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SCANDALE — SCEAU


pour faire tomber les Juifs. I Mach., v, 4. — 2° Au sens moral, Jéhovah est pour les deux maisons d’Israël unepierre d’achoppement, zpâa-x.oy.y.a, lapis offensionis, et un rocher de scandale, n-noiioc, scandalum, Is., viii, 14, c’est-à-dire que les événements qu’il permet deviennent pour les Israélites, par leur faute, une occasion de chute. Il veut que, pour le retour, on enlève les obstacles, oxwXoc, offendicula, du chemin de son peuple. Is., lvii, 14. Jérémie, vi, 21, dit aussi que Dieu met devant son peuple une pierre d’achoppement, « (jOsvsia, ruina. Dieu, pour éprouver le juste, met devant lui le scandale, pâo-jtvoç, offendiculum. Ezech., in, 20. Les idoles sont un scandale, x<5Xa<ri ; , scandalum. Ezech., xiv, 3, 7. Il en est de même de l’iniquité, x6Àa<riç, ruina, Ezech., xviit, 30, et des lévites infidèles à leur devoir. Ezech., xuv, 12. Les prêtres prévaricateurs ont fait trébucher les Israélites contre la Loi. Mal., Il, 8. Mais il n’y a point de scandale pour ceux qui aiment la Loi. Ps. cxix (cxviii), 165. — 3° Les versions appellent encore « scandale » la parole calomniatrice, dâfî, Ps. l (xlix), 20, et surtout le môqês, ou piège qui fait tomber dans le mal. Voir Piège, col. 356. Les Égyptiens donnaient ce nom à Moïse, à cause des plaies qu’il déchaînait contre eux. Exod., x, 7. Les Chananéens devaient être une occasion de chute pour les Israélites. Exod., xxiii, 33. Saûl donna Michol à David, afin qu’elle devint l’occasion de sa ruine par les Philistins. I Reg., xviii, 21. Les idoles sont un piège scandaleux pour les Israélites. Ps. cvi (cv), 36. On souhaite que les persécuteurs trouvent une cause de ruine à leur table même. Ps. lxix (lxviii), 23.

II. Dans le Nouveau Testament. — Il y a différentes sortes de scandales, selon la cause qui les produit. 1° Certains scandales sont inspirés par la malice de leurs auteurs. Notre-Seigneur maudit ceux qui scandalisent les petits, en les éloignant de Dieu et en les portant au mal. Matth., xviii, 6 ; Marc, ix, 41 ; Luc, xvii, 2. Les scandales du monde sont nécessaires, en ce sens qu’il est impossible qu’ils n’arrivent pas. Notre-Seigneur maudit le monde à ce sujet. Matth., xviii, 7 ; Luc, xvii, 1. À la fin du monde, les anges feront disparaître ces scandales et leurs auteurs. Matth., xiii, 41. Saint Jean signale à Pergame des corrupteurs qui renouvellent les scandales de Balaam et de Balac. Apoc, ii, 14. — 2° Il y a des scandales qui peuvent être donnés sans mauvaise intention. Le Sauveur veut que si le pied, la main ou l'œil scandalisent, on les sacrifie sans hésiter. Matth., v, 29, 30 ; xviii, 8, 9 ; Marc ix, 4246. C’est dire qu’il faut renoncer aux choses et aux personnes auxquelles on est le plus attaché, si l’on y trouve une excitation au péché. Pour ne pas causer de scandale, Notre-Seigueur fait un miracle permettant à Pierre de payer en son nom le tribut du Temple. Matth., xvii, 26. Il prédit à >=es Apôtres les persécutions, afin qu’ils ne soient pas scandalisés quand elles se déchaîneront. Joa., xvi, 1. Saint Paul recommande de se priver de certains aliments dont les frères pourraient se scandaliser, Rom., xiv, 21 ; I Cor., viii, 13, car lui-même est tourmenté quand quelqu’un se scandalise. II Cor., XI, 29. Aussi défend-il au chrétien de rien faire qui scandalise son frère. Rom., xiv, 13. D’ailleurs celui qui aime son frère demeure dans la lumière et il n’y a pas de scandale en lui, I Joa., ii, 10, il ne donne ni ne subit le scandale. À Pierre, qui le dissuadait de songer à sa passion, Jésus dit sévèrement : « Tu m’es on scandale. » Matth., xvi, 23. Pierre ne croyait pas mal parler et, d’autre part, le Sauveur ne pouvait pas se scandaliser ; mais, en cette circonstance, il importait de redresser vivement une idée fausse. — 3° Les scandales proviennent parfois de la faiblesse des témoins. Notre-Seigneur était venu au monde

