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SAMARIE


qu’il fut, au iv « siècle, converti en basiliquechrétienne. Au nord, mais en dehors de l’enceinte et au pied de la colline, une vaste entaille pratiquée en hémicycle où se voient plusieurs colonnes s'élevant au-dessus du sol, semble désigner la place du théâtre. Des aqueducs, réparés à diverses époques, prenaient l’eau aux sources des monts circonvoisins pour les amener au pied de la colline de Samarie. Une partie aboutissait sans doute à la piscine où les serviteurs d’Achab lavèrent le char ensanglanté sur lequel était mort leur maître. III Reg., xxii, 38. À l’extrémité orientale de la ville et non loin du chemin qui monte de ce côté on montrait encore, au ive siècle, le sépulcre d’Abdias et du prophète Elisée où les disciples de saint Jean-Baptiste avaient

devait se dresser une statue équestre. Dans le voisinage de l’autel, mais au-dessous, un fragment de mur renferme des pierres à refend de travail identique à celle de la grande construction du tell el-Mutesallem, où M. Schumacher découvrit le sceau de 'Ebéd Yeroboam. D’autres pierres à bossage proviennent d’un grand mur d’enceinte qui paraît avoir entouré toute la terrasse supérieure de la montagne. D’innombrables débris de poteries, de toutes les époques, étaient mêlés aux pierres et à la terre qui recouvraient les ruines du temple.

III. Histoire. — 1° Sous la dynastie d’Amri. — C’est la sixième année de son règne, ou l’an 925 avant J.-C, que le roi Amri jeta les fondements de la ville de

287. — Sébastyéh et la colline de Samarie. D’après une photographie de M. L. Heidet.

transféré de Machéronte son corps décapité. — La partie supérieure de la colline de Sébastyéh a été en partie mise à découvert en 1908, par les fouilles entreprises aux frais de l’université américaine de Harvard, sous la direction de M. G. Schumacher. Le roc y est perforé d’une multitude de citernes antiques et sa surface sillonnée de canaux et de rigoles, avec des cavités en forme de coupe semblant indiquer un lieu de sacrifices et de culte. C’est vraisemblablement l’aire sur laquelle s'élevait, dans le voisinage du palais royal, le temple de Baal. De vastes constructions, bâties de pierres à bossage et à refend, les remplacèrent postérieurement. Sur leurs restes servant de substructions, Hérode construisit le temple d’Auguste (fig. 289). Un grand escalier de seize degrés donnait accès à la plate-forme sur laquelle il se dressait. Quatre bases de colonnes colossales de plus d’un mètre vingt-cinq centimètres de diamètre gisent renversées en avant du pavement ; un de leurs chapiteaux, d’ordre dorique, a été jeté plus loin. Au côté occidental était un autel près duquel se trouvaient deux inscriptions latines dont l’une commençant par les lettres 1. 0. M. indique qu’il était consacré à Jupiter. Une statue mutilée, présumée d’Auguste, gisait non loin. Au bas de l’escalier, sur un large piédestal,

Samarie et y transféra de Thersa le trône des rois d’Israël. III Reg., xvi, 24. Le culte de Baal, avec un temple, un aulel et une 'aëéràh, y fut introduit par Achab (918-897), aussitôt après son mariage avec la Phénicienne Jézabel, y. 31-33. Le prophète Élie y vint peu après inaugurer son ministère prophétique, en se présentant au roi pour lui annoncer la terrible sécheresse dont Samarie allait tant souffrir, xvii, 1 ; xviii, 2. Sous le règne de ce roi, Samarie eut à subir son premier siège de la part du roi de Syrie Bénadad, xx, 1-21. L’année suivante, Achab rentrait dans sa capitale triomphant des Syriens, après la victoire d’Aphec, quand se présenta à lui un fils du prophète qui s'était fait meurtrir pour venir reprocher au roi d’avoir laissé aller Bénadad, en traitant avec lui. Achab se retira tout troublé et mécontent, en son palais, y. 3543. Par les conditions du traité passé avec le roi de Damas, on voit que sous le père de celui-ci les Syriens avaient des « places » ou bazars à Samarie, ꝟ. 34. — Trois ans après, le roi Josaphat vint à Samarie où on lui fit grande fête. Achab, qui voulait aller reprendre aux Syriens RamothGalaad, l’invita à l’accompagner dans cette expédition, Josaphat n’y consentit pas sans peine. Sur ses instances, le prophèteMichée, fils de Jamla, fut consulté et annonça