1883-1886, 3e série ; S. Reinach, Chroniques d’Orient, 2 in-8°, 1896 ; Ward, Cylinders and other oriental seals in the library of P. Morgan, New-York, 1909 ; Levy, Siegel und Gemmen mit aramâischen, phônizischen, allhebrâischen Inschriften, in-8°, Breslau, 1867 ; Low, Graphische Requisiten und Erzengnisse bei den Juden, Leipzig, 1870 ; G. A. Seyler, Geschichte der Siegel, in-8°, Leipzig, 1894. Corbierre.

    1. SCEPTRE##

SCEPTRE (hébreu : Ubét ; Septante : <rxf, itTpov, fâ680ç ; Vulgate : sceptrum, virga), l’un des insignes

321. — Sceptre égyptien. Bibliothèque nationale.

du pouvoir royal. Le sceptre était originairement un bâton de commandement, que l’on décora de différentes manières à l’usage des rois. Voir Bâton, t. i, col. 1509.

1° Au sens propre. — Le roi Assuérus sur son trône tient en main un sceptre d’or, qu’il incline et fait toucher à ceux qui sont l’objet de sa faveur. Esth., viii, 4 ; xv, 14. Les rois aiment les trônes et les sceptres. Sap., vi, 22. — Baruch, vi, 13, parle de divinités babyloniennes tenant un sceptre en main, bien que totalement impuissantes.

2° Au sens figuré. — Le sceptre est pris pour la puissance même dont il est le symbole. Un sceptre est