pour la chute et la résurrection d’un grand nombre et pour devenir un signe en butte à la contradiction. Luc, II, 34. Aussi il déclare heureux ceux qui ne seront pas scandalisés à son sujet, Matth., xi, 6 ; Luc, vu, 23, c’est-à-dire ceux qui ne trouveront pas dans sa conduite et dans ses humiliations des prétextes pour ne point croire en lui. Quand vient la persécution, ceux-là se scandalisent et s'éloignent, en qui la parole de Dieu n’a pas pris racine. Matth., xiii, 21 ; Marc, iv, 17. Cf. Matth., xxiv, 10. Le Sauveur prédit à ses Apôtres qu’ils seraient scandalisés à cause de sa passion. Matth., xxvi, 31 ; Marc, xiv, 17. Pierre se fit fort d'échapper au scandale, Matth., xxvi, 33 ; Marc, xiv, 29 ; mais il fut aussi faible que les autres. — 4° Enfin, il y a d’autres scandales qui n’existent que par la malice de ceux qui se scandalisent. Les gens de Nazareth se firent de Jésus une pierre de scandale. Matth., xiii, 57 ; Marc, VI, 3. Les pharisiens et les Juifs se scandalisaient des paroles du Sauveur. Matth., xv, 12 ; Joa., VI, 62. La croix devint un scandale pour les Juifs. I Cor., i, 23 ; Gal., v, 11. Jésus-Christ, pierre fondamentale de l'édifice du salut, est pour les incrédules une pierre de scandale. IPet., ii, 8.

H. Lesêtre.

2. SCANDALE (MONT du). IV Reg., xxiii, 13. Voir Offense (Mont de l'), t. iv, col. 1758.

    1. SCARABÉE##

SCARABÉE, coléoptère de la famille des lamellicornes, ayant un corps ovoïde et convexe, de courtes antennes, de grandes élytres recouvrant les ailes, et pouvant marcher sur la terre ou voler d’un endroit à un autre. — Le scarabée était célèbre chez les Égyptiens, pour une raison tout accidentelle. On adorait le soleil sous différents noms, entre autres sous celui de Khopri, « celui qui est ». Or le nom du scarabée, était khopirrou. La similitude du nom amena les Égyptiens à représenter le soleil avec la figure d’un scarabée. Tantôt l’insecte figure dans le disque même du soleil, tantôt il sert de tête au dieu Khopri monté sur sa barque. Cf. Maspero, Histoire ancienne, t. i, p. 103, 139. — Les conditions climatériques de la Palestine sont très favorables aux scarabées. On en a décrit plus de quatre cents espèces, dont quelques-unes, comme les buprestidæ, sont remarquables par leur brillant éclat métallique. Quelques-uns ont pensé que le scarabée était désigné en hébreu par le mot hargôl. Lev., xi, 21. Mais ce nom est celui delà sauterelle qu’il est permis de manger, ce qui ne saurait s’appliquer au scarabée. En réalité, le scarabée n’est pas nommé dans la Bible.

H. Lesêtre.
    1. SCEAU##

SCEAU (hébreu : hôfdm, ! , iôtémé(, tabbu’at ; Septante : <T<ppaYfç, àîroiKppiY[CF|ii, SaxTjXioç ; Vulgate : annulas, signaculum ; et dans l’Apocalypse sigillum), objet en forme d’anneau ou de plaque, de cylindre, de rouleau, portant ou non une pierre précieuse avec ou sans inscription. À cause de la pierre gravée en creux on l’appelle encore intaille. Voir Anneau, t. i, fig. 152, 154, 155, 156, col. 634-635.

I. Matière, forme, emploi.— Lessceaux despays bibliques étaient en or, en argent, en bronze, en

marbre, en cornaline (fig. 317), calcédoine, cristal de roche, etc., et même en bois. Ils avaient plusieurs formes, ronde, ellipsoïde bombée, scarabéoïde (fig. 318) percée ou non, ou très peu allongée, cylindrique, conoïde, octogonale, etc. L’anneau se portait à l’index de la main

317. — Sceau en cornaline saphirine de Hananyahû, fils de 'Azaryahû. Dans une couronne ovale de grenades. Ellipsoïde bombé. Trouvé à Jérusalem par M. ClermontGanneau, Juurnala&iatique, 1883, 1. 1, p. 129.