Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome V.djvu/758

Cette page n’a pas encore été corrigée
1481
1482
SARCOPTE — SARDES


dans les endroits où la peau est le plus mince, et il y trace des sillons au fond desquels il se blottit pour n’en sortir que la nuit, sous l’effet de la chaleur. Son nom, qui vient de o-âp ?, « chair », et de xotitw, « couper », est donc bien mérité. Beaucoup de mammifères et d’oiseaux ont aussi leur sarcoptidés ; le cheval en possède même deux espèces différentes. Les espèces diverses des sarcoptidés peuvent passer des animaux à l’homme et réciproquement, ce qui rend la contagion plus dangereuse. En 1834 seulement, le sarcopte fut signalé par Renucci comme la cause de la gale. Cette dernière n’est donc pas une simple maladie de la peau, comme on l’a cru longtemps. Pour guérir la gale, il faut débarrasser la peau et les vêtements des insectes et de leurs œufs. La loi mosaïque avait donc raison de prendre des mesures pour écarter ceux qui avaient la gale, hommes ou animaux. Lev., xxi, 20 ; xxii, 22.

provenait soit de sa puissance stratégique, dont elle donna des preuves très grandes, soit de ce qu’elle était bâtie sur une voie de communication de premier ordre, qui conduisait de l’intérieur de l’Asie Mineure aux côtes de la Méditerranée, soit enfin de son commerce considérable. L’ancien royaume de Lydie était très avancé sous le rapport des arts industriels, et Sardes était le t centre de manufactures nombreuses. Son industrie principale consistait dans la fabrication et la teinture des étoffes de laine, surtout des tapis. Les Grecs du vi B siècle avant notre ère allaient aussi lui demander une partie de l’or que lui fournissait le Pactole.

2° Histoire de Sardes. — Cette ville remontait à une haute antiquité. Tout porte à croire, en effet, qu’elle ne diffère pas de l’ancienne cité de Hyda, que mentionnait déjà Homère, H., ii, 864, et xx, 385, et qu’il place précisément au pied du mont Tmolos. Voir Strabon,

— Sarcophage phénicien. Musée du Louvre.

Cf. Van Beneden, Commensaux et parasites, Paris,

1883, p. 121, 122.

H. Lesêtre.

SARDE ou pierre de Sardes. Voir Cornaline, t. ii, col. 1007 ; Sardoine, col. 1484.

    1. SARDES##

SARDES (grec : SàpSeiç, au pluriel), une des villes les plus importantes de l’Asie Mineure avant l’ère chrétienne, capitale du royaume de Lydie, titre qu’elle conserva lorsque fut constituée la province romaine du même nom (fig. 302). Voir Lydie, t. iv, col. 449.

1° Situation et importance. — Elle était située dans

302. — Monnaie de Sardes.

KAISAP.EEBAS » ®. Buste deTibère.à droite.— « . LAP4IANQN

OniNAE. AKIAMΠdans une couronne.

la fertile vallée qu’arrose l’Hermos, à environ vingt stades et demi de ce fleuve, Arrien, Anab., i, 17 ; au pied du mont Tmolos, qui forme la chaîne principale de la Lydie. Strabon, XIII, iv, 15. C’est sur un éperon de cette montagne que se dressait l’acropole, sa citadelle, d’un accès très difficile, entourée d’un triple rempart et presque imprenable aux temps reculés. Le fameux Pactole, simple petit ruisseau qui se jette dans l’Hermos à environ 10 kil. de là, traversait son agora. Hérodote, v, 101. — L’importance dont elle jouit d’assez bonne henre et qu’elle conserva durant plusieurs siècles,

XIII, iv, 5 ; Pline, H. N., v, 29 ; Etienne de Byzance, édit. Dindorꝟ. 2 in-12, Leipzig, 1825, t. i, p. 440, et t. ii, p. 395. Les rois de Lydie y établirent leur résidence ; c’est sous le plus illustre et le dernier d’entre eux, Crésus, qu’elle atteignit le comble de la prospérité. Cf. Hérodote, v, 25 ; Pausanias, III, IX, 3. Lorsque ce prince eut été battu par Cyrus à Thymbrée (548 avant J.-C), elle servit de séjour aux satrapes persans placés à la tête du royaume conquis. Elle fut prise et détruite à deux reprises : d’abord par les Cimmériens, dans la première moitié du vu » siècle avant notre ère (vers 635) ; puis, en 498 avant J.-C, par les Ioniens assistés des Athéniens. Strabon, loc. cit. Xerxès passa dans les murs de Sardes l’hiver qui précéda sa campagne contre la Grèce (en 480). Lorsque Alexandre le Grand envahit l’Asie, la ville se rendit à lui sans résistance, après la bataille du Granique (334) ; il récompensa les habitants, en leur rendant leur autonomie et leurs anciennes institutions. Après la mort du conquérant, Sardes passa sous la domination d’Antigone jusqu’en 301, époque à laquelle elle tomba au pouvoir de Séleucus. Antiochus le Grand s’en empara en 218 ; mais il dut l’abandonner aux Romains, après avoir été défait par eux à Magnésie (190 avant J.-C). Cf. Polybe, iv, 48 ; v, 57. Elle fut alors incorporée au royaume de Pergame. Un terrible tremblement de terre la ravagea sous le règne de Tibère (17 avant J.-C) ; mais ce prince la fit immédiatement reconstruire. Cf. Tacite, Ann., Il, 47. Sa résurrection fut si prompte, que, d’après Strabon, XIII, iv, 8, elle ne le céda bientôt à aucune des cités d’alentour sous le rapport de la splendeur. Mais, avec les empereurs byzantins, elle perdit peu à peu de son importance, tout en demeurant encore prospère pendant une certaine période. Les Turcs parvinrent à s’en