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SALAMIEL — SALATHIEL


le texte grec dit qu’il était fils deSapatraSai] elle porte, IX, 2, que Judith était de la tribu de Siméon.

    1. SALAMINE##

SALAMINE (Sextile), ville maritime (fig. 281) sur la côte orientale de l’Ile de Chypre, à l’extrémité d’une plaine fertile qui s’étend de l’est à l’ouest, entre deux chaînes de montagnes ; auprès d’elle coulait le Pédiseos, la seule rivière digne de ce nom qui arrose l’île. Voir la carte de Chypre, t. ii, col. 1167-1168 ; Ptolémée, "V, xiv, 3 ; Strabon, XIV, vi, 3 ; Pline, H. N., v, 35 ; Diodore de Sicile, xx, 48.

1° Histoire de la ville. — D’après la légende, Salamine aurait été fondée par Teucer, fils de Télamon, roi de l’île du même nom qui est située en face de l’Attique. Ce qui est certain, c’est que, dans les anciens auteurs, elle apparaît toujours comme une colonie ou une ville attique, qui remontait au moins au VIe siècle avant J.-C. Divers géographes lui attribuent toutefois une origine phénicienne, et expliquent ainsi son nom, qu’ils rattachent au mot sémitique salôm, « paix ». Il est possible que l’élément grec et l’élément phénicien aient été à la base de sa population primitive. Munie d’un excellent port, parfaitement abrité, qui pouvait contenir une flotte entière, Diodore de Sicile, xx, 21, et rapprochée soit de la côte syrienne, soit du rivage cili 28t. — Monnaie de Salamine de Chypre. {IMP. TI.] CLAUDIUS CAESAR AUG [P. M. TR. PJ. Tète laurée de Claude, à gauche. — 1$. KOIXON KrnPIQN. Dans une couronne de laurier. Grenetis.

cien, elle ne pouvait manquer de devenir un centre commercial très prospère. Aussi fut-elle longtemps la cité la plus importante de toute la Chypre. Diodore de Sicile, xiv, 98 ; xvi, 42 ; Ammien Marcellin, vii, 8. Elle était fortifiée, et on la regardait comme la clef de l’île, Diodore de Sicile, xii, 3. Au Ve siècle elle devint le siège de rois puissants, dont le plus célèbre fut Évagoras (410-372 avant J.-C). C’est en face d’elle qu’eut lieu, en 306, la plus grande bataille navale des temps anciens, dans laquelle Démétrius I er Poliorcète, filsd’Antigone, battit la flotte gréco-égyptienne de Ptolémée I er. Quelques années après, en 295, Salamine passait au pouvoir des rois d’Egypte. À l’époque des Romains, qui en devinrent maîtres en 58 avant notre ère, tout le district oriental de la Chypre faisait partie du territoire de Salamine. Ptolémée, V, xiv, 5. Au temps de Notre-Seigneur, on lui donne souvent le titre de métropole de l’île. Elle eut beaucoup à souffrir, lorsque les Juifs se révoltèrent sous Trajan, 116-117 après Jésus-Christ. Voir Orose, Hist. adversus paganos, vii, 12, t.xxxi, col.l092 ; Milman 1 iïisto), (/o/’  « AeJeî « s, t. in.p.lll112. Au îv* siècle de notre ère.ony découvrit lesreliques de saint Barnabe, avec une copie de l’évangile selon saint Matthieu. Saint Épiphane fut un de ses plus glorieux évêques (467-403). Les Arabes la détruisirent totalement en 647 ou 648. Pococke a retrouvé les ruines de Salamine, un peu au nord de Fâmagouste, qui a remplacé la ville antique. Elles sont peu considérables, et ne consistent guère qu’en quelques colonnes-brisées et en fragments de maçonnerie. Le port, autrefois si

actif, a été envahi par le sable et les plantes épineuses. Non loin de là, on voit un monastère grec qui porte le nom de saint Barnabe, et un village appelé « Saint-Serge », évidemment en souvenir du proconsul Sergius Paulus, converti par saint Paul à Paphos, à l’autre extrémité de l’île.

