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SALOMON


le royaume. Salomon renouvela en partie ce personnel et créa des fonctions nouvelles. Il eut auprès de sa personne un premier ministre, qui était le fils du grand-prêtre Sadoc, deux secrétaires, un archiviste, un chef d’armée, Banaïas, le grand-prêtre, Sadoc, un conseiller intime, le prêtre Zabub, fils de Nathan, un préfet du palais et un surintendant des impôts. III Reg., iv, 1-6. Sous David, douze intendants surveillaient les biens du roi et pourvoyaient à la subsistance de la cour ; mais chacun d’eux était chargé de tous les biens d’une même nature, souvent répandus dans tout le pays. I Par., xxvii, 25-31. Salomon modifia cette institution, dont l’usage avait sans doute montré les inconvénients. Il eut aussi douze intendants, mais il attribua à chacun d’eux une portion du territoire, distincte de la division en douze tribus, sur les ressources de laquelle chacun d’eux, à tour de rôle, devait faire vivre la cour pendant un mois. III Reg., iv, 7-19. Cette orga troupes de pied n’étaient levées qu’en cas de guerre ; il n’y avait donc pas lieu de s’en préoccuper en temps de paix. Il en était autrement de la charrerie. Absalom et Adonias avaient été les premiers à posséder des chars, comme insignes de leurs prétentions royales. Voir Char, t. ii, col. 567. Salomon eut 1400 chars et 12000 hommes chargés des chevaux. III Reg., x, 26 ; II Par., i, 14. D’après des chiffres qui semblent attirés et décuplés par les copistes, III Reg., IV, 26 (hébreu, v T 6) et II Par., ix, 25, il aurait eu 40 000 crèches ou stalles à chevaux. Cf. Armée, t. i, col. 976. Des dépôts spéciaux étaient ménagés pour les chars, d’autres pour les chevaux, dans certaines villes et à Jérusalem. III Reg., IX, 19 ; x, 26 ; II Par., i, 14 ; viii, 6 ; ix, 25. La cavalerie de Salomon devait se composr d’hommes combattant sur des chars, comme en Egypte. Voir Armée, t.), col. 993. A chaque char étaient attelés deux chevaux. Salomon se servit de cette force armée pour assurer

283. — Caricature païenne du jugement de Salomon. Peinture de Pompéi. Musée de Naples.

nisation rendait la surveillance plus facile et les transports moins dispendieux. Les intendants étaient également chargés de faire venir l’orge et la paille pour la cavalerie, dans les différents postes où elle se trouvait. III Reg., iv, 28.

2° La cour. — Un roi donnait une haute idée de sa puissance en s’entourant d’un grand nombre de personnages et de serviteurs. Salomon n’y manqua pas. Il construisit dans son palais des appartements et des chambrés pour ses serviteurs de tout ordre. III Reg., x, 5. Ceux-ci avaient le droit de manger à la table du roi, c’est-à-dire d’être nourris aux frais de son trésor, eux et toute leur famille. La dépense de la cour était ainsi pour chaque jour de 30 cors (10 148 litres 70) de fleur de farine, 60 cors (20 297 litres 40) defarine commune, 10 bœufs gras, 20 bœufs de pâturage, 100 moutons, puis des cerfs, des chevreuils, des daims et des volailles engraissées. III Reg., iv, 22, 23. Ces quantités de vivres supposent près de 14 000 personnes nourries, ce qui ne paraîtra pas extraordinaire, si l’on fait entrer en ligne de compte les fonctionnaires et serviteurs de tout rang, tout le personnel du harem royal, la garde du corps et la famille de tous ces ayant-droit, sans parler des autres fonctionnaires et pourvoyeurs de province que le trésor royal devait entretenir aussi.

3° L’armée. — Elle avait pour chef Banaïas. Elle se composait de troupes à pied et de charrerie. Les

la paix à l’intérieur et aux environs de son royaume.

II tint en respect Adad, l’Édomite, et Razon de Syrie.

III Reg., XI, 23-25. Il occupa le pays de Gazer, que le pharaon lui avait remis. III Reg., IX, 16, 17. Au nord, il s’empara d’Émath, qui commandait la vallée de l’Oronte. II Par., viii, 3. Il réduisit en servage tout ce qui, à l’intérieur du royaume, restaitencore des anciens Chananéens, Amorrhéens, Héthéens, Phérézéens, Hévéens et Jébuséens, qui ne faisaient pas partie des enfants d’Israël. III Reg., ix, 20, 21 ; Il Par., viii, 7, 8. Il arriva ainsi à dominer sur tout le pays qui s’étendait « depuis le fleuve de l’Euphrate jusqu’à la terre des Philistins et jusqu’à la frontière d’Egypte. » (C’est ainsi que doit se traduire l’hébreu.) III Reg., IV, 21. Cf. Josèphe, Ant. jud., VIII, ii, 4. En somme, Salomon n’eut pas à faire grand usage de ses forces militaires. Grâce à l’organisation de son royaume et à ses richesses, il put conserver la paix pendant tout son règne.

4° Les finances. — Il fallait à Salomon des ressources considérables pour faire face aux dépenses de son administration et de ses constructions. Il les emprunta à des sources diverses. — 1. Les impôts. Samuel avait annoncé que le roi prélèverait sur son peuple la dîme des moissons, des vignes et des troupeaux. I Reg., viii, 15, 17. Il est assez probable que cette prévision était devenue une réalité à l’époque de Salomon et que les douze intendants établis par lui avaient pour mission