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SAMARIE


fussent plus d’une fois arrivés presque jusqu’à ses portes. Cf. La Bible et les découvertes modernes, 1896, t. iii, p. 253. Théglathphalasar III y serait venu installer lui-même Osée sur le trône d’Israël et y recevoir son tribut, s’il faut prendre à la lettre le récit de son inscription. Ibid., p. 524-525. Salmanasar IV, successeur du précédent, instruit qu’Osée avait noué des relations avec Sua, roi d’Egypte, afin de se délivrer du joug de l’Assyrie, s’empara de sa personne et monta, avec son armée, pour mettre le siège devant Samarie. IV Reg., xvii, 4, 9.

4° Les menaces des prophètes. — Depuis longtemps les comptes de la justice divine s’accumulaient contre

Ses palais allaient être renversés ; son peuple semblable à un débris arraché de la gueule d’une bête féroce, ou tiré d’une chaudière bouillante, ou encore à un tison arraché à l’incendie, sera emmené en captivité. Am., m, 11-15 ; iv, 2-3, 11 ; vii, 11, 17. Elle deviendra comme un monceau de cailloux ramassés dans un champ. Les pierres de ses édifices seront roulées dans la vallée et leurs fondements mis à découvert ; ses statues seront brisées, et ses richesses livrées aux flammes. Mich., i, 6-7. Ses dépouilles enrichiront les Assyriens, Ps. viii, 4. Celait le traitement que les rois de Ninive faisaient subir aux villes prises par eux et que Salmanasar réservait à Samarie.

289. — Ruines du temple d’Auguste à Sébastyéh. D’après une photographie de M. L. Heidet.

cette ville et les prophètes n’avaient cessé de l’en avertir. Avec Amri, elle avait embrassé, dès son origine, le péché de Jéroboam I er, le schisme et le culte du veau d’or de Béthel. À la suite de Jézabel et d’Achab, ses habitants, à part quelques exceptions comme celle d’Abdias (voir Abdias, 2, t. i, col. 23), avaient adopté les cultes de Baal et d’Astarté. En enlevant les stèles de Baal, Joram n’en avait pas supprimé le culte. Jéhu l’extirpa et extermina la maison d’Amri, mais il resta, avec le peuple, attaché au schisme et au culte de Béthel et des idoles ; tous ses successeurs continuèrent à marcher dans cette voie. III Reg., xvi, 25-26 ; 30-33 ; xxii, 53-54 ; IV Reg., x, 29, 31 ; xiii, 2, 6, 11 ; xiv, 24 ; xv, 9, 18, 24, 28 ; xvii, 7-23. À ces fautes s’ajoutaient un immense orgueil, l’ivrognerie, l’injustice et une grande dureté à l’égard des faibles et des pauvres. Is., ix, 9-11 ; xxyiii, 1-8 ; Ez., xxiii, 4-9 ; Ose., vii, viii, x ; Amos, iii, 9, 14 ; iv, 1 ; vi, 1 ;-vm, 14 ; Mich., i, 5-7 ; il, m ; vi, 16. À cause de ces iniquités, la condamnation de Samarie était prononcée. Que Samarie périsse ! Qu’elle périsse par le glaive ! Que ses enfants soient écrasés et ses femmes enceintes éventrées ! Ose., xiv, 1.

5° La prise de Samarie et ses nouveaux habitants.

— Deux années entières, Samarie, bien que privée de son roi, soutint l’attaque de l’ennemi ; mais la troisième année du siège, la neuvième d’Osée (721), elle finit par tomber aux mains des Assyriens. IV Reg., xvii, 4-6 ; xviii, 9-10. Sargon s’attribue, dans ses Fastes, la prise de Samarie et la compte comme la première victoire de son règne. Oppert, Fastes de Sargon, 1. 2325. Cf. F. Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 1896, t. iii, p. 554-560. Ce prince, qui allait succéder à Salmanasar, avait sans doute été chargé par celui-ci de pousser les travaux du siège et en avait personnellement procuré le succès. Peut-être ce fait eut-il aussi quelque influence sur son élévation au trône. Les habitants de la ville furent déportés en Assyrie. IV Reg., xvii, 6. Le nombre de ces exilés fut de 27290, d’après les Fastes. Ibid. ; F. Vigouroux, loc. cit., p. 554. Le vainqueur prit pour sa part de butin 50 chars. Il confia à un lieutenant le gouvernement de la ville où il avait laissé quelques habitants. Ibid. Ce sont vraisemblablement des descendants de ces derniers qui montaient à Jérusalem pour offrir de l’encens