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SAG — SACREMENT


XLiv, 1-12. — On mettait les provisions dans un sac, comme ce paysan égyptien qui se rend au marché (fig. 272). Quand les Gabaonites viennent pour traiter avec Josué, ils portent leurs provisions dans de vieux sacs, pour faire croire qu’ils arrivent de très loin. Jos., ix, 4. On apporte à Elisée vingt pains d’orge et des épis dans un sac. IV Reg., iv, 42. Notre-Seigneur ne veut pas que ses disciples aient des sacs à provisions quand ils vont en mission. Luc, x, 4 ; xxii, 35, 36. — Les sacs servent aussi à mettre de l’argent. Prov., vii, 20. Giézi ramasse dans deux sacs les deux talents d’argent qu’il a reçus de Naaman. IV Reg., v, 23. Le Sauveur veut qu’on se fasse des sacs à argent qui ne s’usent pas, Luc, xii, 33, en distribuant ce qu’on a en aumônes. Voir Bourse, t. i, col. 1899, et les fîg. 595599. — David, avant d’aller à Goliath, met dans son sac de berger cinq pierres destinées à sa fronde. I Reg., xvii, 40. On mettait également dans un sac les pierres qui servaient de poids pour les transactions courantes. Deut., xxv, 13, Prov., xvi, 11 ; Mich., vi, 11. — Judith emporte dans un sac la tête d’Holoferne. Judith, xin, 11. - Quand un sac avait été touché par une bête impure, on le lavait et il restait impur jusqu’au soir. Lev., xi, 32. — Les versions rendent souvent par (Tanxo ; , saccus, le mot saq, même dans des passages où il désigne, non plus le sac d’étoffe grossière, mais le vêtement de poil de chameau ou de chèvre qui servait dans les jours de deuil ou de pénitence. Voir Cilice, t. ii, col. 759, et t. iv, col. 23, fig. 11, à gauche, les Juifs revêtus du sac ou cilice, qui sont conduits

devant Sennacherib.

H. Lesêtre.
    1. SACERDOCE##

SACERDOCE (hébreu : kekunnâh ; Septante : Upaxei’a ; iepaTeu[ » a, Vulgate : sacerdotium). Voir Grand-Prètre, t, iii, col. 295 ; Prêtre, 1. v, col. 640.

    1. SACHACHA##

SACHACHA (hébreu : Sekàkdh, « clôture, haie » ; Septante : Ato^coÇâ ; Alexandrinus : Soj(oxâ)i une des six villes de la tribu de Juda qui étaient situées dans le désert (midbâr) de Juda, c’est à-dire à l’ouest de la mer Morte. Jos., xv, 61. Elle est nommée entre Meddin et Nebsasa, mais le site n’en est pas connu. Elle se trouvait probablement entre le Cédron et Engaddi.

    1. SACHAR##

SACHAR (hébreu : Sàkàr, « salaire » ), nom de deux Israélites.

1. SACHAR (Septante : ’A-^ip ; Alexandrinus : Eocxâp 1, père d’Ahiam, un des gibbôrim de David (t. i, col. 292). I Par., xi, 35. Il est appelé Sarar, II Reg., xxiii, 33.

2. SACHAR (Septante : Ea^* ?) » lévite, quatrième (ils d’Obédédom, un des portiers de la maison du Seigneur. I Par., xxvi, 4.

SACRE des rois. Voir Roi, col. 1117. —Consécration du grand-prêtre, voir t. iii, col. 297 ; des prêtres, voir t. v, col. 646.

    1. SACREMENT##

SACREMENT (Vulgate : særamenlum). Le mot latin vient de sacrare, « consacrer, dédier », et a des significations tTès diverses. — 1° Le sacramentum comme terme technique légal, désignait une somme d’argent que deux parties en procès déposaient in sacro ; celui qui gagnait sa cause recouvrait ce qu’il avait versé ; celui qui la perdait perdait en même temps son dépôt qui revenait au trésor public ; il signifiait de plus, par suite, la cause en discussion elle-même. Comme terme militaire, sacramentum signifiait l’engagement préliminaire pris par ceux qui s’enrôlaient et le serment d’obéissance au commandement. Sous l’empire, ce serment fut souvent aussi prêté par les sujets. À partir d’Horace, Od., II, xvii,

10, sacramentum devint synonyme de serment en général. Il n’est pas employé dans l’Écriture dans tes diverses acceptions.

