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SANHEDRIN — SANTAL

sabbat. Beza, v, 2. Comme un jugement capital ne pouvait être prononcé qu’un jour après les débats, on ne devait pas entamer de pareilles causes la veille du sabbat ou d’un jour de fête. Sanhedrin, iv, 1. — Sur le lieu des réunions, voir Jugement, t. iii, col. 1843.

Sa procédure.

Les membres du sanhédrin siégeaient en demi-cercle et pouvaient se voir les uns les autres (fig. 296). Deux greffiers se tenaient devant eux, l’un à droite, l’autre à gauche, afin de noter ce qui était dit pour ou contre. Sanhedrin, iv, 3. Les disciples des docteurs s’asseyaient en avant sur trois rangs, chacun à une place déterminée. Sanhedrin, iv, 4. L’accusé devait comparaître avec une humble contenance et des vêtements de deuil. Josèphe, Ant. jud., xiv, ix, 4. Cf. Zach., iii, 3. Dans les causes capitales, certaines formalités étaient de rigueur. On présentait d’abord les charges contre l’accusé. Celui qui commençait à parler en sa faveur ne pouvait plus ensuite parler contre. Les disciples présents ne pouvaient donner leur avis que s’il était favorable. L’acquittement se prononçait le jour même, la condamnation le lendemain seulement. On se levait pour exprimer son suffrage, en commençant par les plus jeunes membres du sanhédrin, tandis que d’ordinaire les plus dignes parlaient les premiers. Pour acquitter, une simple majorité suffisait ; pour condamner, il fallait une pluralité de deux voix. Ainsi, sur 23 juges, 12 voix suffisaient pour acquitter. Si elles condamnaient, on ajoutait deux juges et on recommençait les suffrages jusqu’à acquittement ou condamation avec les deux voix de pluralité nécessaires. On pouvait aller ainsi jusqu’à faire intervenir les 71 membres du sanhédrin. Voir Jugement, t. iii, col. 1845. Cf. Sanhedrin, IV, 1, 2 ; v, 4, 5. Dans la Mischna, le traité Sanhedrin s’occupe de ce qui concerne cette assemblée et la justice criminelle.

Le sanhédrin qui a jugé Jésus-Christ.

On ne connaît pas les 71 membres du sanhédrin devant lequel comparut le Sauveur. Cependant l’histoire a gardé le nom d’une quarantaine d’entre eux. Ce sont les suivants :

1. Ordre des grands-prêtres : Caïphe, gendre d’Anne et grand-prêtre en exercice. Voir Caïphe. t. ii, col. 44. — Anne, ex-grand-prêtre (7-11). Voir Anne, t. i, col. 630. — Éléazar, fils aîné d’Anne et ex-grand-prêtre (23-24). — Jonathas, fils d’Anne, futur grand-prêtre après Caïphe (37). — Théophile, fils d’Anne, futur grand-prêtre après Jonathas (38-42). — Mathias, fils d’Anne, futur grand-prêtre (42-44). — Ananie, fils d’Anne, futur grand-prêtre (63). — Joazar, ex-grand-prêtre (4 avant J.-C. — 2 après J.-C), fils de Simon Boëthus. — Éléazar, ex-grand-prêtre (2), second fils de Simon Boëthus. — Simon Canthère, troisième fils de Simon Boëthus, futur grand-prêtre (42). — Josué, fils de Séé, ex-grand-prêtre (2-4). — Ismaël, fils de Phabi, ex-grand-prêtre (15-16). — Simon, fils de Kamith, ex-grand-prêtre (17-18), — Jean, simple prêtre. Act., iv, 6. — Alexandre, simple prêtre. Act., iv, 6. — Ananie, fils de Nébédée, futur grand-prêtre (47-52). — Helcias, simple prêtre, trésorier. Cf. Josèphe, Ant. jud., XX, viii, 11. — Scéva, simple prêtre. Act., xix, 13, 14. On voit que, dans cet ordre, les fils et parents des grands-prêtres occupaient une grande place.

2. Ordre des scribes : Gamaliel, Act., v, 34-39. Voir Gamaliel, t. iii, col. 102. — Siméon, fils de Gamaliel. Cf. Jer. Berachoth, fol. 66. — Onkélos, disciple de Gamaliel. Cf. Baba bathra, t. 134b ; Sukka, fol. 286. — Jonathas, fils d’Uziel. Cf. Sukka, f. 28 b. — Samuel le Petit. Cf. Berachoth, f. 28 b. — Chanania, fils de Chiskia. Cf. Chagigah, ii, 13. — Ismaël, fils d’Éliza. Cf. Aboda Zara, 1. — R. Zadok. Cf. Schabbath, xxiv, 5. — Jochanan, fils de Zachaï. Cf. Rosch haschana, f. 20 a ; 31 a ; Sota, ix, 9 ; Sukka, 286. — Abba Saul. Cf. Kidda, iii, 24 a. — R. Chanania. Cf. Aboth, iii, 2. — R. Éléazar, fils de Parta. Cf. Gittin, iii, 4. — R. Nachum Halbalar, Cf. Peah, ii, 6. — R. Siméon Hammispa. Cf. Peah, ii, 6.

