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SAARIM — SABA


partie du mot précédent dans l’hébreu : [Bèt] bir’i), ville de la tribu de Siméon. I Par., iv, 31. Dans Josué, six, 6, elle est appelée Sdrâhén (Vulgate : Sarohen ; les Septante ont traduit : oi àYpoi oûtwv, « leurs champs », parce qu’ils ont lu sans doute pnï, au lieu de jrmti).

Dans Josué, xv, 32, son nom est écrit d’ïi^ti ;  ; Septante :

SaXri ; Alexandrinus : SeXselV ; Vulgate : Selim. Cette ville siméonite était située dans la partie méridionale de la Palestine, que le texte hébreu appelle Négéb. Jos., xv, 21, 32. Voir Négeb, t. iv, col. 1557. Le site est inconnu. C’est peut-être la ville chananéenne qui est mentionnée dans les annales de Thothmès III,

Mil "w" *. 14-a, Sarohana, comme « forteresse du

pays de Saruana ou Saluana ». — Une autre ville de la tribu de Juda, qui porte en hébreu le même nom de Sa’âarim, est appelée dans la Vulgate Saraïm. Jos., xv, 36. La plupart des commentateurs ont fait de Saarim et de Saraïm une même ville, à cause de la similitude de nom, et parce que la ville de Saraïm avait été attribuée primitivement à la tribu dé Juda, à laquelle appartint aussi Saraïm ; mais il y a lieu de les distinguer parce que d’après le texte sacré Selim = Saarim était située dans le Négéb, tandis que Saraïm était dans la Séphéla. Jos., xv, 33, 36. Voir Saraïm.

SABA, nom d’homme et de pays. La Vulgate transcrit ainsi des mots orthographiés diversement en hébreu.

1. SABA (hébreu : Sebâ’; Septante : Eaëi), fils aîné de Chus, Gen., x, 7 ; I Par., i, 9. Son nom désigne ses descendants et le pays qu’ils habitèrent. Il faut distinguer avec soin ce-Saba des autres qui portent le même nom dans la Vulgate, mais non en hébreu. Seba’est aussi nommé, Ps. lxxii (lxxi), 10, où il est dit que les rois de Seba’an* (Vulgate : Arabes) et de Seba’, N3D

t :

(Vulgate : Saba), apporteront leurs présents ou leur tribut à Jérusalem (au Messie). Isaïe, xliii, 3, nomme Sebâ’avec l’Egypte et Chus (l’Ethiopie). De même, xlv, 14, où le prophète, au lieu de Sebâ’, emploie le nom ethnique Sebd’lm, et dit que les Sabéens (Vulgate : Sabaim) sont « des hommes de haute taille ». Ce sont là les seuls passages où l’Écriture nomme Sebâ’et ses habitants, à moins qu’on n’admette avec certains critiques que les Sebâ’im sont aussi nommés dans Ézéchiel, zxiii, 42, comme le porte le keri ; le chethib a □>N31D, « les ivrognes » (Alexandrinus : oivopjvoi ;

omis dans le Vaticanus et dans la "Vulgate). Le syriaque a adopté la leçon « Sabéens » et elle paraît la plus naturelle. Josèphe, Ant. jud., II, x, 2, a identifié Sebâ’avec Méroé. Cette identification est la plus communément acceptée. Voir Ethiopie, t. ii, col. 2007-2008.

2. SABA (hébreu : Sebâ’; Septante : Saga), fils aîné de Regma et petit-fils de Chus ; il eut pour frère Dadan. Gen., x, 7 ; I Par., i, 9. Voir Saba 5.

3. SABA (hébreu : Sebâ’; Septante’Sa.Sx), descendant de Sem, fils de Jectan. Gen., x, 28 ; I Par., i, 22, Josèphe, Ant. jud, , I, vi, 4, l’appelle SaSe-Jç. Voir Saba 5.

4. SABA (hébreu : Seba ; Septante : Eaëcc), fils de Jecsan et frère de Dadan, petit-fils d’Abraham et de Cétura. Gen., xxv, 3 ; I Par., i, 32. Voir Saba 5.