2° Dans la Vulgate, le mot sacramentum n’apparaît dans l’Ancien Testament que Tob., xii, 7 ; Dan., n. 18, 30, 47 ; iv, 6 ; Sap., ii, 22 ; vi, 24 ; xii, 5. Dans le chaldéen de Daniel, le mot original est razâ’; la traduction grecque l’a rendu par p.xKxzr, f iow ; c’est ce même mot grec qui est employé dans les passages de Tobie et de la Sagesse où no’re Vulgate s’est servie du mot sacramentum (excepté Sap., xii, 5, où le grec porte |jiuerTa8éia, mot diversement interprété et probablement altéré ; une leçon porte èx [autoO ^.ûo-ta ; 9c1170u, « initiés à d’horribles mystères » ). C’est également le même mot (jiusrôptov 1 u i se lit dans les endroits du Nouveau Testament où notre version latine a sacramentum. Ce dernier mot a donc dans le latin scripturaire la même signification que fnxxTriptov dans la Bible grecque. Voir Mystère, t. iv, col. 1368. — Il signifie 1° un secret, Tob., XII, 7 (secret royal) ; Sap., ii, 22 (secrets divins) ;

— 2° une chose cachée et mystérieuse, Dan., Il, 18, 19, 30, 47 (songe mystérieux de Nabuchodonosor) ; IV, 6 ;

— 3° les mystères de la religion chrétienne, le mystère de l’Incarnation, magnum pietatis sacramentum, I Tim., iii, 16 ; la vocation des Gentils, Eph., i, 9 ; iii, 3, 9 ; Col., 1, 27 ; — 4° un sens caché, une signification symbolique. Apoc, i, 20 ; xvii, 7. Dans Eph., v, 32, saint Paul, après avoir parlé de l’union mystique qui existe entre Jésus-Christ et son Église, et rappelé les paroles de la Genèse, ii, 24 (d’après les Septante), relatives à l’institution du mariage, ajoute : Sacramentum hoc magnum est ; ego autem dico in Christo et in Ecclesia. Le sens est : l’union de Jésus-Christ avec son Église est la plus intime et la plus sainte des unions ; le mariage en est l’image sensible, un mystère (i.uazr t ptov ) qui a une signification supérieure. Le mot sacramentum n’est donc pas ici une preuve proprement dite delà sacramentalité du mariage humain, mais c’est néanmoins probablement de là qu’est venue la signification chrétienne attachée au mot « sacrement ». Le concile de Trente, sess.xxiv, de Malrimonio, remarque que le langage de saint Paul « insinue », innuit, le caractère sacramentel du mariage. — Pour les sacrements proprement dits, voir Baptême, t. i, col. 1433 ; Confirmation, t. ii, col. 919 ; Pénitence, t. v, col. 42 ; Cène (pour l’Eucharistie), t. ii, col. 416 ; Extrême-Onction, t. i, col. 2140 ; Ordre, t. iv, col. 1854 ; Mariage, t. iv, col. 770. L’emploi du mot sacramentum avec sa signification chrétienne restreinte se trouve déjà dans Tertullien. Il commence son traité De baptismo, 1, t. i, col. 1197, par ces mots : Félix sacramentum aqux noslrse, quia ablutis delictis prislinse csecitatis in vitam ssternam liberamur. Il appelle aussi l’Eucharistie sacramentum. Adv. Marc., iv, 34 ; v, 8, t. ii, col. 442, 489. Saint Cyprien et saint Augustin font un fréquent usage du même mot dans le même sens.

3° Sacrements dans l’Ancien Testament. — La place importante que tiennent les sacrements dans l’économie de l’Église chrétienne a porté les théologiens à rechercher s’ils avaient existé dans la synagogue. Celle-ci n’a pas possédé des sacrements produisant la grâce par eux-mêmes, mais les sacrifices, les cérémonies, les onctions, les bénédictions qui se pratiquaient dans la religion mosaïque étaient figuratifs des sacrements de la loi nouvelle : la circoncision figurait le baptême ; l’agneau pascal, la mort de Jésus-Christ ; les pains de proposition, la sainte Eucharistie ; l’onction des prêtres, le sacrement de l’ordre, mais c’étaient infirma et egena elementa, dit saint Paul, Gal., iv, 9. Comme l’explique saint Augustin, Enarr. in Ps. lxxiii, 1, t.xxxvi, coI.931 : Sacramenta Novi Teslamenti dant salutem ; sacramenta Veteris Testamenti promiserunt Salvalorem. Et Epist. uv, 1, 1. xxxiii, col. 200, il montre la supé-