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SARA — SARAÏ


Saraï. Elle est nommée pour la première fois lorsque Abraham l’épousa. Gen., xi, 29. Il nous apprend lui-même, XX, 12, qu’elle était sa sœur par son père, mais fille d’une autre mère. D’après la tradition juive, attestée parjosèphe, Ant. jud., i, vi, 9, et saint Jérôme, Quœst. heb. ad Gen., t. xxiii, col. 956, Saraï étail fille de Haran et sœur de Lot, et appelée aussi « Jesca, 6uwvj|M>v ». Abraham l’emmena avec lui dans la terre de Chanaan, XII, 5, et ensuite en Egypte, quand la famine l’obligea de s’y réfugier. Il ne la présenta dans ce pays que comme sa sœur, craignant que s’il la reconnaissait en même temps comme sa femme, il n’eût à souffrir à cause d’elle. Il en résulta qu’elle lui fut enlevée et conduite au pharaon, mais il la lui rendit, après lui avoir reproché sa conduite, quand Dieu lui eut révélé la vérité. Gen., xii, 10-20. Voir Abraham, t. i, col. 76. Vingt ans plus tard, Sara courut le même danger à Gérare, et lorsque le roi Abimélech eut connu surnaturellement qu’elle était la femme d’Abraham, il la lui rendit en lui reprochant de ne lui avoir pas fait connaître la vérité, Gen., xx.

Sara étant stérile avait demandé elle-même à Abraham de prendre Agar sa servante pour femme, mais Dieu lui ayant accordé ensuite à elle-même un filslsaac, elle fit chasser Agar et son fils Ismaël, xvi. — Son histoire se confond avec celle d’Abraham. Elle mourut à l’âge de cent vingt ans à Hébron et fut ensevelie dans la caverne de Macpélah qui fut achetée pour lui servir de tombeau. Voir Abraham. — Isaïe, ii, 2, fait allusion à Sara comme mère du peuple élu. Sara est mentionnée aussi par saint Paul, Rom., iv, 19 ; ix, 9 ; cf. Gen., xviii, 14 ; il la présente, Gal., iv, 21-31, comme figurant par son fils Isaac la liberté des chrétiens. Saint Pierre loue sa soumission à son mari. I Petr., iii, 6.

2. SARA (hébreu : Serai} ; Septante : Sapa, Sopé, etc.), fille d v Aser, petite-fille de Jacob. Gen., xlvi, 17 ; Num., xxvi, 46 ; I Par., vii, 30.

3. SARA (hébreu : Sé’érâh ; Alexandnnus : Eaotpâ ; Vaticanus : xai Iv êxet’voiç toï{ xara/ofaoïc), fille d’Éphraïm, qui bâtit ou plutôt rebâtit Béthoron-le-Haut et Béthoron-le-Bas et Ozensara. Voir ces mots. I Par., vii, 24.

4. SARA (Septanle : Eappâ), fille de Raguel et femme de Tobie le jeune. Quand l’ange Raphaël délivra Tobie, auquel il servait de guide, du poisson qui avait failli le dévorer sur les bords du Tigre, il lui recommanda d’en conserver le cœur, le foie et le fiel, Tob., vi, et quand ils furent arrivés à Ecbatane, il lui fit épouser sa cousine Sara, après lui avoir indiqué le moyeu d’exorciser le démon qui avait déjà fait mourir, la nuit même des noces, les sept époux qui avaient été donnés à Sara. Tob., VU. Selon le conseil de Raphaël, Tobie brûla le cœur et le foie du poisson qu’il avait conservés ; le démon Asmodée, 1. 1, col. 1103, chassé par ce moyen providentiel, fut saisi et enchaîné par l’ange Raphaël dans la Haute-Egypte et les deux nouveaux époux passèrent la nuit en prières. Tob., viii, 1-10. Raguel, qui croyait que Tobie serait frappé de mort, heureux de trouver son gendre sain et sauf, lui fit de grandes fêtes pendant quinze jours. Au bout de ce temps, les nouveaux mariés partirent pour Ninive. Tobie le père, guéri de sa cécité par le fiel du poisson conservé par son fils, accueillit sa belle-fille, avec Anne sa femme, en la comblant de bénédictions. Tob., xi. Les deux jeunes époux demeurèrent à Ninive jusqu’à la mort de Tobie et de sa femme Anne et, sur le conseil qu’il leur avait donné avant d’expirer, ils retournèrent auprès de Raguël et de son épouse. Ils les assistèrent à leurs derniers moments et moururent enfin eux-mêmes comblés de jours. Tob., xm.