2° Mention dans la Bible. — II est question de Salamine au livre des Actes, xiii, 5, à l’occasion du premier voyage apostolique de saint Paul. Il y aborda avec Barnabe et Jean-Marc, ses deux compagnons, en venant de Séleucie, port d’Antioche de Syrie. C’est cette ville qu’if évangélisa tout d’abord dans l’Ile de Chypre. Elle contenait plusieurs synagogues, Act., xiii, 5 ; d’où il suit que les Juifs y étaient nombreux, et ce motif contribua sans doute à attirer l’Apôtre. — Voir J. Meursius, De Cypro, Leyde, 1724, p. 56-57 ; W. H. Engel, Kypros, exiie Monographie, 2 in-8°, Berlin, 1841, t. i, p. 89-90 ; Ross, Reisen nach Kos, Halikarnassos, Rhodes und Cypern, in-8°, Halle, 1852, p. 118-125 ; di Cesnola, Cypern, ils ancient ciliés, tombs and temples ; in-8°, Londres, 1877 ; Id., Salaminia, History, treasury and antiquities of Salamina, in-8°, Londres, 2e édit., 1884 ; von Lbher, Cypern, Reiseberiche nach Natur und Landschaft, Volkund Geschichte, in-8°, Stuttgart, 1878.

L. Fillion.

    1. SALATHI##

SALATHI (hébreu : Çiltâï ; Septante : SejviaOi ; Lucien : SiXa8â), delà tribu de Manassé. Il était à la tête de mille hommes et alla avec eux et d’autres chiliarques de sa tribu rejoindre David à Siceleg quand celui-ci y revint renvoyé par les Philistins en guerre contre Saûl. I Par., xii, 20. — Un Benjamite, appelé aussi $iltâï dans le texte hébreu, est nommé Séléthaï dans la Vulgate. I Par., viii, 20. Voir Séléthaï.

    1. SALATHIEL##

SALATHIEL, nom de deux Israélites dans la Vulgate.

1. SALATHIEL (hébreu : Sealfi’êl [dans Aggée, Saiiî’ê(], « demandé à Dieu » ; Septante : 2aXa61Y|), ), père de Zorobabel et l’un des ancêtres de Noire-Seigneur. I Esd. m, 2 ; v, 2 ; II Esd., xii, 1 ; Agg., i, 1, 12, 14 ; ii, 2, 23 ; I Par., iii, 17 ; Matth., i, 12. D’après I Par., iii, 19, Zorobabel aurait eu pour père Phadaïa, frère de Salathiel, mais plusieurs manuscrits des Septante lisent Salathiel au lieu de Phadaïa. Voir Phadaïa 2, col. 180. D’après Luc, iii, 27, Salathiel était fils de Néri. Il était au contraire fils de Jéchonias, roi de’Juda, d’après I Par., iii, 27, et même son fils aîné, si l’on admet que, dans ce verset, Asir n’est pas un nom propre désignant un fils de Jéchonias, comme l’ont compris les Septante et la Vulgate, mais un adjectif, ’assit ; signifiant « captif », qui se rapporte à Jéchonias et indique que ce roi aurait engendré Zorobabel pendant sa captivité à Babylone. Voir Asm 1, t. i, col. 1102. En prenant Asir pour un nom propre, l’hébreu doit se traduire : « Fils de Jéchonias : Asir ; Salathiel, son fils, » ces derniersmots « son fils » semblent devoir se rapporter alors à Asir, qui aurait été le père de Zorobabel, mais les différents passages où Zorobabel est appelé expressément « fils de Salathiel », montrent que cette interprétation n’est pasexacte. — Ce qui est dit, Luc, iii, 27, que Salathiel était fils de Néri crée une difficulté généalogique nouvelle que les commentateurs n’ont pas réussi à expliquer d’une façon certaine. D’après Cornélius a Lapide et d’autres interprètes, le Zorobabel et le Salathiel nommés dans saint Matthieu, I, 12-13, sont de » personnages différents du Zorobabel et du Salathiel nommés dans saint Luc, quoique descendant les uns et les autres de David. Corn, a Lapide, Comm. in Evangelia, édit. Padovani, t. iii, Turin, 1897, p. 222. Cette opinion n’est pas probable. Un croit plus communément que c’est la loi du lévirat qui est cause de la divergence entre les deux généalogies. Salathiel, dit