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SALÉCHA — SALEM


population, formée de Druzes et de chrétiens syriens suivant le rite grec, n’atteint pas le nombre de mille habitants. Ils se livrent presque exclusivement à la culture du blé, favorisée du reste par la grande fertilité du territoire environnant. — Voir J.-J. Burckhardt, Travels in Syria and the Holy Land, in-4°, Londres, 1822, p. 100-103 ; M. de Vogue, La Syrie centrale, Inscription sémit., Paris, 1869, p. 107-119 ; P. Séjourné, A travers le Bauran, dans la Revue biblique, 1898, p. 608-609. L. Heidet.

    1. SALED##

SALED (hébreu : Séléd ; Septante. 2*Xs6), fils de Nadab et frère d’Apphaïm. Il descendait de Juda par Hesron et Jéraméel ; il mourut sans enfants. I Par., ii, 30.

    1. SALEM##

SALEM (hébreu : Sàlêm, « pacifique » ), nom de lieu.

1. SALEM (Septante : Sa), -^), ville dont Melchisédech, contemporain d’Abraham, était roi. Gen., xiv, 18 ; Heb., vii, 1, 2. On l’identifie généralement avec Jérusalem, 1° comme le fait le texte hébreu du Ps. lxxvi (lxxv), 3, qui par Sàlêm désigne Jérusalem. Les Septante ont traduit èv eîpT|VY), et la Vulgate in pace, mais le parallélisme de Sàlêm avec Sion prouve que nous avons là le nom propre du lieu où Dieu habite dans son temple et où on lui rend un culte, et il faut traduire :

Dieu est connu en Juda,

Son nom est grand en Israël ;

Son tabernacle est à Salem

Et sa demeure à Sien.

L’abréviation de Jérusalem en Salem semble pouvoir s’expliquer par l’orthographe de ce nom dans les lettres assyriennes trouvées à Tell el-Amarna. Ce nom, tel qu’elles nous le font connaître à l’époque antérieure à la conquête de la Terre Promise par les Israélites, se composait de deux éléments, Uru et Salim (voir Jérusalem, t. iv, col. 1319) ; Uru signifie « ville >> ; on comprend qu’on a pu le sous-entendre. — 2° Abraham passa à Salem en revenant de poursuivre Chodorlamor et ses alliés. La route pour se rendre du nord au sud de la terre de Chanaan pouvait le faire passer tout naturellement près de Jérusalem, et le texte sacré dit formellement, Gen., xiv, 17, qu’il rencontra le roi de Sodome venu au-devant de lui, dans la vallée de Savé, laquelle est probablement la vallée de Géennom (l. iv, col. 155), qui contourne Jérusalem à l’ouest-sud ; c’est là aussi que Melchisédech, le roi de Salem, bénit Abraham. Gen., xiv, 18. Salem et Jérusalem sont donc la même ville. Voir Savé. — 3° Le second élément du nom de Melchi-sédech se retrouve dans le nom du roi de Jérusalem qui régnait dans cette ville à l’époque de Josué, Adoni-sédech, Jos., x, 1, ce qui semble indiquer que le mot sédech caractérisait les noms royaux de Jérusalem. Il faut noter cependant que les Septante ont lu Adonibézech au lieu d’Adonisédech, ce qui rend cette dernière leçon un peu suspecte. — 4° Josèphe, Ant. jud., I, x, 2 ; Bell, jud., VI, x ; Onkelos et tous les Targums identifient Salem avec Jérusalem. D’après un fragment conservé par Eusèbe, Prsep. Evang., ix, 17, t. xxi, col. 708, la rencontre d’Abraham et de Melchisédech aurait eu lieu au Mont Garizim (Ar-Garizim), probablement parce que certains confondaient le Salem de Gen., xxxiii, 18, avec Sichem. Voir Salem 2. Saint Jérôme, par suite de cette même confusion entre le Salem de Gen., xiv, 18, avec celui de Gen., xxxiii, 18, affirme, Epist. lxxui ad Evang., 7, t. xxii, col. 680, que la Salem de Melchisédech est un oppidum juscla Scythopolim, quod usque hodie uppellatur Salem [Salumias, dans VOnomasticon, 1862, p. 323 ; cf. p. 297), et ostenditur ibi palalium Melchisédech, et nwgniludine ruinarum, veleris operis-oslendem magnitu dinem ; il l’identifie expressément avec là Salem de Jacob. Mais le saint docteur reconnaît lui-même au commencement de la même lettre, n. 2, col. 677, que les anciens auteurs ecclésiastiques, saint Hippolyte, saint Irénée, Eusèbe de Césarée, Onomast., p. 233, Eusèbe d’Ëmèse, Apollinaire, Eustathe font tous de Melchisédech un roi de la ville de Jérusalem, appelée d’abord Salem. Bien plus, Qusest. in Gen., xiv, 18, t. xxiii, col. 961, il écrit, sans y contredire : [Melchi-’sedech] rex Jérusalem dicilur, quæ prius Salem appellabatur. Cf. Onomasticon, au mot Jérusalem, p. 237. Voir Jérusalem, t. iv, col. 1377. L’opinion de saint Jérôme, plaçant la résidence de Melchisédech près de Bethsan (Scythopolis) se concilie difficilement avec ce qui est raconté Gen., xiv, 17, que le roi de Sodome alla à la rencontre d’Abraham. Il dut y aller quand le vainqueur de Chodorlahomor passa dans son voisinage à Jérusalem, et non remonter jusqu’à Bethsan qui est trop éloignée. Saint Jérôme a placé la capitale de Melchisédech au nord de la Palestine, parce qu’il l’a confondue avec Salim, près d’Ennom, où baptisait saint Jean-Baptiste. Joa., iii, 23. Voir Salim 2.

