Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome V.djvu/690

Cette page n’a pas encore été corrigée

1345

SADDUCEENS — SADOG

1346

Partisans servîtes d’un pouvoir détesté par la nation, sans idéal religieux, égoïstes, jouisseurs et cruels, ils s’étaient attiré le mépris et la haine du peuple. Ils le méritaient bien.

Voir la bibliographie du mot Pharisiens, col. 217 ; S. Barthel, De Sadducseis, dans le Thésaurus d’Ugolini, xxii ; Grossmann, De philosophia Sadducseorum, Leipzig, 1836-1838 ; Baneth, Ueber den Ursprung der Sadokâer und Boethosâer, dans le Magazin fur die Wissensch. des Judenlh., Leipzig, 1882, p. 1-37, 61-95 ; Davaine, Le Saducéisme, étude historique et dogmatique, Montauban, 1888 ; Stapfer, La Palestine au temps de J.-C, 2e édit., Paris, 1902, p. 259-276, 309321 ; Schûrer, Geschichte des jûdischen Volkes im Zeit. J. C, Leipzig, t. ii, 4e édit., 1907, p. 475-489 ; Lafay, Les Sadducéens, Lyon, 1904 ; Hôlscher, Der

Saddueâismus, Leipzig, 1906.

H. Lesêtre.
    1. SADOG quis##

SADOG quis, « juste » ; Septante : EaSiix ; ZaSiix, etc.), nom de plusieurs Israélites dont le nombre est difficile à déterminer.

1. SADOC, fils (petit-fils) d’Achitob (voir Achitob 2, t. i, col. 145), descendant d’Éléazar, fils d’Aaron, I Par., vi, 4, 11 ; 50-53 ; xxiv, 3, grand-prêtre du temps de David. II Reg., viii, 17 ; xv, 35 36 ; xix, 11 ; xx, 25 ; I Par., xviii, 16.

1° Abiathar avait en même temps la même dignité, mais Sadoc est toujours nommé avant lui, ibid., et il est nommé comme le chef des descendants d’Aaron.

I Par., xxvii, 17. Une partie de son histoire est obscure.

II apparaît pour la première fois après la mort de Saûl, lorsqu’il était encore jeune (na’ar) : il alla à Hébron avec vingt-deux chefs de la maison de son père et beaucoup d’autres pour proclamer David roi d’Israël. Le texte sacré le qualifie de « vaillant », gibbôr hdil {Vulgate : egregim indolis). I Par., xii, 28. Son nom ne reparaît qu’à l’époque de la translation de l’arche par David de la maison d’Obédédom à Jérusalem : il est alors pontife avec Abiathar et en cette qualité il est chargé avec son collègue et les principaux Lévites d’organiser la cérémonie. I Par., xv, 11. C’est la première circonstance dans laquelle Sadoc et Abiathar figurent tous les deux comme grands-prêtres. Nous ignorons comment le pontificat était alors représenté par deux personnages. Abiathar avait succédé à son père Achimélech dans cette fonction, lorsque ce dernier eut été immolé par Saül pour avoir fait bon accueil à David fugitif, Abiathar avait seul échappé au massacre de sa famille et il s’était réfugié, afin de sauver sa vie, auprès de David, qui le traitacomme successeur de son père dans la dignité pontificale. I Reg., xxii, 2024 ; xxiii, 6. Voir Abiathar, t. i, col. 45. D’après I Par., xii, 28, Sadoc paraît avoir été le chef de la famille aaronique d’Éléazar, à l’époque de la mort de Saûl. Ce prince, après la fuite d’Abiathar, avait-il appelé au souverain sacerdoce l’aîné des descendants d’Éléazar ? C’est possible, mais nous n’en avons pas Iapreuve. Quoi qu’il en soit, Sadoc a le rang de grand-prêtre pendant le règne de David. Sa famille, après avoir été attachée à Saül pendant le règne de ce roi, devint invariablement fidèle à David avec Sadoc. Il semble y avoir eu un partage d’attributions entre les deux grandsprêtres : Sadoc et sa famille font le service du Tabernacle et offrent les sacrifices à Gabaon, I Par., xvi, 39-40 ; Abiathar eut à s’occuper de l’arche d’alliance, mais non exclusivement et conjointement avec Sadoc. I Par., xv, 11 ; II Reg., xv, 24-29.

