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SALMANASAR — SALMERON


de ces mêmes confédérés en particulier contre Hazæl qui régnaità Damas ; mais le roi d’Israël d’alors, soit Joram, soit Jéhu, n’est plus mentionné : celui-ci, au contraire, paie fîdèiement le tribut à Salmanasar comme on le voit dans l’inscription de l’obélisque avec bas-reliefs et l’inscription dite des Taureaux du palais de Calach. Voir Jéhu, t. iii, col. 1246, et t. i, fig. 37, col. 235 ; t. ii, fig. 177, col. 521 ; fig. 224, col. 631 ; fig. 547, col. 1661 ; t. iii, fig. 105, col. 431 ; t. iv, fig. 84, col. 269.

A cette époque Israël était donc vassal de l’Assyrie. Le traité d’alliance et de vassalité devait finir par donner lieu à une conquête et à une destruction finale sous Salmanasar IV. Salmanasar II mourut en 823, laissant le trône à Samsi-Ramman, non sans contestation de la part d’Assur-danin-habal qui avait essayé de se révolter, du vivant même de son père. Plus tard, nous trouvons sur le trône, de 781 à 772, Salmanasar 1 1 1 dont la Bible ne dit rien, et auquel la liste des Éponymes et des campagnes attribue en 773 une expédition contre Damas. — G. Rawlinson, Thefive great Monarchies, 1879, t. ii, p. 99-109 ; G. Maspero, Histoire ancienne des peuples de l’Orient, les Empires, p. 52-95 (où il désigne ce prince sous le nom de Salmanasar III) ; J. Menant, Annales des rois d’Assyrie, p. 96-116 ; Eb. Schrader, Keilinschriflliche Bibliothek, t. i, p. 128-175 ; t. ii, p. 200-201 ; Scheil, Inscriptions of Shalmanaser 11, dans Records of the Past, 2e sér., t. iv, p. 36-79 ; SchraderWbitehouse, The Cuneiform Inscriptions and the old Testament, 1. 1, 1885, p. 182201 ; Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes,

6e édit., t. iii, p. 483, 485.

E. Pannier.

SALMANASAR IV(hébreu : noNJDbtf, Salman’ésér ;

Septante : 2aXa[n.ava<7<rctp [dans Tobie, ’EvT)[jie(7<r « poç] ;

assyrien : | -*-J 4]ïj"-c[ T*~ HF~ i Salman-aSaridu ; « que

[le dieu] Salman fasse prospérer » ou « Salman est le plus puissant » ), roi d’Assyrie, le IV » de ce nom, qui régna de 727 à 722, entre Théglathphalasar et Sargon ; il régna également sur la Babylonie, sous le nom i’TJlulaa, TXoûXaio ; dans le Canon de Ptolémée. La brièveté de son règne, et peut-être aussi l’accès au trône d’une nouvelle dynastie avec Sargon, expliquent pourquoi nous ne possédons pas de textes historiques émanant de ce prince ; un contrat d’intérêt privé et un poids de bronze seuls portent son nom. Par contre la liste des Limu ou Éponymes lui attribue cinq années de règne ; la liste annuelle des campagnes nous apprend qu’il vécut en paix en 726, mais que durant les années 725, 724, 723 il fit la guerre à des peuples dont le nom a disparu : la chronique babylonienne lui attribue également cinq années de règne sur Akkad (Babylonie) et sur l’Assyrie, pendant lesquelles fut détruite la ville de Sabazaïn (Samarie ? — Sepharvaïm ?). La Bible et l’historien Josèphe comblent ces lacunes : nous lisons II (IV) Reg., xvii, 1-6 : « Osée, fils d’Éla, commença à régner à Samarie… Salmanasar, roi d’Assur, monta contre lui, et Osée fut son vassal et lui paya tribut. Puis le roi d’Assur découvrit une conspiration d’Osée qui avait envoyé des messagers à Sua (hébreu : nid, Sô’, à lire évidemment Sévéh, Sabie dans les textes de Sargon, Sabaka, Sabacon), roi d’Egypte, et cessa depayer le tribut annuel au roi d’Assur ; et celui-ci l’enferma et le lia en prison. Et le roi d’Assur monta dans tout le pays ; et il monta à Samarie et il l’assiégea pendant trois ans. La neuvième année d’Osée, le roi d’Assur prit Samarie et emmena Israël captif en Assyrie. » D’autre part, Ménandre, cité par Josèphe, Ant. jud., IX, xm-xiv, nous apprend que Salmanasar envahit une première fois toute la Phénicie et la remit sous le joug ; mais Tyr s’étant révoltée de nouveau, Salmanasar revint pour s’en rendre maître ; cette ville étant séparée du continent, le roi d’Assyrie se composa une flottille de soixante vaisseaux