2. SALEM (Septante : 2aXr, |ji), nom propre de lieu d’après les versions anciennes (Septante, Vulgate, Peschitto). Jacob, à son retour de Mésopotamie, alla de Socoth « à Salem, ville des Sichémites », traduit la Vulgate, Gen., xxxiii, 18. — 1° De nombreux interprètes modernes à la suite du Targum d’Onkelos et de Jonathan, du Samaritain, de l’Arabe, etc., croient que Sàlêm du texte hébreu n’est pas un nom propre dans ce passage, mais un substantif commun, signifiant « paix, sécurité » et traduisent : « Jacob arriva en paix à Sichem », c’est-à-dire sans accident, cf. Gen., xxviii, 21. — 2° D’autres interprètes maintiennent l’exactitude de la traduction ancienne et allèguent en sa faveur qu’aujourd’hui.encore il existe à quatre kilomètres et demi environ à l’est de Naplouse (l’ancienne Sichem), et par conséquent sur la route que devait suivre Jacob en venant d’au delà du Jourdain, une localité du nom de Salem, « petit village de deux cents habitants au plus, dit V. Guérin, Samarie, 1. 1, p. 456. Une douzaine de citernes antiques creusées dans les lianes de la colline sont actuellemeut à sec. Les femmes du village vont chercher de l’eau à un kilomètre de là vers le nord-nord-ouest, à une source appelée’Aïn-Salem. Elle s’écoule de dessous un rocher par un petit canal d’apparence antique et est recueillie dans une longue auge monolithe, qui est probablement un ancien tombeau. Le village de Salem répond par son nom et par sa position à l’antique Salem que traversa Jacob arrivant de Mésopotamie, avant de dresser sa tente près de la ville de Sichem. » — 3° Une troisième opinion, soutenue par Eusèbe et non combattue par saint Jérôme dans VOnomasticon, 1862, p. 322-323, 346-347, identifie Salem avec Sichem : 2a).rj, ii, wdXiç Erai’uwv, rjTic ioù Sujrél 1- — Ss^lu, , x<*i *l Emiui, xïi t) EaXrin, itéXi ? IïxtoS. Cette identification ne peut se justifier.

3. SALEM (VALLÉE DE). Les Septante, Judith, iv, 4, mentionnent une vallée de Salem, tov aûXûva SaÀrju, , où les Juifs envoyèrent des messagers pour mettre ce pays en défense à l’approche de l’armée d’Holoferne. C’est peut-être la Salamiasque mentionne saint Jérôme, Onomast., 1862, p. 323, à huit milles romains (environ douze kilomètres) de Scythopolis ou Bethsan. Cette vallée n’est pas nommée dans la Vulgate.

4. SALEM. Les Septante, Jer., xlviii, 5, nomment Salem, au lieu de Silo, qu’on lit dans l’hébreu et la Vulgate, Jer., xli, 5, parmi les villes dont quelques habitants furent tués par Godolias en se rendant à Jérusalem. On peut faire valoir en laveur de la leçon