2° Sadoc et Abiathar jouèrent un rôle important à l’époque de la révolte d’Absalom contre son père et contribuèrent efficacement à conserver le trône à David. Ils voulurent d’abord accompagner le roi dans sa fuite et emporter avec eux l’arche d’alliance de Jérusalem,


mais David les fit rester dans la capitale, afin d’y suivre la marche des événements et de le renseigner par l’intermédiaire de leurs fils, Achimaas et Jonathas, sur tout ce qui se passerait. II Reg., xv, 24-29. Les deux grands-prêtres et leurs fils accomplirent fidèlement la mission qui leur était confiée. II Reg., xvii, 15-22. Après la mort d’Absalom, à la demande de David, Sadoc et Abiathar persuadèrent aux anciens de Juda de rappeler le roi dans sa capitale. II Reg., xix, 11.

3° Les deux pontifes qui avaient jusque-là marché d’accord prirent chacun un parti différent à l’époque de l’avènement de Salomon à la royauté. Sadoc se rangea du côté du fils de Bethsabée ; Abiathar fit cause commune avec Adonias. III Reg., i, 7-8. Sadoc sacra Salomon roi d’Israël, ꝟ. 32-40, et lorsque ce prince fut solidement assis sur son trône, il déposa Abiathar et Sadoc resta seul grand-prêtre. III Reg., ii, 27-36. Ainsi s’accomplit le châtiment par lequel Dieu punit la maison d’Héli des crimes de ses fils Ophni et Phinées.

I Reg., ii, 27-36 ; iii, 11-13. Voir HéliI, t. iii, col. 569. Le souverain pontificat passa ainsi définitivement de la famille d’ithamar dans celle d’Éléazar en la personne de Sadoc.

4° C’est le dernier événement qui nous soit connu de la vie de Sadoc ; il n’est pas même nommé dans le récit de la construction et de la dédicace du Temple, quoique, d’après Josèphe, Ant. jud., X, viii, 6, il soit le premier grand-prêtre quiyaitpontifié. — Dans II Reg., xv, 27, David l’appelle rô’éh, « voyant », d’après le texte massorétique et d’après la Vulgate ; les Septante ont lu autrement l’hébreu : ÏSets, « voyez ». La leçon rô’éh est sujette à caution ; si elle est exacte, il est difficile d’expliquer pourquoi ce titre est donné à Sadoc.

— Sur l’Achimélech qui est nommé comme grandprêtre avec Sadoc II Reg., viii, 17, voir Achimélech 3, t. i, col. 142.

5° Le souverain pontificat se transmit dans la descendance de Sadoc. Il eut sans doute pour successeur. son fils Achimaas, qui fut remplacé lui-même par son fils Azarias. —III Reg., iv, 2 ; IPar., vi, 9-15, donnent la succession des grands-prêtres de la maison de Sadoc jusqu’à Josédec, à l’époque de la captivité de Babylone, et la suite de cette succession est marquée dans Esdras et dans Néhémie. Voir Grand-prêtre, 1. 1, col. 305-306. Pendant la captivité, Ézéchiel, dans la seconde partie de ses prophéties, fait à plusieurs reprises l’éloge des descendants de Sadoc. Ezech., XL, 46 ; xlhi, 19 ; xliv, 15 ; XL viii, 11. F. Vigouroux.

2. SADOC, père de Jérusa, femme du roi Ozias et mère du roi Joatham. IV Reg., xv, 33 ; II Par., xxvii, 1. Comme le père de la reine-mère n’est pas ordinairement nommé, on peut induire de l’exception qui est faite ici que Sadoc était un personnage important.

3. SADOC, grand-prêtre, second du nom, fils d’Achitob et père de Sellum. I Par., vi, 12 ; I Esd., vii, 2. Voir Achitob 3, t. i, col. 146. Ce nom ne figure pas dans la liste des grands-prêtres donnée par Josèphe et par le Séder Olam (voir t. iii, col. 305), mais l’Odéas, ’Uôéaç de Josèphe, Ant. jud., X, viii, 6, et le Hosaïah ou Osaïas, du Séder Olam, placé immédiatement avant Sellum, doit être le même que ce Sadoc. On ne sait rien de son histoire.

4. SADOC, fils de Baana, qui travailla du temps de Néhémie à la restauration des murs de Jérusalem.

II Esd., iii, 4. Voir Sadoc 7.

5. SADOC, fils d’Emmer, qui répara devant sa propre maison les murs de Jérusalem du temps de Néhémie, II Esd., iii, 29, du côté oriental de la ville, près de la porte des Chevaux. Voir t. ii, col. 682. Voir aussi

V. — 43