5. SABA (hébreu : Seba’; Septante : Saëâ), peuple et contrée d’Arabie, III Reg., x, l, 4, 10, 13 ; II Par., ix, 1, 9, 12 ; Job, i, 15 (hébreu : Sebâ’; Vulgate : Sabsei) ; vi, 19 ; Ps. lxxi (lxxii), 10 (Vulgate : Arabes), 15 (Vulgate : Arabia) ; Is., lx, 6 ; Jer., vi, 20 ; Ezech., xxvii,

22, 23 ; xxxviii, 13. —Joël, iii, 8 (hébreu, iv, 8), nomme les Seba’im ou Sabéens. Les Septante avaient déjà identifié Saba avec l’Arabie, Ps. lxxi, 10, 15, et tous les savants admettent leur interprétation d’une façon générale. — Les Sabéens, d’après les données de l’Écriture, étaient de trois races différentes, chamitique-couschique (voir Saba 2), sémitique jectanide, (voir Saba 3) et sémitique jecsanide (voir Saba 4). Elles purent se mélanger plus ou moins ensemble dans la suite des temps. Il est aussi possible que la couche sémitique se soit superposée à la couche chamitique. Mais, à en juger par la comparaison des divers renseignements fournis par la Bible, les Sabéens septentrionaux paraissent être jecsanides, ceux de l’est couschites et ceux du midi jectanides. Il existait donc des Sabéens dans différentes parties de l’Arabie : il y en avait dans le nord (les Sab’u des inscriptions assyriennes), Job, i, 15 ; VI, 19 ; dansl’est(Ezech., xxvii, 22, cꝟ. 20-21, Saba est associé avec Regma, qu’on place communément à l’est, sur la rive arabe du golfe Persique), et dans le sud, comme l’indiquent les produits du pays : la reine de Saba offre à Salomon une grande quantité d’or et d’aromates, avec des pierres précieuses, III Reg., x, 10 ; II Par., ix, 9 ; les Psaumes, lxxii (lxxi), 15, et Isaïe, lx, 6, mentionnent l’or du pays ; le même prophète, lx, 6, et Jérémie vi, 20, l’encens. Ces richesses du pays des Sabéens avaient valu à leur contrée le nom d’Arabie heureuse, Arabia Félix, et les avaient rendus célèbres dans l’antiquité : la manière dont en parlent les auteurs profanes confirme ce qu’en disent les auteurs sacrés. Strabon, XVI, IV, 19, 21 (Saëaïov xr|V eûSacV-ova’Apaêfav vé[icivt « i, etc.) ; Diodore de Sicile, iii, 38, 46 ; PIine, ffl. N., vi, 32 ; Gesenius, Tliesaurus, p. 351. La reine de Saba qui alla visiter Salomon à Jérusalem était reine des Sabéens (et non des Éthiopiens). Voir Saba 6.

Les recherches qui ont été faites en Arabie par des voyageurs européens et les nombreux travaux des savants sur les inscriptions sabéennes depuis une cinquantaine d’années nous ont fait connaître beaucoup mieux que les auteurs anciens ce qu’avait été ce pays et quelle était sa richesse et son importance. Ces inscriptions embrassent une période de treize siècles environ. Des inscriptions datées de Marib sont du v s et du vie siècle de notre ère. Ce fut au vie siècle que le royaume Sabéen fut complètement détruit par les Abyssins.

Saba était le nom de la nation qui habitait l’Yémen, au sud de la péninsule arabique. Du temps d’Ératho* sthéne, vers 240 avant J.-C, elle se composait de quatre grandes tribus entre lesquelles était partagée l’Arabie méridionale : les Minéens dont la ville principale était Karna ; les Sabéens proprement dits, capitale Maryab ou Marib ; les Kattabaniens, capitale Tamna, et l’Hadramaut, capitale Katabanon.Les inscriptions parlent souvent des rois de Saba. Sargon, dans ses Annales, Botta, 75, lig. 6, nomme parmi ses tributaires le « Sabéen Ithamara » (lt-’-am[a-]ra mat Sa-ba-ai), Ce nom se retrouve dans les inscriptions sabéennes sous la forme Yetha’amara, comme celui de six rois ou chefs sabéens, dont l’un d’entre eux doit être celui qui est mentionné par le roi d’Assyrie. Malheureusement les inscriptions sabéennes ne sont pas généralement historiques et ne permettent pas de reconstituer l’histoire des Sabéens d’une manière satisfaisante ; une partie raconte les razzias faites par les tribus ; un grand nombre sont religieuses. Ces dernières attestent l’abopdante richesse du pays en or, en argent et en parfums.

Voir A. P. Caussin de Perceval, Essai sur l’histoire des Arabes avant l’islamisme, 3 in-8°, Paris, 1847 ; J. Halévy, Inscriptions sabéennes, dans le Journal asiatique, 1872, p. 129, 489 ; David H. Mûller, Die Burgen und Schlôsser Sûdarabiens nach den Ihlli