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SA.RA.SAR — SARCOPTE


Rogommélech disparaît, la première partie du nom est transformée en Arbéséer et la seconde est considérée comme un titre, mélék, signifiant « roi ». La version syriaque transforme Rogommélech en Rabmag. Ce dernier mot est un titre babylonien (voir Rebmag, col. 999) et il est possible que Rogommélech cache en effet sous sa forme défigurée par les copistes qui n’en comprenaient pas la signification’, le titre de Sarasar : le pronom qui suit, cum eo, « avec lui », est au singulier et l’on peut induire de là qu’un seul personnage est nommé, et non deux.

    1. SARATHASAR##

SARATHASAR (hébreu : Séréf ha$-Sahar ; Vaticanus : SapaSà xal Sirâv ; Alexandrinus : Eàp8 xat Eifip), ville de la tribu de Ruben. Jos., xiii, 19. — Cette localité était située « à la montagne de la vallée », be-har hâ-’Êmèq, in monte convallis, c’est-à-dire à la montagne qui borde la dépression du Ghôr, appelée, en

300. — Bains de CalUrhoé.

D’après la carte mosaïque de Mâdaba.

effet, « la Vallée », ’Êmég, au même endroit, xiii, 27. — Les anciens Arabes ont connu, près de la mer Morte, un lieu du nom de Sàrah ou Sârat, où était un hamfhéh, des « sources chaudes et des bains ». Cf. El-Muqaddasi, Géogr., édit. de Goeje, Leyde, 1877, p. 185186. Au XIIe siècle, Edrisi mentionne ez-Zdrat qui rivalisait avec Sughar (Ségor) pour le commerce des dattes, dont venaient s’emplir les barques qui circulaient sur la mer Morte. Géogr., édit. Gildemeister, Bonn, 1885, p. 3. Sârah, souvent prononcé aussi Zârah, est encore célèbre chez les Bédouins à l’est du Jourdain et « les bains de Sârah », hammam es-Sârah, sont particulièrement renommés chez eux. Ce lieu forme, entre l’ouadi Zerqâ-Mâ’în au nord et l’ouadi Môdjeb, l’ancien Arnon, au sud, comme la base, à l’occident et sur le bord de la mer Morte, des montagnes escarpées au sommet desquelles s’élevait Mâchéronte. Les palestinologues s’accordent assez généralement aujourd’hui

pour reconnaître dans Sârah, l’antique Sarathasar.

On l’identifiait généralement autrefois avec Hammam ez-Zerqâ, voir Callirhoé, t. ii, col. 69 ; mais cf. Procurrteurs romains, col. 702. Sârah est représentée sur la carte-mosaïque de Mâdaba (fig. 300 ; cf. fig.180, col. 696), comme une région plantée de palmiers, où se voient des courants d’eau et des monuments représentant des bains ; elle y est inscrite sous le nom de t bains de Callirhoé », 6EPMA KAAAJPOHS. Ce nom, emprunté à Josèphe, Ant. jud., XVII, yi, 5, et Bell, jud., i,

xxxui, 5, et aux hellénisants du i « siècle, est en effet la traduction, non d’après la vocalisation des massorétes, mais d’après celle des Septante, de Sarat has-Sihôr. Sara{ ou Séréf est une abréviation pour Saharat, splendor, de la racine sahar, splenduit, et Sîhôr désigne incontestablement des « cours d’eau ». Cf. Gesenius, Thésaurus, p. 1189, 1393. Voir Moab, ii, t. iv, col. 1149, 1152. — Il faut lire, semble-t-il, ce nom : Sarat du Sihor, le Sihor désignant la région et Sarat la ville ou la bourgade qui fut attribuée à Ruben.

— Vers le milieu du plateau incliné, arrosé par les sources thermales et minérales, se voit un emplacement entouré d’épines de séder. C’est l’endroit où les Bédouins de Mekdûer dressent leurs tentes, quand ils viennent pendant l’hiver habiter Sârah avec leurs familles et leurs troupeaux. On y remarque des pierres alignées qui pourraient être les derniers arasements des maisons de l’antique Sarathasar. Sur une terrasse supérieure du pied de laquelle, à 2 kilomètres du rivage, sort une source thermale, à 43° de température, on trouve les restes d’une construction rectangulaire de 31 mètres de longueur et de 20 mètres de largeur, appelée encore du nom A’Es-Sdrâh. À 2 kilomètres plus au nord, un tell semble indiquer une autre forteresse. Plus près du rivage, on remarque les restes d’une construction carrée dont il subsiste une ou deux assises, formées de pierres d’assez grand appareil et très régulièrement taillées. Les Bédouins la désignent par le nom de Kheréïbet es-Sârah, « la petite ruine de Sârah ». Sont-ce des débris de la Callirhoé du l" siècle ? C’est possible. — En ce lieu aurait été, selon le Talmud de Jérusalem, Megillah, ! , et le targum de Jonathan, Gen., x, 19, l’ancienne Lésa, l’œuvre d’Hérode, d’après la conjecture, appuyée sur le récit de Josèphe, du rabbin Schwarz, Tebuoth ha-Arez, édit. Luncz, Jérusalem, 1900, p. 266 ; cf. Lésa, t. iv, col. 187. Rien, en effet, n’empêche que Lésa n’ait été au ëifyôr du rivage oriental de la mer Morte, simultanément avec Sârah ; mais il semble bien que c’est à cette dernière que l’on doit rapporter le nom de Callirhoé. Il n’est pas douteux non plus qu’il n’y ait eu là, quand Hérode y vint aux eaux, des constructions dans son goût et celui de l’époque. On n’en voit toutefois point d’autre trace, ni des monuments figurés sur la carte de Mâdaba, que les ruines dont il a été question. Il est à croire que, se trouvant dans le Ghôr, ou la partie de la vallée bordant la mer Morte, ils auront été submergés par les eaux de ce lac, dont le niveau ne cesse de s’élever. — Voir Aloïs Musil, Arabia Petrœa, Moab, Vienne, 1907, p. 239-241 et 252-253 ; F. Buhl, Géographie des alten Palastina, Fribourg-en-Brisgau, 1896, p. 123-124, 268. L. Heidet.

    1. SARATHI##

SARATHI (hébreu : has-$or’âtî ; Septante : ’ApaSi), habitant de Saraa. I Par., iv, 2. Les Saraïtes sont appelés has-Sor’atî ; o>. Sapocôatai ; Saraitse, IPar.. ii, 53, et probablement aussi has-Sôr’î ; ’Hoapf ; Saraï, jt. 54. Voir Saraï, col. 1476 ; Saraïtes, col. 1478.

    1. SARCOPHAGE##

SARCOPHAGE, tombeau en pierre dans lequel on ensevelissait les cadavres en Egypte, en Phénicie, etc. Voir fig. 301. Le « lit de fer » d’Og, roi de Basan, Deut., iii, 10, est, d’après l’explication la plus vraisemblable, le sarcophage en basalte où était couché son cadavre. Voir Og, t. iv, col. 1759. Cf. Tombeau.

    1. SARCOPTE##

SARCOPTE, insecte du genre arachnide et de l’ordre des acarides. Cet insecte est l’agent producteur de la gale. Voir Gale, t. iii, col. 82 et la figure 12. Il est d’un blanc laiteux et mesure un tiers de millimètre de long sur un quart de large. Il a quatre paires de pattes garnies de soies rigides, ainsi que tout le corps, ce qui rend très douloureuse la présence de l’insecte sous la peau. Il s’insinue entre le derme et l’épiderme,