Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome V.djvu/733

Cette page n’a pas encore été corrigée
1431
1432
SAMMAÏ — SAMOTHRACE


1. SAMMAI (Septante : 2xii.sii ; ), fils de Récem et père, c’est-à-dire fondateur de la ville de Maon. Il était de la tribu de Juda. I Par., ii, 44-45.

2. SAMMAI (Septante : Sepit’i), le sixième filsd’Ezra, de la tribu de Juda. I Par., IV, 17. Certains interprètes pensent que le Simon nommé ꝟ. 20 n’est que le nom altéré de Sammaï.

    1. SAMMOTH##

SAMMOTH (hébreu : Sammôp ; Septante : Sa|ia<18), nom d’un garde du corps de David, qui était « Arorite ». Voir Arorite 2, t. j, col.U027. I Par., xi, 27. Il doit être le même que celui qui est appelé Semma de Harodi, II Reg. (Sam.), xxiii, 15, et que Samaoth le Jézérite qui commandait vingt-quatre mille hommes de l’armée de David le cinquième mois de l’année. I Par., xxvii, 5. Voir Samaoth, col. 1400.

SAMMUA [hébreu : Sammû’a, « renommé » ), nom de deux Israélites dans la Vulgate.Le texte hébreu appelle du même nom deux autres personnages dont le nom est écrit de plusieurs manières différentes en hébreu et dans la Vulgate. Voir Samua 1 et 2, col. 1435.

1. SAMMUA (Septante : Sa^our, )., fils de Zéchur, .qui représenta la tribu de Ruben parmi les douze espions que Moïse envoya dans la terre de Chanaan pour l’explorer. Num., xiii, 5.

2. SAMMUA (Septante : Sajio-ji), chef de la famille sacerdotale de Belgaï (voir t. i, col. 1561), du temps du grand-prêtre Joacim. Voir Joacim 1, t. iii, col. 1550.

    1. SAMOS##

SAMOS (Sipioc), lie située dans la partie orientale de la mer Egée) (15g. 292), non loin de la côte de Ljdie,

292. — Monnaie de Samos.

[CJAMIQN. Personnage nu, debout, de face, étendant la main droite, avec une chlamyde sur les épaules, et s’appuyant de la main gauche sur un sceptre. — ^. HPHC, c de Héra » (Junon). Paon.

en face de Milet et du promontoire de Mycale. Elle n’est séparée de ce dernier que par un canal large de moins de 2 kil., ou de 7 stades. Strabon, XIV, i, 12. Cf. Ptolémée, V, ii, 30. Elle était à 40 stades (7 kil. 400) de la pointe de Trogyle, Strabon, XIV, i, 13, qui baigne l’autre entrée de ce même canal, et à 70kil.auS.-S.-O. de Smyrne.

1° Géographie. — D’après Strabon, VIII, iii, 19, son nom signifiait « hauteur » ; on le lui avait donné parce qu’elle est toute en montagnes. Elle forme à elle seule, en effet, une masse énorme, mais qui n’est pas dénuée de beauté, soit pour la coupe, soit pour les contours de ses montagnes. Celles-ci se divisent en deux chaînes, qui traversent toute l’Ile et qui sont coupées par de nombreuses vallées ; l’une d’elles, l’Ampélos, estla plus étendue ; l’autre, le Kerki, contient le sommet le plus élevé de l’île, qui atteint 1570 mètres. Sa longueur est d’environ 44 kil. ; sa largeur varie de 6 à 19 kil. Elle a environ 140 kil. de pourtour, sans tenir compte des méandres de ses baies ; sa superficie est de 468 kil. carrés. Voir Strabon, XVI, i, 15 ; Pline, H. N., v, 37 ; V. Guérin, Vile de Patmos et de Samos, p. 140-146. Elle possédait plusieurs ports bien abrités et une population considérable ; mais une seule ville d’une certaine importance, nommée également Samos. Son climat a toujours été sec et bienfaisant. Arrosée par de

nombreux cours d’eau, elle est encore d’une grande fertilité, à tel point, dit Diodore de Sicile, v, 81, qu’on l’appelait « l’île des Bienheureux ». Ses récoltes abondantes, ses fruits succulents et ses roses jouissaient d’une grande renommée ; mais son viii, qui est aujourd’hui réputé dans le monde entier, passait, aux temps anciens, pour être inférieur à celui des îles voisines. Cf. Strabon, XIV, I, 15.

