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SCEAU


droite. Jer., xxii, 24. Le pharaon le retire du sien pour le mettre à celui de Joseph. Jer., xli, 42. Assuérus en fait autant pour Aman et

pour Mardochée. Esth., iii,

10, 12 ; viii, 2, 10. Il se por tait aussi au cou suspendu

à un cordon ou à une

chaîne et reposait sur le

cœur ou sur le bras. Cant.,

vin, 6. C’est l’objet que

Thamar réclame à Juda

comme gage de sa propre

donation, Gen., xxxviii, 18,

25, et elle le veut attaché

à Yarmilla, c’est-à-dire au

encore les Arabes. Voir

318. — Sceau de Karouzi.

Hématite en forme de scara bée. D’après M. de Vogué,

Mélanges cCarchêologie

orientale, 1868, p. 125.

cordon comme le portent

Bijou, t. i, col. 1907.

II. Légende. — Chaque sceau portait une légende. Elle était gravée en une ligne ou plusieurs lignes séparées par un double trait et après chaque mot on mettait un point. L’alphabet employé pour les intailles hébraïques est l’alphabet archaïque dérivé du phénicien ou l’alphabet carré dérivé de l’araméen. Le cachet à double légende sur deux faces servait peut-être aux usages civils et religieux, suivant le besoin et comme le semble indiquer la nature du sujet figuré. Le fait d’avoir un sceau prouve qu’on avait peu l’habitude d’écrire. Les Orientaux illettrés sont de nos jours dans le même cas. Il y a plusieurs sortes de légendes, avec ou sans le lamed : 1° Celle avec le nom pur et simple, t. i, fig. 387, col. 1315. 2° Avec le nom accompagné du patronymique (voir t. iii, fig. 68, col. 310) ou du nom du mari. 3° Avec le nom pur et simple ou le nom avec le patronymique (voir t. iii, fig. 68, col. 310) précédé du lamed d’appartenance(voirt.m, fig.69, col.310). 4° Avec le nom suivi du mot hébreu’ébéd, serviteur (voir t. iii, fig. 66, col. 310). Cette formule vise moins un individu de condition servile qu’un personnage parfois fort important. 5° Avec le nom précédé du mot « sceau », formule spécialement araméo-perse. 6° Avec le nom précédé de « à la mémoire de » suivi du nom propre : formule vraisemblablement israélile. Quelquefois elle peut être mise pour « au nom de » et c’est alors une formule de délégation. 7° Avec l’indication de la fonction par exemple, scribe (voir t. i, fig. 125, col. 518), juge. 8° Avec une formule de prière, une devise, une exclamation.

III. Gravures. — Elles représentent des caractères, des symboles, des mythes, des astres, des animaux de toutes sortes et en toutes

positions, en général avec

beaucoup de symétrie. Il

y avait des types consacrés,

adoptés dans certaines con trées et à certaines épo ques qui se reproduisaient

continuellement. Une di vinité ou une cérémonie

sert de thème ordinaire en dehors d’Israël. Les Héthéens introduisent quelques éléments nouveaux ; les Kassites réduisent la gravure à un seul personnage et y joignent une longue dédicace à la divinité ; les Sémites développent l’art de la glyptique, chacun suivant son genre particulier. Par exemple le sceau d’Hananyahu représente la palmette phénicienne (t. iii, fig. 67, col. 310), celui de Raphati (fig. 319) un lion. Le sens de ces symboles est inconnu et on ne peut assurer la vérité des explications avancées par les rabbins. Les Arabes, les Persans et les Hébreux ont imprimé leurs sceaux avec une espèce de couleur blanche, avec de la peinture ou de l’encre. Ezech., IX, 4. — Pour corroborer l’empreinte du sceau le pos 319. — Sceau de Raphati.

sesseur ajoutait parfois la marque de son ongle sur les contrats assyro-baby Ioniens, écrits sur des briquesnon cuites. Voir Contrat, t. ii, col. 930. — Pour divers sceaux orientaux, voir aussi t. ii, fig. 182, col. 528 (Chamosihi ) ; t. v, fig. 35, col. 180 (Phadata) ; fig. 152, col. 577 (empreintes d’estampilles royales).

