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SALATHIEL — SALÉCHA


Calmet, Dict. de la Bible, édit. Migne, t. IV, col. 231, « descendait de Salomon par Roboam, selon saint Matthieu, et du même Salomon par Nathan, selon saint Luc. En Salathiel se réunirent les deux branches de cette illustre généalogie, en sorte que Salathiel était fils [descendant] de Jéchonias selon la chair, comme il parait par les Paralipomènes, iii, 17, 19… et il pouvai être fils de Néri par adoption, ou comme ayant épousé l’héritière de Néri, ou même comme étant sorti de la veuve de Néri, mort sans enfants, car en tous ces cas, il passait pour fils de Néri selon la Loi. » — Des commentateurs prétendent identifier le Néri de Luc, iii, 27, avec le Nérias père du prophète Baruch, Jer., xxxii, 12, mais rien ne justifie cette identification. Voir Nérias, t. iv, col. 1604.

2. SALATHIEL, un des ancêtres de Judith dans la Vulgate, Judith, viii, 1, mais ce nom est probablement une altération du nom de Salamiel. Voir Salamiel, col. 1366.

SALÉ (hébreu : Sélali, « javelot » ou « rejeton » ; Septante : Ea>ô), fils d’Arphaxad, d’après l’hébreu et la Vulgate ; fils de Caïnan et petit-fils d’Arphaxad, d’après les Septante. Voir Caïnan 2, t. ii, col. 41. Il descendait de Sem et fut père d’Héber, ancêtre d’Abraham. Gen., x, 24 ; xi, 12-15 ; I Par., i, 18, 24 ; Luc, iii, 35.

    1. SALÉBIM##

SALÉBIM (hébreu : Sa’albîm, « [lieu des] chacals » ; Septante : ©aXaéi’v, Jud., i, 35, et SaXocéiv, III Reg., iv, 9), ville de Dan. C’est très probablement la même localité qui est appelée Sélébin (hébreu : Sa’âlabin ; Septante : SaXotutv), dans Josué, xix, 42, et qui est énumérée parmi les villes attribuées à la tribu de Dan. Josué la mentionne entre Hirsémès ou Bethsamès et Aïalon. Le livre des Juges, i, 35, qui la place également auprès d’Aïalon et du mont Harès, nous apprend que les Amorrhéens empêchèrent les Danites de s’établir à Salébim d’une manière stable. Sous le règne de Salomon, un des douze nissabîm ou chefs qui étaient chargés de fournir des vivres au roi, Bendécar, comptait Salébim parmi les villes où il faisait les perceptions en nature pour la subsistance royale, III Reg., iv, 9. — VOnomasticon, édit. Larsow et Parthey, 1862, p. 322, 323, identifie Salébim avec Salaba dans le territoire de Sébaste (Samarie) mais ce site est trop septentrional et trop éloigné d’Aïalon. Saint Jérôme lui donne sa véritable situation, In Ezech., xlviii, 21-22, t. xxv, col. 488, en nommant les tours de Salebi (Salébim) entre celles d’Ailon (Aïalon) et d’Emaùs (Emmaûs) ou Nicopolis. Le nom de Sa’albîm s’explique facilement dans ces parages où les chacals abondent encore de nos jours. Les explorateurs anglais, Palestine Exploration Fund, Memoirs, t. iii, p. 52, identifient Salébim avec Salbit, à trois kilomètres environ au nord d’Emmaus, à quatre kilomètres et demi au nordouest d’Aïalon et à treize kilomètres au nord de Bethsamès. Voir la carte de Juda, t. iii, col. 1756 ; Dan, t. ii, col. 1233.

    1. SALÉCHA##

SALÉCHA (nébreu : Salkâh ; Septante : … « ’EX-/5, Deut., iii, 10, et Codex Alexandrinus, Jos., xiii, 11 ; lUx/a : , Valicanus, Jos., xii, 4 ; ’Axà, ibid., Jos., xiii, 11 ; Scia, ibid., I Par., v, 11 ; ’AoeXy.i, Alex., Jos., xii, 4 ; Ee>-/i, ibid., I Par., v, 11 ; Vulgate, Deut., iii, 10 et I Par., v, 11 ; Selcha), ville de la frontière orientale de Rasan, puis du pays d’Israël, aujourd’hui i$elkhad. Ce nom est aussi prononcé Çalkhat. Il est écrit Çalhad, dans l’inscription nabuthéenne d’une stèle érigée dans l’endroit même et datée de la 17e année du roi « Malichus fils d’Arétas, ami du peuple », c’est-à-dire de l’an 50 après J.-C. Corpus inscriptionum semiticarum, n° 182, t. i, part. 2, p. 207. Salécha est situé à

