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SAMOTHRACE — SAMSON


montagne énorme, dénudée, d’aspect grandiose ; son sommet principal atteint près de 1 700 mètres d’élévation. Aussi l’aperçoit-on de très loin : quand on la contemple de Troade, elle ferme l’horizon et domine l’Ile d’Imbros, placée entre elle et cette ville antique. 11., xiii, 1289. À l’exception du mont Athos, Samothrace est la contrée la plus élevée de tout l’Archipel. Ptolémée, III, ii, 14, signale, sur la côte septentrionale, une ville également nommée Samothrace. Mais, selon la remarque de Pline, loc. cit., l’île n’a jamais eu de port proprement dit, car elle manque totalement de golfes et de baies. Sa superiicie est de 180 kil. carrés.

— Ses premiers habitants furent des Phéniciens ; elle fut ensuite occupée par des Grecs appartenant à différentes provinces. N’ayant jamais eu qu’un petit nombre d’habitants, à cause de son sol ingrat, elle n’a joué qu’un rôle très secondaire dans l’histoire grecque ; son commerce aussi a toujours été insignifiant. Elle passa en même temps que la Macédoine sous la domination romaine, en 168 avant J.-C. L’année 46 de notre ère,

293. — Monnaie de Samothrace.

Buste de Pallas. — 13|. cAMOSPAKnN. Cybèle assise.

elle fut rattachée à la province de Thrace. — Dans l’antiquité, l’île devait presque toute sa réputation au culte des Cabires ou grands dieux, en l’honneur des T quels elle célébrait sous ses chênes gigantesques des « "mystères » qui étaient à peine moins en vogue que ceux d’Eleusis, et qui ne prirent fin qu’après le iie siècle chrétien. L’initiation à ce culte passait pour préserver de tout danger. Voir Diodore de Sicile, iii, 25 ; v, 45 ; Ptolémée, V, xi ; Pline, H. N., iv, 23 ; Mannert, Géographie der Griechen und Rômer, Nuremberg, 1792-1825, t. vii, p. 247-248. — D’après Art., xvi, 11, saint Paul mouilla pendant une nuit à Samothrace, lorsqu’il se rendait en Europe pour la première fois, durant son second voyage apostolique. Parti de. Troade, il arriva le même soir auprès de l’Ile ; ce qui suppose un vent très favorable, car souvent l’on met le double de temps pour franchir cette distance. — YoirConybeare et Howson, The Life and Letters of St. Paul, 2e édit., Londres, 1875, p. 217-220 ; Conze, Reise auf den Insein des thrazischen Meeres, Hannover, 1860 ; id., Archâologische Untersuchungen auf Samothraki, in-8°, Vienne, 1875-1880. L. Fillion.

    1. SAMRI##

SAMRI (hébreu : Simrî ; « mon gardien » ), nom en hébreu de quatre personnages, de deux dans la Vulgate, qui a écrit les noms des deux autres Semri, I Par., iv, 37, et xxvi, 10.

1. SAMRI (Septante : Eaiispi), père de Jédihel, et de Joha, deux des vaillants hommes de l’armée de David. I Par., xi, 45. Voir Jédihel 1 et Joha. 2, t. iii, col. 1218 et 1590.

2. SAMRI (Septante : Zauëpi), lévite, le premier nommé des fils d’Élisaphan, qui avec d’autres lévites et des prêtres purifièrent le Temple de Jérusalem sous le règne d’Ézéchias. II Par., xxix, 13.

    1. SAMS Al##

SAMS Al (hébreu : Sinisai’; Septanle ; Sa(i<{/ci), scribe ou secrétaire de Réum, fonctionnaire perse en Sa marie pour le roi Artaxerxès Ie’. 1 Esd., iv, 8, 9, 17, 23. Samarie était sans doute Araméen d’origine et ce fut lui probablement qui écrivit en araméen au roi de

Perse, ꝟ. 7, pour qu’il empêchât la restauration de Jérusalem. Voir Réum Béeltéem, col. 1078.