IV. Usage. — Le sceau était très fréquemment employé en Orient. On en a retrouvé par centaines en Babylonie, en Assyrie, en Egypte, en Perse. — En Palestine, le sceau est le gage de la fidélité du peuple à l’alliance divine, alors il est apposé par les prêtres. II Esd., ix, 38. Beaucoup avaient le leur. Cf. Exod., xxxv, 22. On les gravait avec beaucoup de soin. Eccli., xxxviii, 28. Hérodote, i, 195, nous dit que chaque Babylonien devait avoir son bâton et son sceau. Reste à savoir si ce sceau n’était pas un talisman dans certains cas, comme chez les Arabes et les Persans d’aujourd’hui. On voit, Exod., xxxv, 22, les hommes et peut-être les femmes offrir leurs anneaux pour exécuter l’œuvre du tabernacle. Cependant il ne paraît pas que la généralité des femmes en aient usé en Palestine avant la captivité de Babylone. Mais c’est un des ornements que Dieu enlève aux filles de Sion dans leur luxe. Is-, iii, 21. Comme exemple de sceau appartenant à des femmes on peut citer celui d’Abigaïl, femme de’Asyahou (t. iii, fig. 69, col. 310).

Nous en avons de presque toutes les époques. L’époque des rois d’Ur est celle qui nous fournit le plus de cachets datés. Les cylindres datés deviennent rares après la première dynastie babylonienne. Quelques cylindres ou intailles portent en eux-mêmes la précieuse indication de l’époque à laquelle ils furent gravés. Tels contiennent le nom d’un prince, roi ou patesi et doivent être des cylindres royaux. Leur origine peut nous être connue par les emblèmes ou les personnages dont ils sont ornés. — C’est un signe de royauté, Esth., iii, 10, 12, d’investiture ; Joseph, Gen., xli, 42, Aman, Mardochée le reçoivent. Esth., viii, 2, 8, 10. Cf. Cant., viii, 6 ; I Math., vi, 15 ; xv, 22. — C’est une preuve de possession, Jer., xxii, 24 ; dans les contrats civils on faisait ordinairement deux originaux ; l’un demeurait ouvert et conservé par celui au profit duquel était le contrat ; l’autre était scellé et mis en dépôt dans un lieu public comme le temple. Jérémie le remet à un de ses disciples. Jer., xxxii, 10, 14. — Si une contestation s’élevait, on l’ouvrait et la teneur de l’acte tranchait le différend. Certains contrats sont signés par un grand nombre de témoins et des plus hauts rangs. L’un d’entre eux est signé par seize personnes dont la plus importante est le roi. D’après le Talmud, Le Talmud de Jérusalem, traduct. Schwab, t. v, p. 295296 ; t. xi, p. 197, les cachets servaient à distinguer des offrandes faites au temple et garantissaient leur identité. Le sceau, en effet, servait à sceller les documents officiels pour en confirmer l’authenticité. Esth., iii, 12 ; Dan., vi, 17. Jézabel écrit et scelle au nom du roi. IIIReg., xxi, 8. Isaïe, viii, 17, sur l’ordre de Dieu enveloppe, attache et scelle le livre des prédictions. Daniel, Xli, 4, reçoit le même ordre afin que personne ne puisse ni lire ni falsifier le contenu de la prédiction jusqu’à son accomplissement ou au temps marqué.

On ne pouvait s’opposer, en Perse, à l’exécution d’un document scellé. Les ordres de Mardochée scellés du sceau royal détruisent ceux d’Aman, venus aussi un peu avant au nom du roi. Esth., viii, 10. Les prêtres de Bel prièrent le roi de sceller de son anneau la porte du temple de leur dieu. Dan., xiv, 10. Tout objet scellé devient inviolable : telle est la fontaine scellée, Cant., iv, 12 ; la fosse aux lions où est enfermé Daniel, vi, 17. Le tombeau du Christ, Math., xvii, 66, est scellé par le sanhédrin pour empêcher l’enlèvement du corps. Des