2° Histoire de Samos. — Ses premiers habitants furent des colons Lélèges, puis des Ioniens. Pausanias, VII, iv, 1-7. Ils formaient une petite population très active, que la nature même du pays obligeait de se consacrer pour la plupart à la navigation. Ils surent fort bien garantir leur indépendance durant le cours des siècles. Voir Hérodote, iii, 39-60, 139-149 ; vj, 22-25 ; ix, 90-106 ; Strabon, XIV, i, 16-18. De 536 à 522 avant J.-C, ils furent gouvernés par le prince Polycrate, à la cour duquel vivait le poète Anacréon. C’est sous son administration que l’Ile atteignit le faite de sa splendeur. Après sa mort, les Samiens passèrent sous la domination persane. À la suite de la bataille de Mycale (479 avant J.-C), où les Perses furent battus par les Grecs, ils s’associèrent pendant longtemps à la politique d’Athènes ; mais Périclès les soumit de force à la puissante cité (365-322 avant J.-C). Après des destinées diverses sous les successeurs d’Alexandre le Grand, l’île de Samos tomba, en 134, au pouvoir des Romains, en même temps que le royaume de Pergame, dont elle faisait alors partie. Ses nouveaux maîtres lui laissèrent une liberté apparente. Auguste la déclara même complètement autonome (19 avant J. C) ; mais Vespasien lui enleva ce privilège et la rattacha de nouveau à la province romaine d’Asie. Josèphe, Bell, jud., i, xxi, 11, et Ânt. jud., XVI, ii, 2 et 4, mentionne la générosité d’Hérode le Grand envers les habitants de Samos, à l’occasion d’une visite qu’il leur fit en compagnie de Marcus Agrippa. — Pythagore était originaire de l’île. On vantait ses poteries rouges, qui étaient exportées au loin. Plaute, Caplivi, II, ii, 41. Cf. Pline, H. iV., xxxv, 46, où il est parlé en ce sens de la Samia terra ; c’est ""* pourquoi nous lisons dans Is., xlv, 9, d’après la Vulgate : lesta de Samlis terrse. — Les habitants de Samos honoraient d’un culte spécial la déesse Junon (Héra), à laquelle ils avaient bâti un temple considérable. Hérodote, iii, 60 ; Virgile, JEn., i, 15-16 ; Pausanias, V, xtii, 8 ; Strabon, XIV, i, 14.

3° Samos dans l’Écriture. — Elle est mentionnée une fois dans l’Ancien Testament et une fois dans le Nouveau. I Mach., xv, 23, nous lisons son nom dans la liste des contrées auxquelles fut communiqué par les Romains un décret de leur sénat, favorable aux Juifs. Ce fait prouve qu’elle comptait un assez grand nombre de ceux-ci parmi ses habitants. Act., xx, 15, nous apprenons que saint Paul y fit escale à la fin de son troisième voyage apostolique, entre la station de Chio et celle de Milet. D’après une leçon adoptée par quelques critiques, c’est à la pointe de Trogyle qu’il se serait arrêté. Josèphe, Ant. jud., Il, ii, 4, raconte que les navires qui allaient de l’Hellespont en Syrie avaient coutume de mouiller devant Samos. — Voir Tournefort, Voyage du Levant, 1702, t. i, p. 156-157 ; Ross, Reisen auf den griechischen Insein, Stuttgart, 1843, p. 139-150 ; Lacroix, Les îles de la Grèce, in-8°, Paris, 1853, p. 323-350 ; V. Guérin, Description de Vile de Patmos et de Samos, in-8°, Paris, 1856, p. 123-321.

L. FlLLION.

    1. SAMOTHRACE##

SAMOTHRACE (Saaoepinrj), lie du nord de la mer Egée, située, Pline, H. N., iv, 23, à 38 milles romains de la côte thrace — la Turquie d’Europe actuelle — au sud-est de l’embouchure de la rivière Hébros et au nord de Lemnos (iig. 293). — Son nom signifie : la Samos thrace. En effet, comme l’île de Samos (col. 1431), elle forme en quelque sorte une