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SAMA.RIE


séculions qui, pendant près dé trois siècles, se succédèrent dans tout le pays, ne purent étouffer les germes de la foi implantée par les apôtres à Sébaste. Le nom de cette ville se trouve sur toutes les listes des anciens sièges épiscopaux de la Palestine. Cf. Reland, Palsestina, p. 210, 214, 215, 220, 222, 228, 983 ; Le Quien, Oriens christianus, Paris, 1740, t. iii, col. 649-654. — L'Église de Sébaste se faisait honneur de garder les tombes d’Abdias, d’Elisée et de saint Jean-Baptiste. S. Jérôme, In Abd : , t. xxiv, col. 1099 ; I « Os., i, ibid., col. 933 ; Jn Mich., i, ibid., col. 1156. Julien l’Apostat ne le' put souffrir ; il fît ouvrir les sépulcres, brûler les ossements et dis la Palestine, El-Muqaddasi, en 985, ne la mentionne plus ; elle était devenue, comme elle est encore, une simple localité du district de Nàblus. Cf. Géographie, édit. de Goeje, Leyde, 1877, p. 165 ; Yaqùt, Dict. géogr., édit. Wûstenfeld, Leipzig, t. m (1868), p. 33. Dès les premières années du ix 8 siècle, la basilique dans laquelle on vénérait le sépulcre du saint Précurseur était en ruine ; seul le mausolée restait debout et continuait à être visité par les chrétiens auxquels se joignaient les musulmans, pour qui saint Jean est un grand prophète. Sébastyéh avait toutefois conservé son évêque. Commemoratorium de Casis Dei (c. 800), dans ltinera.,

290. — Ancienne basilique chrétienne. Tombeau de saint Jean-Baptiste, d’Elisée et d’Abdias. D’après une photographie de M. L. Heidet.

perser les cendres (361). Une partie cependant des saintes reliques put être dérobée au vandalisme des païens. Rufin, H. E., ii, 281, t. xxi, col. 536 ; Théodoret, H. E., m, 3, t. lxxxii, col. 1092 ; Chronic. Pasch., an. 361, t. xcii, col. 739. Les pèlerins, parmi lesquels nous voyons, en 386, saint Jérôme avec sainte Paule romaine, ne cessèrent point, en effet, de « venir à Samarie vénérer les cendres de Jean-Baptiste, d’Elisée et d’Abdias » et le Ciel continua d’y opérer ses prodiges. Cf. S. Jérôme., Epist. xlvi, 12 ; cf. Epist. crin, 13 ; t. xxii, col. 491, 889 ; Antonin de Plaisance, Itiner., t. lxxii, col. 902. Ces tombeaux étaient renfermés dans une basilique.

IV. État actuel. — Jusqu'à la conquête du pays par lès Arabes mahométans (636), Sébaste avait conservé, aves sa splendeur, une certaine prépondérance, du moins sur la région immédiatement voisine ; sous ces nouveaux maîtres devenue Sébastyéh, elle devait la voir passera Nàblus (Néapolis, l’ancienne Sichem), sa voisine, et elle n’allait plus cesser de déchoir. Si Ibn Khordadbéh, vers 864, la cite encore, Géographie, édit. de Goeje, Leyde, 1889, p. 79, parmi les principales villes de

Genève, 1877-1880, p. 304. Avec son église du sépulcre de saint Jean, rebâtie au xiie siècle par les Francs, devenue la cathédrale d’un évêque latin, Sébastyéh, appelée alors Saint-Jean par les Occidentaux, avait semblé un instant refleurir. Cf. Daniel hég. (1106), Pèlerinage, édit. Khitrowo, Genève, 1889, p. 57-58 ; Jean de Wurzbourg (1137), Descriptio T. S. ; t. clv, col. 1058 ; Theodorici Libellus de L. S. (1172), édit. de Tobler, S. Gall, 1865, p.95-96, etc. Occupées par les mahométans aussitôt après la fatale journée de Hattin (4 juillet 1187), Sébastyéh et sa cathédrale ne devaient pas tarder à retomber dans la désolation. En 1283, il n’y avait plus une seule maison habitée ou debout, si ce n’esl l'église des Croisés transformée en mosquée et le petit monastère des moines, grecs, avec son église où ceux-ci croyaient avoir la prison de saint Jean, située au milieu des ruines de l’ancienne Sébaste, à la partie la plus élevée de la montagne. Cf. Phocas, De Loch Sanctis, xiv, t. cxxxiii, col. 940, Burchard (1283), Descriptio T. S., 2e édit. Laurent, Leipzig, 1873, p. 53 ; Mugir ed-Din, Jérusalem et Hébron, édit. du Caire, 1283 (1866), P- 218,