    1. SAMSARI##

SAMSARI (SamSerai, Septante : Y, xy.<japi), le premier nommé des six fils de Jéroham, de la tribu de Benjamin, qui habitèrent à Jérusalem. I Par., viii, 26. Voir Jéroham 2, t. iii, col. 1304.

    1. SAMSON##

SAMSON (hébreu : Simsôn ; Septante : 2au.iuv), juge d’Israël, fils de Manué, de la tribu de Dan. — 1° Sa mère n’est pas nommée. Elle était stérile et désirait vivement un fils. Un ange lui apparut, à Saraa, et lui annonça qu’elle concevrait et donnerait le jour à un enfant qui serait le défenseur de son peuple contre les Philistins. Il devrait vivre en nazaréen et ne point couper ses cheveux. À la demande de Manué, l’ange se montra une seconde fois. Il répéta ce qu’il avait déjà dit à la mère, puis il disparut dans la flamme d’un sacrifice offert à Jéhovah. L’enfant en venant au monde, reçut le nom de Samson. On a voulu* voir dans ce nom une preuve que Samson n’était qu’un mythe solaire, en le faisant dériver de Semés, « soleil », et l’on a voulu expliquer sa vie tout entière comme étant une description mythologique des bienfaits et plus encore des méfaits du soleil. Mais ce n’est là qu’un jeu d’esprit. Dieu suscita Samson pour résister aux Philistins dont le pouvoir s’étendait alors jusqu’au voisinage de Saraa. Le fils de Manué ne brisa pas leur force, parce qu’il n’eut jamais d’armée, mais seulement sa personne, pour les combattre. Il leur fit néanmoins beaucoup de mal, grâce à sa vigueur extraordinaire et à l’énergie dont Dieu l’avait doué, en lui conférant en même temps une force merveilleuse. Ses passions, auxquelles il ne sut pas résister, devinrent la cause des malheurs de la fin de sa vie ; il accomplit néanmoins la mission que Ja providence lui avait confiée. Jud., xiii.

2° Dès qu’il eut atteint l’âge d’homme, il voulut épouser malgré l’opposition de ses parents une Philistine de Tbamnatha, ville voisine de Saraa. En se rendant à Thamnatha, il tua un jeune lion et, quelques jours après, il trouva dans le squelette de l’animal un essaim d’abeilles et du miel. Lorsqu’il célébra son festin de noces, où prenaient part trente convives, il leur proposa, selon une coutume toujours vivante en Orient, une énigme. II leur dit :

De celui qui mange est sorti ce qu’on mange, Du fort est sorti le doux. Jud., xiv, 14.

On convint que les trente Philistins recevraient chacun une robe et un vêtement de rechange, s’ils devinaient l’énigme ; s’ils ne devinaient point, ils devraient au contraire les donnera Samson. Ils gagnèrent le pari, grâce à la complicité de la femme de Samson qui avait arraché l’explication à son mari et la leur livra. Irrité, le jeune époux partit pour Ascalon, y tua trente hommes et paya avec leurs dépouilles sa gageure. Ce fut là le commencement de la guerre qu’il fit aux Philistins.

3° Quelque temps après, il revint à Thamnatha pour voir sa femme, mais il la trouva mariée à un autre. Indigné de cette trahison, il résolut de se venger. La moisson était sur le point d’être coupée dans la fertile plaine de la Séphéla. Les chacals foisonnent en Palestine. Samson en rassembla trois cents, les lia deux à deux parla queue, attacha des torches enflammées entre eux et les lança ainsi dans les champs de blé qui furent promptement consumés. Voir Chacal, t. ii, col. 477. Celte destruction des récoltes par l’incendie est un acte de guerre qui a de tout temps été en usage en Orient. L’irritation des Philistins fui extrême. Ils exigèrent des hommes de Juda que Samson leur fût livré. Il s’était réfugié dans une caverne du rocher d’Étham. Il consentit à se laisser lier avec deux cordes neuves par ses