Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome V.djvu/725

Cette page n’a pas encore été corrigée
1415
1416
SAMARIE


Garmel, alors aux Tyriens, Bell, jud., III, iii, 1, et qui aboutissent aux hauteurs de Vmni el-Fahem, pour rejoindre la plaine côtière. L’extrémité orientale de celle-ci formait la limite jusqu’au-dessus de Medjdel Yâbâ, à l’entrée des montagnes judéennes, en face, à l’orient de Rds el-’Aïn ; les ruines qui se voient en cet endroit situé sur le territoire de Kefr-Sâba, sont généralement considérées comme celles d’Antipatride. De ce point, la frontière tournant à l’est, passait près de Deir-Ballût, au nord de Lubban, probablement la Beth-Luban des Talmuds, indiquée avec Belh-Rimah parmi les villes juives, Menahoth, IX, 7 ; cf. Neubauer, loc. cit., p. 82. Elle passait ensuite aunord de Bérûkin, identifiée par Guthe et d’autres, sur leurs cartes, avec la Borceos de Josèphe. Bérûkin d’ailleurs, voisin de Kefr’Ain dans lequel on peut voir Anuath, est situé à moins de deux kilomètres et demi au nord de Deir Ghussânéh, très probablement le’Utanê, > : hiï des Talmuds. On sait

que le’( ?) hébreu représente aussi bien le gh () arabe

que le’( J et que le t (n) est souvent prononcé s ou ss.

Ghussânéh est lui même à 1 200 mètres seulement au nord de Beit Bimah, au sud duquel se trouve, à deux kilomètres, Tibnalt, l’ancienne Thamna, chef-lieu de la Thamnitique. Bérûkin, à peine distant de 6 kilomètres de cette dernière localité, appartient, selon toute vraisemblance, à cette toparchie dont la limite, depuis sa séparation de la Samarie, dut former la frontière intermédiaire de cette province et de la Judée. Cf. I Mach., xi, 28, 31 ; Bell, jud., III, iii, 5. D’autres voient Borcéos et Anuath au Khirbet Berqît et à’Ain’Aïnah, au nord du Khân Lubbân. Cf. Buhl, Geogr. des alten Palàstina, Fribourg, 1896, p. 175. Quelle que soit la valeur de ces identifications, la frontière venant de Berùkîn devait passer au nord de ces localités, remontant vers le nord-est, pour contourner le territoire de’Aqràbéh, l’ancienne Acrabathène, et Qerâoua, la Coréa de Josèphe et la Qérùhim de la Mischna, Menahoth, ix, 7. Cf. Neubauer, loc. cit., p. 82, 83. De cet endroit, en continuant à suivre la direction nord-est, elle franchissait Vouâdi Fâr’a pour passer au nord du Bas Umm el-Kharrûbéh, non loin duquel se doit chercher le site d’Archélaïde. Cf. Ant. jud., XVII, xiii, 1 ; XVIII, ii, 2. D’Archélaïde, la frontière devait se diriger vers l’est pour aboutir au Jourdain à peu près en face du Tell Deir’Allah, l’ancienne Phanuel.

— Après la guerre de Judée, Pline, II. N., v, 12, rattache « la région du littoral [à] la Samarie ». Plus tard les conquérants mahométans firent reculer la frontière méridionale du « district de Nâblus » qui remplaça l’ancienne Samarie, jusqu’au sud de Lubbân (Lebonâ) et de Seilûti (Silo), où nous le trouvons aujourd’hui. Ce district s’élargit également de divers autres côtés, mais d’une manière variable.

2° Division. — La Samarie, de même que la Judée, était partagée par nomes (vonof, I Mach., x, 30, 38 ; xi, 34), ou toparchies (towap/t’at, ibid., 28). Cinq seulement de ces toparchies sont désignées ; ce sont celles qui furent détachées de la Samarie primitive pour être annexées à la Judée : les toparchies d’Aphéréma ou Ephrem, de Lydda et Ramathem, d’après I Mach., XI, 31 (grec), et celles d’Acrabahou Acrabbim et de Nabartha, d’après Josèphe, Bell, jud., II, xviii, 10 ; xxii, 2 ; III, iii, 4-5 ; IV, ix, 9. Dans la nomenclature des toparchies judéennes, la première est appelée de Gofna ou « la Gophnitique » et la seconde de Thamna ou « la Thamnitique ». Bell, jud., II, xx, 4 ; III, iii, 5 ; Pline, H. N., v, 14.

