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SAULE — SAUTERELLE


a des étamines plus nombreuses, 4 ou 5 dans chaque fleur, au lieu de 2. On en compte jusqu’à 8 dans le S. safsaf (fig. 309) des bords du Nil. Le S. alba est aussi un bel arbre de la même série, à feuillage argenté. Le S. fragilis lui ressemble beaucoup, mais ses feuilles sont plus franchement vertes, glabrescentes à l’état adulte, avec une pointe oblique et allongée. — Les saules précoces comprennent, oulre la série des marsaules à rameaux tortueux et feuillages ternes, les S. viminalis à longs rejets flexibles, qui sont coupés tous les ans sous le nom d’osiers pour l’usage de la vannerie. Il faut y joindre le S. purpurea qui semble n’avoir qu’une étamine par fleur, les filets étant soudés au-dessous des antères, et qui se distingue en outre à des feuilles dont plusieurs sont opposées. F. Hy.

II. Exégèse. — 1° Safsafâh, ne se rencontre qu’une fois dans la Bible. Ézéchiel, xvii, 5. Dans cette prophétie symbolique, le prophète, sous l’image d’un aigle qui s’abat sur le Liban et enlève la cime d’un cèdre, représente le roi de Babylone, Nabuchodonosor, fondant sur la maison de David et enlevant Joachin pour l’emmener captif. « Puis il prit du plant du pays et le plaça dans un sol fertile ; il le mit près d’une eau abondante et le planta safsafâh. Ce rejeton ayant poussé devint un cep de vigne…, etc. » Les Septante et la Vulgate n’ont pas vu dans safsafâh un nom de plante : 1a version grecque traduit È7riêXe7tô(ji.evov, c’est-à-dire, « il le (ce plant) plaça de manière à être vu » ; la version latine rend le mot hébreu par in superficie, « il le mit sur la surface ». Éclairés surtout par le rapprochement du mot arabe ^LojLo, safsaf, « saule », les rabbins ont été unanimes à traduire *le mot hébreu en ce sens. 0. Celsius, Hierobotanicon, in-8°, Amsterdam, 1748, t. ii, p. 107. Le Talmud, Tr. Succah, iii, 3, indique même la différence du saule appelé safsaf et du saule appelé’ârabdh. Aussi paraît-il plus probable de traduire ainsi : « et il le planta comme un saule, » ou « il le planta dans une saulaie. » J. D. Michaëlis, Supplementa ad lexica hebraïca, in-8°, Gcettingue, 1792, t. ii, p. 213, accepte ce sens et cherche à expliquer la pensée du prophète en disant : le plant est placé près des eaux abondantes dans une saulaie, ou bien le plant de vigne est mis au pied d’un saule pour lui servir d’appui et pour que ses branches se marient aux siennes ; ou bien encore le plant désigné est appuyé le long d’une perche ou échalas en bois de saule. Et il regarde l’espèce safsafâh comme un saule plus grand et plus beau que le saule ordinaire désigné par’ârabim.

2° ’Arabim, qui ne se présente qu’au pluriel, se rencontre cinq fois dans la Bible. Dans le Lévitique, Xxiii, 40, pour la fête des tabernacles, on prescrit aux Israélites le premier jour de la solennité de prendre f du fruit de beaux arbres, des branches de palmier, des rameaux d’arbres touffus et des’arebê de torrent. » Job, XL, 22, dans sa description de Behêmoth ou l’hippopotame dit que : « Les lotus le couvrent de leur ombre, les’arebê du torrent l’environnent. » Aux’ârabim de Babylone les Juifs captifs suspendent leurs harpes. Ps. cxxxvii, 2. « La prospérité d’Israël, dit Isaïe, xliv, 3, 4, croîtra comme les’ârabim le long des eaux courantes. » Dans le pays de Moab est mentionné « le torrent des’ârabim ». Is., xv, 7. On voit par ces textes que les’ârabim sont des arbres croissant au bord des eaux. Ces arbres ont été identifiés sur le saule par les Septante, la Vulgate, les targums, les versions syriaques et arabes, la Mischna et les anciens rabbins.’Arabàh ou’ârabim rappelle un des noms arabes du saule, (_> »  », gharab. O. Celsius. Hierobotanicon, t. i, p. 304-308. Ce n’est pas le Populus alba, peuplier blanc, ou le Populus euphratica, comme quelques exégétes l’ont pensé ; le peuplier se dit haur en arabe et non g/tarab ; et les versions ont nettement

