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SARVA — SATISFACTION

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SARVA (hébreu : Serû’dh ; Septante ! III Reg., xi, 26. Alexandrinus : Eocpoyâ ; omis dans Vatïcanus, xii 24. Vaticanus et Alexandrinus : Eapeira), mère de Jéroboam, premier roi d’Israël. Les Septante, dans leur addition à xii, 24, qualifient Sarva de « Spvr], « courtisane » ; mais xi, 26, dans tous les textes elle est appelée < veuve ».

SARVIA (hébreu : Serûyâh ; dans II Sam., xiv, 1 : Seruyyâh ; Septante : Eapomà), sœur de David et mère des trois généraux de leur oncle, Abisaï, Joab et Asaël. Elle est souvent nommée à ce titre, I Reg. (Sam.), xxvi, 6 ; II Reg. (Sam.), ii, 13, 18 ; iii, 39 ; viii, 16 ; xvi, 9, 10 ; xviii, 2 ; xix, 21, 22 ; xxi, 17 ; xxiii, 18, 37 ; III Reg., i, 7 ; ii, 5, 22 ; I Par., ii, 16 ; xi, 6, 39 ; xviii, 12, 15 ; xxvt, 28 ; xxvii, 24. Une autre de ses sœurs, Abigaïl, est nommée comme elle dans la généalogie de la famille de David, I Par., ii, 16, et aussi II Reg. (Sam.), xvii, 25. Dans ce dernier passage, Abigaïl est appelée « fille de Naas », en même temps que « sœur d’Abigaïl ». Quelle que soit l’explication que l’on donne de cette difficulté, voir Abigaïl 2, t. i, col. 49, sur laquelle on a fait toute sorte d’hypothèses, il n’est dit nulle part que Sarvia fût aussi fille de Naas. On note aussi comme une singularité que le nom de son mari ne se lit nulle part dans l’Écriture, contrairement à l’usage de joindre au nom des fils celui du père. La proche parenté de Sarvia avec David peut expliquer pourquoi le nom de la mère est jointe celui des fils, afin de rappeler ainsi leurs liens de famille et de rendre compte de la condescendance et de la patience que leur oncle témoigna à Abisaï et à Joab, quoiqu’il eût souvent lieu de se plaindre de leur conduite. Josèphe, Ant.jud., VII, i, 53, appelle le mari de Sarvia 20upf.

SASSABASAR (hébreu : Sêsbassar ; Septante : Xa<j<7af3acr(ip), nom chaldéen de Zorobabel. I Esd., i, 8, 11 ; v, 14, 16. On a donné diverses explications de ce nom, dont les manuscrits grecs offrent des leçons très différentes. On a proposé, entre autres, deux lectures principales : ëamasbil (ou bal)-usur, « Samas (le dieu Soleil), protège le maître ou le fils », et Sin-balusur, « Sin (le Dieu Lune), protège le fils ». La plupart des commentateurs ont jusqu’à nos jours identifié Sassabassar avec Zorobabel, comme semble l’avoir fait Josèphe, Ant. jud., XI, i, 3. Les doubles noms des principaux Hébreux captifs à Babylone sont un fait constaté par le livre de Daniel, i, 7 ; cf. Daniel, t. ii, col. 1248 ; par le quatrième livre des Rois, xxiii, 34 ; xxiv, 17, et par les monuments assyriens, qui nous montrent les étrangers recevant un nom assyrien sur les bords de l’Euphrate, sans qu’ils perdissent leur nom national auprès de leurs compatriotes. Voir F. Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 6e édit., t. iv, p. 277. L’identification de Sassabasar avec Zorobabel résulte d’ailleurs du livre d’Esdras lui-même. La reconstruction du temple de Jérusalem est attribuée I Esd., iii, 8, à Zorobabel et v, 16, à Sassabasar. On objecte aujourd’hui, il est vrai, que les noms de Daniel et de ses compagnons sont des noms hébreux indigènes qui sont changés en noms babyloniens, tandis que Zorobabel doit être un nom étranger comme Sassabasar, mais cela n’est pas prouvé. On s’appuie surtout sur le fait qu’il, n’est jamais dit expressément que Sassabasar et Zorobabel sont une seule et même personne ; cet argument n’est pas convaincant, puisqu’on attribue les mêmes actes à Zorobabel et à Sassabasar. Cf. I Esd., v, 2 ; v, 14-16. Quelques-uns sont allés jusqu’à soutenir que Sassabasar n’était point juif, ce qui est en contradiction avec la politique de Cyrus qui, rendant la liberté aux captifs, voulut mettre à leur tête un de leurs anciens chefs, « un prince de Juda. » I Esd., i, 8. Voir Zorobabel.

SATAN (hébreu : édtân ; Septante : StdcëoXoç, (kxtixv, <raravîç ; Vulgate : adversarius, Satan, Satanas), l’adversaire de l’homme.