3° Description. — Le territoire de la province de Samarie, « par la nature de son sol et ses caractères généraux, ne diffère pas de celui de la Judée. Comme celle-ci, elle est formée de montagnes et de plaines se

prêtant admirablement aux travaux de l’agriculture, 1res fertiles et en partie couvertes d’arbres. Si la terre n’y est pas arrosée d’innombrables courants d’eau, les pluies y sont abondantes et les eaux douces et agréables. L’herbe qui y abonde permet d’y élever d’innombrables troupeaux et d’y avoir du lait en abondance. La preuve de cette fécondité, c’est l’exubérance de la population. » Bell, jud., III, ut, 4. Si quelques-uns des traits de cette peinture de l’historien juif se sont effacés ou atténués, sous l’influence désastreuse du régime qui, depuis plusieurs siècles, pèse sur la contrée, la plupart y sont cependant encore vrais ou reconnaissablés. — Les montagnes de la Samarie, dans son étendue primitive, comprenaient tout le massif connu anciennement sous le nom de « Montagne d’Éphraîm » auquel se joignait au nord le territoire montagneux de Manassé. Voir t. ii, col. 1879, et t. iv, col. 646. Dans l’état réduit de la Samarie du temps du Sauveur, elle n’en possédait plus que la partie septentrionale, un peu plus de la moitié qui formait tout son territoire. Les sommets les plus remarquables de cette partie et en même temps les plus célèbres étaient l’Ébal et le Garizim. Voir t. ii, col. 1524, et t. iii, col. 106. La montagne d’Amalec, t. i, col. 427, les monts de Gelboé, t. iii, col. 155 et « la montagne de Bethulie », Judith (grec), xiii, 11, étaient dans ses limites. — Les larges vallées ou les plaines y sont plus nombreuses et plus spacieuses que dans la partie méridionale ou que dans les montagnes de la Judée. Les plus remarquables sont la belle vallée de Fâr’a, la Béq’ah au sud-est de Tùbâs et de Tamrnûn, l’ouâd’es-Selhab sous Zabâbdéh, le Uerdj-Sanûrprès de la localitédu même nom, le Sahel-’Arrâbéh, l’antique « plaine près de Dothain », Judith (grec) iv, 7, et, près deNaplouse, le Sahel-’Askar dont le Sahel-Ràgib et le Sahel-Mahnéh sont la continuation. Ils formaient probablement ensemble « la vallée de Salem », ibid., 4, où se trouvait « la propriété de Joseph t> et le chêne de Moréh. Voir t. iv, col. 1269. Le torrent de Mochmur, Judith (grec), vii, 18, dont le nom peut être une altération de celui de Machméthath, semble devoir se chercher dans le voisinage de Mahnéh, qui rappelle le précédent. — Deux sources de la Samarie sont célèbres : la fontaine de Bethulie, Judith, xii, 7, et le puits de Jacob, près deSichem. Joa., iv, 6. La source de’Ainôn, à trois kilomètres au sud-est de Tûbâs, belle et abondante, ne peut avoir d’autre rapport avec l’  « Aennon, près de Salem, où Jean baptisait, » Joa., iii, 23, que la similitude du nom. Les eaux de Aïn-Mâléh, minérales et thermales, près de la petite ruine d’el-Hammdm, « les Bains », à 9 kilomètres à l’est de Téiyâslr, sont très recherchées des populations des alentours. Les eaux de Betoænea, à 15 milles (22 kil.) à l’est de Césarée, aujourd’hui’Anim, étaient de même réputées médicinales, au iv « siècle. Eusèbe, Onomasticon, au mot’Ave-p, Aniel, Berlin, 1862, p. 42, 43.

— Des grandes forêts où abondaient surtout le chêne, le pin, le thérébinthe et le qéqad et qui, il y a moins de cinquante ans, ornaient les monts et les collines au-dessous de la frontière septentrionale, il ne reste guère que quelques arbres épars ; elles sont remplacées par des broussailles. La vigne a disparu à peu près complètement. Par contre, les vallées et les plaines du Bjebél-Nâblûs se couvrent toujours de superbes et riches moissons dont les blés vont approvisionner les marchés de Jérusalem et de Jaffa où ils sont spécialement estimés.. — - Les troupeaux de moutons et de chèvres" errent enfcore nombreux sur les collines ; souvent aussi les vaches se rencontrent en troupes au bord des ruisseaux’de Ypuâdi-Far’a, près des fontaines du Sahel-’Arrdbéh’et dans. quelques antres régions arrosées par des sources nombreuses et où l’herbe se perpétue une grande partie de l’année.

4° Villes et population. — Un tout petit nombre