24 kilomètres à l’est de Bosrâ et à 62 à l’est-sud-est d’ed-Der’ah, sur la frontière sud-est du Hauran. Bâti en gradins sur les flancs d’une colline volcanique et couronné de son gigantesque château, flanqué de grandes tours, qui s’élèvent àl510mètres au-dessus du niveau de la Méditerranée, Salkhad présente l’aspect le plus imposant. De là, le regard s’étend vers l’ouest par-dessus les plaines de la Nouqrâ.les vallées du Djôlanetde la Galilée inférieure jusqu’à la chaine du Carmel ; au sud-ouest la voie embrasse l’ancien pays de Galaad tout entier, au sud le Hamâd « t au nord-est l’immense région parcourue par les Arabes nomades. L’ancienne voie romaine venant d’Edrei et de Bosra qui reliait la Syrie, en traversant ce vaste désert, à la Babylonie, passe au pied de la colline. Par cette situation commandant toute la contrée du sud-est, Salkhad devait être le plus puissant rempart protégeant les Israélites contre les incursions des « fils de l’Orient ». Les habitations sont presque toutes anciennes, construites en pierres de basalte et dans le genre du Hauran. Un large fossé, aujourd’hui presque comblé par les décombres, séparait la ville de la citadelle. En son état actuel, celle-ci est l’œuvre, d’après les inscriptions qui s’y lisent, des princes musulmans du moyen âge. Les deux lions sculptés qui se voient du côté du midi, dont Bibars avait fait son emblème, permettent de croire que ce sultan a pris une part importante à cette restauration ; mais les aigles qui sont au-dessus des portes montrent que les Romains s’y étaient fortifiés auparavant. Avant ceux-ci la position était occupée déjà par les Nabuthéens, les inscriptions tracées dans les caractères usités par ce peuple l’attestent, et sans doute dès le vu » siècle avant J.-C, époque où les inscriptions assyriennes nous les montrent occupant déjà le Hauran. Cf. F. Vigouroux, Mélanges bibliques, 1889, p. 311 ; Corpus inscript, semit., n. 182-185, 1. 1, part, ii, p. 206-209. Toutefois diverses parties des murailles et des soubassements semblent indiquer que cette forteresse a des origines plus anciennes encore. — À l’arrivée des Israélites, Salécha était une des villes principales du royaume d’Og ou du pays de Basan et elle parait une des soixante « fortifiées de remparts élevés et fermées de portes munies de serrures » dont Moïse s’empara alors. Cf. Deut., iii, 3-10. Dans le partage de la contrée transjordanienne, elle fut donnée à la demi-tribu orientale de Manassé. Deut., 13. Les Gadites s’y établirent, après la défaite infligée par eux aux Agaréens, au temps du roi Saûl. I Par., v, 11. Elle dut tomber au pouvoir des rois syriens de Damas sous le règne d’Achab, quand ils s’emparèrent de Ramoth et d’une partie du pays de Galaad. Ce fut sans doute à la suite de la prise de Damas par Théglathphalasar III et de la transportation en Assyrie des populations syriennes (734), que les Nabuthéens occupèrent le Hauran et Salécha. — On ignore jusqu’ici quel est le nom dont firent usage les Romains pour désigner cette ville. — Les Arabes ont rattaché à Salkhad plusieurs légendes sur Moïse et Aaron, suggérées sans doute par le souvenir de la prise de la ville par le grand prophète d’Israël. Cf. Guy le Strange, loc. cit. Leurs écrivains ont vanté beaucoup cette ville où souvent se sont réfugiés leurs princes, à cause de sa situation extraordinaire et de la force de sa citadelle ; leurs anciens poètes ont célébré encore ses vignes et son viii, Cf. Vaqùt, Diciionn. géograph. (en arabe), édit. Wûstenfeld, Leipzig, 1866, t. iii, p. 380 ; Abul-Féda, Géogr. (en arabe), édit. Reinaud et de Slane, Paris, 1840, p. 259 ; Mudjir ed-Din, Hist. de 1er. et d’Hébron (en arabe), Le Caire, 1283 (1866), p. 351, 437. Au moyen âge elle fournissait de riz les marchés de Damas et de la Syrie. Ed-Dhaheri, Syria descripla, édit. Rosenmûller, Leipzig, 1828, p. 21-22. Aujourd’hui le château est abandonné et de ses habitations la moitié sont vides. La