Nom commun.

Le mot hébreu vient du verbe sâtan, « être ennemi ». Il s’emploie parfois dans le simple sens d’adversaire. L’ange du Seigneur apparaît à Balaam sur le chemin leSâtân lô, a. en adversaire devant lui », BtaëaXsïv aù-r<Sv, contra Balaam. Num., xxii, 22. Les Philistins craignent que David, réfugié auprès d’Achis, ne devienne pour eux un èâlân, ËmêouXo ?, adversarius. I Reg., xxix, 4. À ceux qui lui conseillent de mettre à mort Séméï, David reproche d’être pour lui leSâtân, eîç èjui’ëouXov, in Satan, « . en ennemis ». II Reg., xix, 22. Salomon constate qu’il n’existe plus autour de lui d’adversaire, Sâtân, i%iêailo(, satan. lit Reg., v, 4. Cependant, à la fin de son règne, il voit s’élever contre lui plus d’un Sâtân, o-a-câv, adversarius. III Reg., xi, 14, 23, 25. Le Psalmiste souhaite que l’ennemi, sâtân, BiiêoXaç, diabolus, se tienne à la droite du méchant pour l’accuser. Ps. cix (cvm), 6. À Pierre, qui veut le détourner de penser à sa passion, le Sauveur dit dans le même sens : « Retiretoi de moi, satan, » c’est-à-dire adversaire, mauvais conseiller. Matth., xvi, 23 ; Marc, viii, 23.

Nom propre.

Le mot sâtân désigne particulièrement le diable, l’adversaire par excellence du genre humain.

1. Dans l’Ancien Testament, on attribue à Satan, SiccëoXoç, Satan, l’inspiration qu’eut David de faire le dénombrement d’Israël. I Par., XXI, 1. Dans Job, i, 6-ii, 6, il apparaît comme l’instigateur de tous les maux qui, avec la permission de Dieu, fondent sur le juste. Zacharie, iii, 1, 2, le représente devant l’ange de Jéhovah, à la droite du grand-prêtre Jésus, en qualité d’accusateur.

2. Dans le Nouveau Testament, il est toujours appelé Saxavâç, Satanas. Saint Jean l’identifie avec le diable et l’antique serpent. Apoc, xii, 9 ; xx, 2. Voir Démon, t. ii, col. 1366 ; Diable, col. 1400. Satan est le tentateur. Matth., iv, 10 ; Marc, i, 13 ; Act., v, 3 ; I Cor., vii, 5. Il enlève le bon grain, c’est-à-dire la vérité semée dans les âmes. Marc, iv, 15. Il est l’auteur de certains maux physiques. Luc, xiii, 16. Il circonvient les âmes pour les faire tomber dans le mal, II Cor., ii, 11 ; se transfigure en auge de lumière pour les tromper, II Cor., xi, 14 ; excite les passions mauvaises, II Cor., xii, 7 ; cherche à persécuter les prédicateurs de l’Évangile, Luc, xxii, 31 ; les empêche de remplir leur mission, I Thés., ii, 18, et exerce partout une action néfaste. II Thés., ii, 9. Jésus-Christ l’a vu tombant du ciel. Luc, x, 18. Il exerce sa puissance sur la terre, Act., xxvi, 18, et se garde bien d’agir contre ses propres intérêts en chassant les démons. Matth., xii, 26 ; Marc, iii, 23, 26 ; Luc, xi, 18. Il s’est emparé de Judas pour lui faire commettre son forfait. Luc, xxiii, 3 ; Joa., xiii, 27. Il a ses adeptes, qui forment la synagogue de Satan et propagent sa domination en certains lieux. Apoc, ii, 9, 13 ; iii, 9. Il a ses doctrines mensongères qu’il fait appeler les « profondeurs de Satan ». Apoc, ii, 24. On livre à son pouvoir les pécheurs scandaleux. I Cor., v, 5 ; I Tim., i, 20. Certaines âmes se convertissent d’elles-mêmes à lui. I Tim., v, 15. Mais Dieu l’écrasera sous les pieds des fidèles chrétiens. Rom., xvi, 20. À la fin des temps, Satan sera momentanément relâché de sa prison pour séduire les nations. Apoc, xx, 7.

H. Lesêtre

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'{'SATISFACTION, compensation ordinairement exigée de Dieu, à la suite du péché, même après qu’il a élé pardonné. — Quand le péché a lésé le prochain en quelque manière, il est naturel et nécessaire que le dommage soit compensé. Voir Restitution, col. 1062. Mais il y a aussi lieu à satisfaction envers Dieu.

1° Dans l’Ancien Testament, Dieu exige plusieurs fois cette satisfaction. II l’impose à Adam et Eve et à tous leurs descendants, même après leur repentir et