pris aux ports phéniciens de la côte : mais douze navires tyriens suffirent à les détruire. Salmanasar essaya alors de réduire la ville en la bloquant et en lui coupant ses conduites d’eau potable ; mais les Tjriens soutinrent le siège cinq années durant, ayant recueilli l’eau de pluie dans des citernes. Nous ignorons l’issue de cette campagne en ce qui concerne Salmanasar, car la citation de Ménandre dans Josèphe ne va pas plus loin.

Les renseignements donnés par la Bible et l’historiographe sent absolument parallèles : il y eut deux campagnes de Salmanasar en Palestine et en Phénicie, la première lors du refus du tribut annuel par Osée et les Phéniciens, déjà asservis par Théglathphalasar ; les révoltés furent promptement contraints de rentrer dans le devoir, apparemment dès la deuxième année du monarque assyrien. Mais bientôt, à Tyr et à Samarie, on se souleva de nouveau ; la Bible nous apprend à quelle occasion : Sévéh d’Ethiopie s’était emparé de l’Egypte jusqu’au Delta ; témoins de ces succès, les princes asiatiques s’imaginèrent trouver dans ce conquérant un sur appui ontre l’Assyrie. Salmanasar ne laissa pas à la coalition le temps d’exécuter ses projets : Osée tomba aux mains de son suzerain, et disparut en prison. Toutefois Samarie n’en continua pas moins de résister à l’assiégeant ; mais elle finit par succomber en 722, et fut détruite par l’ennemi. La Bible est d’accord sur la date de l’événement, avec les textes cunéiformes du roi Sargon, mais elle ne nomme pas le vainqueur. Les inscriptions de Salmanasar lui-même nous faisant défaut, il faut expliquer, pour établir l’harmonie complète, le texte hébreu et le récit assyrien. En différents passages, Sargon revendique le siège et la prise de la ville, sa destruction, la déportation des habitants, leur installation en des pays lointains, les tributs prélevés sur eux : tout cela durant les quelques mois, ina ris sarrutiya, qui précédèrent sa première année officielle et complète. Il est très admissible qu’une partie de ces faits aient eu leur exécution sous le règne et pour le compte de son prédécesseur, quoique peut-être avec le concours de Sargon comme général ; monté sur le trône, Sargon aura revendiqué pour lui toute la campagne. Oppert a essayé de documenter ce partage entre les deux rois, assyriens, en faisant remarquer que la destruction de la ville de Sabaraïn, placée par la Chronique babylonienne dans le règne de Salmanasar, pouvait précisément confirmer cette hypothèse à cause de la ressemblance des caractères ba et ma, et de la divergence des transcriptions entre la Chronique et les textes assyriens. — On peut aussi trouver la conciliation du côté du texte hébreu ; l’annaliste du règne d’Osée ne donne le nom de Salmanasar qu’au début du récit ; dans le reste de la narration il mentionne cinq fois en termes généraux le roi d’Assur ; le même récit est donné au chapitre suivant, IV Reg., xviii, 9-10 ; mais le verbe qui indique la prise de la ville, au lieu du singulier, est au pluriel, ilkidu, comme s’il ne se rattachait plus au sujet des verbes précédents, Salmanasar. On peut donc admettre que le roi d’Assur, non nommé, jt. 11, est un autre personnage. — La solution définitive ne pourra être donnée que si l’on découvre un jour les annales de ce prince. G. Rawlinson, The five great Monarchies, 1879, t. ii, p. 135-139 ; Maspero, Histoire ancienne des peuples de l’Orient, les Empires, p. 209-216, où il désigne ce prince sous le nom de Salmanasar V, comme J. Menant, Annales des rois d’Assyrie, p. 149150 ; Schrader, Keilinschriftlîche Bibliotek, t. ii, p. 3233 ; p. 276-277 ; Schrader-Whitehouse, The Cuneiform Inscriptions and the old Testament, t. i, 1885, p. 258 267 ; Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 6e édit., t. iii, p. 543-595. E. Panxier.

    1. SALMERON Alfonso##

SALMERON Alfonso, le quatrième et le plus jeune des premiers compagnons de saint Ignace de Loyola,

V. — 44