    1. SARAA##

SARAA (hébreu : Sor’âh ; Septante : Eapà8, Eapaa), ville de la tribu de Dan, patrie de Samson. Voir t. ii, col. 1233, 1. Elle est mentionnée dans le voyage du Mohar égyptien, sous le nom de Zaran, d’après M. Sayce, Higher Critlcium and the Monuments, p. 344, et dans les lettres de Tell-el-Armana, H. Winckler, dans la Keilinschriflliche Bibliotek, t. v, 1896, n. 173 ; Flinders Pelrie, History of Egypt, t. iii, n. cxlix, p. 307, sous le nom de Zarkha. Il y est dit qu’elle est attaquée par les Khabiri.

Elle avait été comptée d’abord parmi les villes de la SéphélaattribuéesàJuda, Jos., xv, 33 (Vulgate : Sarea) ; elle fut ensuite attribuée à Dan. Jos., xix, 41. « Ce village compte trois cents habitants, dit V. Guérin, Judée, t. ii, p. 15. Il couronne une colline dont les flancs rocheux sont percés de plusieurs, grottes sépulcrales. Une source y porte la désignation de’Ain Merdhoum… Bien que située sur une colline assez élevée, le village actuel de Sara’a est effectivement en dehors du massif proprement dit des monts de Judée. Elle fut la patrie de Manué, père de Samson. Jud., xm, 2. Ce fut là qu’il naquit lui-même, annoncé d’avance à ses parents par l’apparition d’un ange, qui leur avait prédit sa grandeur future, s’il observait les prescriptions qui lui étaient faites. Après sa mort, Samson fut rapporté de Gaza par ses frères et ses proches et enseveli par eux entre Sara’a et Esthaol, dans le sépulcre de son père Manué. » Jud., xvi, 31. « Entre Achoua’(Esthaol) et… Saraa, les musulmans vénèrent depuis des siècles un oualy qui porte, il est vrai, vulgairement le nom d’oualy Cheikh Gherib, mais qui m’a été désigné pareillement, dit V. Guérin, ibid., p. 14, sous celui de… tombeau de Samson. » Manué, comme beaucoup de Juifs, devait avoir son tombeau, dans son héritage. — Parmi les Danites qui s’emparèrent de l’idole de Micha et s’emparèrent de Laïs, il y en avait qui étaient originaires de Saraa. Jud., xviii, 2, 8, 11. — Roboam fortifia Saraa à cause de sa situation. II Par., xi, 10-11. — II Esd., xi, 29, nous apprend que des Israélites de la tribu de Juda s’établirent à Saraa au retour de la captivité.

    1. SARABIA##

SARABIA (hébreu : Sérébxjâh ; Septante : Eapaëîa), un des lévites qui se joignirent à Esdras sur les bords du fleuve Ahava pour retourner en Palestine, avec ses fils et ses frères. I Esd., viii, 18. Il fut chargé avec onze autres lévites de la garde des trésors, or, argent et vases sacrés offerts au Seigneur, jL 24. Quand Esdras exposa la Loi au peuple, il fut un de ses assistants, II Esd., viii, 7 (Vulgate : Serebia) ; il prit part aux prières qui eurent lieu ensuite, IX, 4, et il scella l’alliance avec Dieu, x, 12. Son nom figure encore, xii, 8, 24, dans la liste des chefs des Lévites qui chantaient les louanges du Seigneur. La Vulgate, xii, 8, écrit son nom Sarebia, et ꝟ. 14, Sérébia.

    1. SARAI##

SARAI, nom de deux personnes et nom des habitants d’une ville dans la Vulgate.

1. SARAI (hébreu : Saraï ; Septante : Sapa), premier nom de la femme d’Abraham, ainsi appelée de Gen., xl, 29 à Gen., xvii, 15. Dieu l’appela Sara, quand il changea le nom de son mari. Voir Sara 1. Gen., rvn, 5, 15 :

2. SARAI (hébreu : Saraï ; Septante : EapioC), un des fils de Bani qui renvoya du temps d’Esdras la femme étrangère qu’il avait épousée. I Esd., ix, 34.

3. SARAÏ’(hébreu : has-Sore’i : Septante : ’H<r » p : ’), probablement habitant de Saraa. I Par., ii, 54. Voir Saraa, ci-dessus. Le passage où est nommé le Sore’i est obscur et paraît altéré dans le texte original. D’après les Septante, c’est un nom d’homme.