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SAÙL — SAULE


de Respha, et cinq fils que Mérob, fille de Saûl, avait eus d’Hadriel. Les Gabaonites les pendirent sur la montagne. David fit recueillir leurs restes, et, y joignant ceux de Saül et de Jonathas qu’il prit à Jabès, il les inhuma à Séla de Benjamin, dans la sépulture de Cis. II Reg., xxi, 1-14.

4° Le caractère de Saûl. — Si rien n’avait naturellement préparé Saül à l’exercice du pouvoir royal, il faut convenir que le choix dont il fut l’objet de la part de Dieu supposait en lui les qualités nécessaires à sa fonction. En fait, il se montra, dès le début, intelligent, énergique, homme de décision et maître de lui-même. Il aurait pu continuer à l’être, s’il avait su comprendre les conditions spéciales dans lesquelles il avait à régner.

Au lieu de prendre exemple sur les rois voisins qui ne connaissaient d’autre loi que celle de leur caprice et de leurs passions, et qui, en conséquence, prétendaient tout régir, dans le domaine religieux comme dans les affaires profanes, il aurait dû se rappeler que Dieu commandait toujours en Israël et que le pouvoir royal était nécessairement subordonné, au moins en certains cas, au pouvoir théocratique représenté par les prophètes autorisés. Pour expliquer les excès du premier roi d’Israël, saint Jérôme, In Ose., ii, 8, t. xxv, col. 883, dit que « Saül ne fut pas fait roi par la volonté de Dieu, mais par l’erreur du peuple, et comme il n’avait pas de fond de piété, dès le début de son règne, il fut dévoré par l’impiété. » Saül a été désigné directement par Dieu, et cette désignation ne pouvait certainement tomber que sur un homme capable de bien régner. Saül est donc seul responsable de ses égarements, de ses cruautés et de sa ruine. Après avoir manqué gravement vis-à-vis de Dieu, il se fit sans raison le persécuteur de David. Cf. S. Augustin, . Epist. xliii, 8, 23, t. xxxiii, col. 171 ; Serm. cclxxix, 5, t. xxxviii, col. 1278. Sa maladie pourrait l’excuser, si elle n’avait été la conséquence ou le châtiment de ses fautes, comme l’insinue le texte sacré. Elle rendit malheureuse la seconde partie de son règne et le conduisit à un véritable désespoir, qui lui fit abandonner les principes les plus sacrés pour aller consulter une nécromancienne. S’il avait écouté Samuel, il eût pu être un prince digne de sa mission, comme son fils Jonathas, plein de cœur et de droiture, promettait de l’être, si sa famille n’avait été reprouvée de Dieu. L’auteur de l’Ecclésiastique, xlvi, 1320, ne mentionne pas nommément Saûl. Il ne fait allusion à ce roi qu’en parlant de Samuel.

H. Les être.

4. SAUL (hébreu : Sd’ûl ; Septante : Saoû), ), ancêtre de Samuel, de la tribu de Lévi et de la famille de Caath. 1 Par., vi, 24 (hébreu, 9). Il est appelé probablement Johelaujfr. 36 (hébreu, 21). Voir Johel 2, t. iii, col. 1593.

5. SAUL (grec : SaO.o ?), premier nom de l’apôtre saint Paul. Act., vii, 57, 59 ; viii, 3 ; ix, 1, 4, 8, 11, 17, 22, 24 ; xi, 25, 30 ; xii, 25 ; xiii, 1, 2, 7, 9 ; xxii, 7, 13 ; xxvi, 14. Son changement de nom apparaît pour la première fois Act., xiii, 9. Étymologiquement c’est le même nom que celui du roi Saûl. Voir PA.UL, t. iv, col. 2189.

    1. SAULE##

SAULE (hébreu : safsafâh ; Septante : lntôïnô>.i~ vov ; Vulgate : in superficie ; Hébreu : ’ârabim ; Septante : kÉa, Lev., xxiii, 10 ; Ps. cxxxvi, 2 ; Is., xxuv, 3, 4 ; xXffivEç, Job, XL, 17 (hébreu, 22) ; "Apaêa ; , Is., XV, 7 ; Vulgate : salices), arbre croissant d’ordinaire au bord des eaux.

I. Description. — Ainsi qu’il a été dit en parlant des peupliers, avec lesquels ils forment nne famille très naturelle, les saules s’en distinguent surtout par le moindre nombre de leurs étamines, et par la forme

rétrécie du limbe des feuilles. Ce sont des arbrisseaux, parfois même de vrais arbres, qui abondent principalement au bord des eaux. On peut les ranger en deux

308. — Salix Babylonica.

séries, les saules précoces dont les chatons floraux, presque sessiles, croissent avant les feuilles, et les saules tardifs où le développement est simultané sur

— Salix Safsaf.

de courts ramuscules. Parmi ces derniers le plus remarquable est le Salix Babylonica (fig. 308), à longs rameaux pendants, appelé pour cela vulgairement le saule-pleureur, et qui, malgré son nom, n’est vraisemblablement que naturalisé dans l’Asie occidentale, sa patrie étant, il semble, le Japon. L’espèce spontanée en Mésopotamie et nommée parBoissier S. acmophylla,