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SADOG — SAGAN

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Emmer 1, t. ii, col. 1763. Il est peut-être identique à Sadoc 7.

6. SADOC, « un des chefs du peuple » qui signèrent l’alliance avec Dieu du temps de Néhémie. II Esd., x, 21. Quelques exégètes le confondent avec Sadoc 4, parce qu’il est nommé dans ce dernier passage après Mésizabel, comme l’est également le Sadoc de II Esd., iii, 4.

7. SADOC, scribe, à qui Néhémie confia, ainsi qu’à Sélémias le prêtre et à quelques Lévites, la garde des magasins où l’on recueillait les dîmes des Israélites. II Esd., xiii, 13. Certains commentateurs identifient ce Sadoc avec Sadoc 5, d’autres avec Sadoc 4, d’autres avec Sadoc 6, mais on ne peut donner pour ou contre ces identifications de raison décisive.

8. SADOC, un des ancêtres de Notre-Seigneur dans la généalogie de saint Matthieu, i, 14. Il descendait de Zorobabel et était fils d’Azor et père d’Achim.

    1. SAFRAN##

SAFRAN (hébreu : karkôm ; Septante : xpôxo ;  ; Vulgate : crocus), plante odorante.

I. Description. — Cette substance à la fois aromatique et tinctoriale est fournie par les stigmates du Crocus sativus L. de la famille des Iridées. L’Orient est la patrie des Crocus, dont on a décrit près de 50 espèces. Toutes sont des herbes à tige courte et bulbeuse, protégée par la base dilatée et persistante des anciennes feuilles, sous forme de tuniques membraneuses. Les fleurs paraissent soit au printemps, soit à l’automne, entourées par une touffe de feuilles linéaires. Le tube allongé du périanthe, qui part du bulbe, simule un pédoncule, et se dilate en une coupe infundibuliforme composée de six pièces dont les externes sont plus larges et opposées aux étamines. L’ovaire est profondément enfoui, mais surmonté au centre de la fleur par un style filiforme, divisé lui-même en 3 branches stigmatiques enroulées en cornet et progressivement évasées jusqu’à leur extrémité. Ce sont les parties que l’on récolte comme étant le siège principal de la matière colorante rouge-orange, unie à une huile essentielle, et dont le pouvoir colorant est si considérable qu’il communique une teinte encore appréciable à 200000 parties d’eau. Le Crocus salivus (fig. 278), spontané dans les montagnes de la Grèce et de l’Asie Mineure, est l’objet d’une culture étendue. Il se reconnaît à ses fleurs violettes, automnales, entourées d’une spathe à leur base, et naissant d’un bulbe à tuniques réticulées. F. Hï.

II. Exégèse. — Le karkôm ne se présente qu’une seule fois dans l’Ancien Testament. Il est mentionné dans la description d’un jardin, où croissent avec les fruits les plus exquis, les plantes les plus odoriférantes, comme le cypre, le nard, le cinnamome… et le karkôm. Cant., iv, 14. Les anciennes traductions et le nom lui-même rendent l’identification facile. Car le karkôm, c’est le kurkam ou kurkama araméen, le kurkum arabe qui rappelle le karkum persan et même le sanscrit kunkuma. Le grec xsôxo ; paraît bien avoir la même origine. C’est bien le Crocus salivus que les Iraducteurs grecs, chaldéens, arabes, et la Vulgate ont en vue dans ce passage du Cantique des Cantiques. Cette plante est souvent mentionnée dans le Talmud, Schebiit, 110 a ; Baba Metsia, Wl, 6, etc. Les Arabes lui donnent plus volontiers le nom de za’feran, d’où est venu notre mot safran : ce terme désigne vulgairement la plante avec sa fleur, mais plus précisément les stigmates de

. cette fleur ou la poudre odorante qu’on en tire.

Le Crocus sativus et les autres espèces qui donnent le safran étaient très répandus dans le Liban et en Syrie. On les cultivait pour en recueillir le parfum et la couleur. Le Crocus revient souvent dans les auteurs

classiques. O. Celsius, Hierobolanicon, in-8°, Amsterdam, 1748, 1. 1, p. 11-17. La préparation n’est pas compliquée. Les femmes et les enfants coupent les stigmates de cette fleur. On les sèche au soleil et on les réduit en poudre. Ou bien avant de les sécher on les presse de façon à former de petites tablettes, et on les vend dans les bazars d’Orient. On se sert de cette poudre pour parfumer les habitations et les étoffes ; on en assaisonne les mets, les sauces ; le parfumeur la mêle aux huiles et aux onguents. On estime sa couleur jaune-orange. Alph.de Candolle, Origine des plantes cultivées, in-8°, Paris, 1886, p. 132, pense que le karkôm désignerait plutôt le Carthamus tinctorius, dont les fleurs servent pour colorer en jaune ou en rouge. Les bandes qui en touraient les momies des anciens égyptiens sont, en effet, teintes de carthame. Les raisons qu’il invoque sont le nom arabe du carthame, et l’absence de culture du safran en Egypte et en Arabie. Mais le qurfum arabe, f^y* (carthame), n’a rien de commun avec le

karkôm hébreu, apparenté au contraire au kurkum arabe, £$, le Crocus sativus. De plus le Cantique ne

fait pas allusion à l’Egypte. Le Crocus cultivé au Liban, en Cilicie, en Asie Mineure, était assez connu de l’auteur du Cantique pour le faire entrer dans sa description. — Il n’y a pas plus de raison d’identifier le karkôm hébreu avec un nom trouvé dans les inscriptions sabéennes kamkam. Mordtmann et Mùller, Sab. Denkm., 1883, 82 ꝟ. Le docleur H. Mùller rapproche ce mot du Cancamum de Pline, H. N., xii, 44. Cancame est le nom ancien de la gomme-résine, fournie en Arabie par les Amyris Kalaf et Kafal de Forskal. La ressemblance de noms a fait aussi rapprocher le karkôm hébreu de la plante indienne, aromatique et tinctoriale, appelée Curcuma, de la famille des Zingibéracées. — DansLam., iv, 5, la Vulgate traduit à tort par croceis, le mot hébreu tôld’, « la pourpre ». E. Levesque.

    1. SAGAN##

SAGAN (hébreu : sâgân ; assyrien : saknu ; Septante : orpatïiYo ; , à’p-/.u>v, yuXiaaav ; Vulgate : magistra-