3. Ordre des anciens : Joseph D’Arimathie, Luc, xxii, 50. Voir Joseph d’Arimathie, t. iii, col. 1674. — Nicodème, Joa., iii, 1-10 ; vii, 50-52. Voir Nicodème, t. iv, col. 1614. — Ben Calba Scheboua. Cf. Gitlin, v, f. 56 b. — Ben Tsitsit Haccassat. Cf. Gitlin, v, 56 b. Ces trois derniers personnages étaient les plus riches de Jérusalem. — Simon (?). Cf. Josèphe, Ant. jud., XIX, vii, 4. — Doras (?). Cf. Josèphe, Ant. jud., XX, viii, 5. — Jean, fils de Jean, Dorothée, fils de Nathanaël, Tryphon, fils de Theudion, Cornélius, fils de Céron, tous quatre envoyés en ambassade à l’empereur Claude, en 44, et, à raison de cette mission, probablement membres du sanhédrin. Cf. Josèphe, Ant. jud., XX, i, 1, 2.

Ces personnages formaient plus de la moitié du sanhédrin. Sauf Joseph d’Arimathie, Nicodème et peut-être Gamaliel, ils étaient sceptiques, orgueilleux et cupides, comme les grands-prêtres, ou fanatiques de leur loi et infatués de leur science, comme les scribes. Notre-Seigneur ne pouvait donc trouver parmi eux que des ennemis qui le condamnaient d’avance. Cf. Lémann, Valeur de l’assemblée qui prononça la peine de mort contre J.-C, Paris, 1876, p. 20-44. — Sur les tribunaux locaux, appelés quelquefois sanhédrins, voir Juge, t. iii, col. 1835-1836. — Sur le sanhédrin, voir Maimonide. De sanhedriis et pœnis, édit. Houting, en hébreu et en latin, Amsterdam, 1695 ; Selden, De synedriis et praefecturis juridicis veterum Ebræorum, Londres, 1650 ; Ugolini, Thesaurus antiquitatum, t. xxv, Paris, 1762, p. ii, cccxxxix ; Dupin, Jésus devant Caïphe et Pilate, Bruxelles, 1829 ; J. M. Rabbinowicz, Législation criminelle du Talmud, Paris, 1826 ; Id., Législation civile du Talmud, Paris, 1877-1880 ; Langen, Das jüdische Synedrium und die römische Procuratur in Judäa, dans la Tübinger theologische Quartalschrift, 1862, p. 411-463 ; Blum, Le Synhédrin ou Grand conseil de Jérusalem, son origine et son histoire, Strasbourg, 1889 ; Jelski, Die innere Einrichtung des grossen Synedrion zu Jerusalem und ihre Forsetzung im späteren palästinensischen Lehrhause bis zur Zeit des R. Jehuda ha-Nasi, Breslau, 1894 ; Ad. Büchler, Das Synedrion in Jerusalem, in-8°, Vienne, 1902 ; E. Schürer, Gesch. des jud. Volkes, 3e édit., 1898, t. ii, p. 188-214.

H. Lesêtre.
    1. SANIR##

SANIR (hébreu : Ṡenîr ; Septante : Σανεώρ ; Alexandrinus : Σανείρ, nom amorrhéen du mont Hermon. Deut., iii, 9. Voir Hermon, t. iii, col. 633.Il s’applique en particulier à une partie distincte de l’Hermon. Cant., iv, 8 ; I Par., v, 23. Les géographes arabes antérieurs au xive siècle donnent le nom de Djebel Sanir à l’anti-Liban, spécialement à la partie de la chaîne située entre Baalbek et Homs et près de Damas. Les Phéniciens tiraient du mont Sanir du bois de cyprès pour la construction de leurs vaisseaux. Ezech., xxvii, 5. Voir Cyprès, t. ii, col. 1174.

    1. SANS-MISÉRICORDE##

SANS-MISÉRICORDE (Vulgate : Absque misericordia), fille du prophète Osée, i, 6, etc. Voir Lo-Ruchamah, t. iv, col. 363.

    1. SANTAL##

SANTAL (Hébreu :’almuggim, III Reg., x, 11, 12 ;’algûmîm, II Par., ii, 7 ; ix, 10, 11 ; Septante : πελεκητά, III Reg., x, 11, 12, πεύκινα, II Par., ii, 8, ix, 10, 11 ; Vulgate : thyina, III Reg., x, 11, 12 ; II Par., ix, 10, 11 : pinea, II Par., ii, 8), bois précieux.

I. Description.

On désigne sous ce nom, bien qu’ils appartiennent à des familles très différentes, plusieurs arbres à bois aromatique, originaires des Indes.

1° Le Santal rouge officinal est une papilionacée, le Pterocarpus santalinus L. (fig. 297) à feuilles imparipennées, avec un petit nombre de folioles, pourvues de stipules, et alternes le long des rameaux. Les fleurs