désigné le saule. I. Low, Aramâische Pflanzennamen, in-8°, Leipzig, 1881, p. 300.

Le saule était connu dans la vallée du Nil. Job, xl,

22. L’arbre J I, ter ou tori, fréquemment men tionné sur les bords du Nil, est le saule. Les feuilles du Sàlix safsaf, « pliées en deux, cousues ensemble et ornées de pétales de fleurs, servaient à faire des guirlandes dont on décorait les momies, » on en a trouvé dans plusieurs tombes. V. Loret, Flore pharaonique 2e édit., in-8°, Paris, 1892, p. 43 ; Fr. Woenig, Die Pflanzen im Alten Aegypten, in-12, Leipzig, 1886, p. 340. — On rencontre en Palestine plusieurs espèces de saules, le Salix safsaf et le Salix fragilis, le Salix alba, que les Arabes désignent par le même nom, Safsaf. Le Salix babylonica, saule-pleureur, se trouve fréquemment près des fontaines ou des piscines, H. B. Tristram, The natural History of tke Bible, in-12, Londres, 1889, 8e édit., p. 415. E. Levesque.

SAULES [TORRENT DES] (hébreu : Nahal hâ-’Arâblm ; Septante : V) çâpafÇ "A pagaç ; Vulgate : torrens salicum), torrent du pays de Moab, mentionné par Isaïe, xv, 7. L’identification en est incertaine. D’après plusieurs commentateurs, c’est Youadi Safsaf, dont le nom a la même signification, « saule ». Vouadi Safsaf est le nom d’une des parties principales du ravin qui descend de Kérak au nord A’eULisan. — On croit assez généralement que le nahal hâ-’Arâbàh, ouadi de l’Arabah ou « du saule » mentionné par Amos, vi, 14, et qui paraît indiquer la frontière méridionale du royaume d’Israël quelques années avant ce prophète, est le même que celui dont parle Isaïe. Son nom devait lui venir des saules qui croissaient sur ses rives (Septante : à "/et’jiappoç ™v Sujjiwv ; Vulgate : torrens deserti). — À l’ouadi Safsaf, plusieurs préfèrent l’ouadi el-Hasa, qui débouche dans le Ghôr es-Safiéh au sud-est de la mer Morte. Voir t. iv, col. 1151, et la carte de Moab, fig. 300, t. iv, col. 1145.

SAUL1TES (haS-Sd’ûli ; Septante : 5 Saou). ! ), descendants de Saûl, fils de Siméon et petit-fils de Jacob. Num., xxvi, 13.

    1. SAURA##

SAURA (grec : Soeuapâv), père de l’Éléazar qui tua un éléphant et mourut écrasé par la chute de sa victime. I Mach., vi, 43. Voir Éléazar 8, t.n, col. 1651.

    1. SAUTERELLE##

SAUTERELLE, nom par lequel on désigne, dans le langage populaire, toute une classe d’insectes orthoptères. Voir Insectes, t. iii, col. 885.

I. Histoire naturelle. —1° Conformation. — L’ordre des orthoptères se divise en coureurs et en sauteurs ;

310. — Locusta viridissima.

les sauteurs comprennent trois familles : les locustiens, dont le type est la sauterelle, les acridiens, dont le type est le criquet, et les grylliens, dont le type est le grillon. La sauterelle proprement dite, locusta viridissima (fig. 310), plus commune dans nos contrées, a de