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RUBEN


d’après les Septante : xa itâirav rr|V Miuwp ewc’Eoeëtiv, « tout le.Misor jusqu’à (iy, ’ad, à la place de Sy, ’al),

Hësébon ». Hésébon marque donc un point de la frontière septentrionale. Nous en trouvons un autre dans îîethjésimoth (Khirbet Suéiméh), compté parmi les villes de la tribu, Jos., xiii, 20, et situe dans la vallée du Jourdain, à peu de distance de l’extrémité nord-est de la mer Morte. Éléalé (el-’Al), appartenait aussi aux Rubénites. Num., xxxii, 37. Il y a cependant une certaine indécision (voir Gad 4, t. iii, col. 27), de ce côté des limites, d’autant plus que l’identification de Méphaath avec Neifa, si elle est certaine, nous oblige à remonter les jalons un peu vers le nord. À l’ouest, la mer Morte et une petite partie du Jourdain constituaient une borne naturelle. Deut., iii, 17 ; Jos., xiii, 23. À l’est, le territoire confinait au désert, et sa ligne de démarcation peut être placée à la *, route des Pèlerins ».

II. villes principales. — Les villes attribuées à Ruben par Josué, xiii, 16-20, sont les suivantes :

1. Aroër (hébreu : ’Arô’êr ; Septante : ’Apo^p), aujourd’hui’Ar’âîr, sur le bord de Youadi Môdjib, l’ancien Arnon. Voir Aroër 1, t. i, col. 1023.

2. Médaba (hébreu : Mêdbâ’; Septante : omis, Jos., xm, 16 ; MotcSaêâ, Jos., xiii, 9), se retrouve avec le même nom dans Mâdeba ou Mâdaba, à vingt-sept kilomètres au nord de la vallée de l’Arnon. Voir t. iv, col. 902.

3. Hésébon (hébreu : flésbôn ; Septante : ’E<yeëwv), actuellement Bîesbân, au nord de Mâdaba. Voir t. iii, col. 657.

4. Dibon (hébreu : Dîbôn ; Septante : Aatgwv) = Dhibân, non loin d"Ar’dir. Voir t. ii, col. 1410.

5. Baniothbaal (hébreu : Bâniôf Ba’al ; Septante : Batfitiv BaâX), peut-être El-Maslûbîyéh, à l’ouest de Mâdaba. Voir 1. 1, col. 1428.

6. Baalmaon (hébreu : Ba’al Me’on ; Septante : Codex Vaticanus : Mee).g(o6 ; Codex Alexandrinus : BeXainov), généralement reconnue dans Ma’în, au sud-ouest de Mâdaba. Voir 1. 1, col. 1340.

7. Jasa (hébreu : Yahsâh ; Septante : Vaticanus : Batriv ; Alexandrinus : ’Iaa.oi), dont l’emplacement exact n’est pas connu. Voir t. iii, col. 1138.

8. Cadémoth (hébreu : Qedêmô{ ; Septante : Vaticanus : Bax£8|i(48 ; Alexandrinus : KeSthmûÔ), inconnue. Voir t. ii, col. 12.

9. Méphaath (hébreu : Mêfa’af ; Septante : Vaticanus : Matifâa8 ; Alexandrinus : Mv^âoiô), a été identifiée avec Neifa, à neuf kilomètres au sud de’Amman. Voir t. iv, col. 978.

10. Cariathaïm (hébreu : Qiryâ(aim ; Septante : Kapia6aî[i), = Qureiyat, au sud du Djebel Attarus. Voir t. ii, col. 270.

11. Sabama (hébreu : èibmâh ; Septante : Se6a(tâ), serait, suivant les uns, Sumia, au nord-ouest d’Hesbân ; suivant les autres, Sckânab, plus au nord.

12. Sarathasar (hébreu’: $ére’( haS-Sahar ; Septante : Vaticanus : EepaSa ; Alexandrinus : Sap9), se retrouve dans Sâra, près de l’embouchure de Youadi Zerqâ Ma’în ; c’est l’ancienne Callirrhoé.

13. Bethphogor (hébreu : Bê( Pe’ôr ; Septante : BaiSço-fwp), devait être entre le Nébo et la vallée du Jourdain. Voir t.i, col. 1710.

14. Asédoth-Phasga (hébreu : ’ASdàf hap-Pisgâh ; Septante : 'AuoSwO 3>ao7â), territoire situé dans le voisinage du mont Nébo. Voir t. i, col. 1076.

15. Bethjésimoth (hébreu : Bêt hay-¥esîmô( ; Septante : Vaticanus : Baiflfla<retv<16 ; Alexandrinus : Br)<it[jioû6) = Sûeirnéh, dans la vallée du Jourdain, près de la mer Morte. Voir 1. 1, col. 1686.

A cette liste il faut ajouter d’autres noms signalés dans divers endroits de l’Écriture et qui rentrent dans les possessions rubénites Atarolh, Num., xxxii,

3, 34 =’Attdrûs, au sud du Zerqa Ma’în, t. i, col. 1203 ; BeerÉlîm, Is., xv, 8, t. i, col. 1046 ; Beon Num., xxxii, 3, t. i, col. 1604 ; Bethgamul.Jer., xlviii, 23 = Djémaïl, à l’est de Dhibân, 1. 1, col. 1685 ; Bosor ou Bosra, Jos., xx, 8 ; Jer., xlviii, 24, identifiée par plusieurs avec Qasr el-Bescheir, au sud-ouest de Dhibân, et dont le nom, suivant d’autres, serait rappelé par Barzâ, au nord-ouest de la même ville, t. i, col. 1856 ; Carioth, Jer., xlviii, 24, 41, peut-être Qereiyet Fâléh, au nord-ouest de Djémaïl, t. ii, col. 283 ; Déblathaîm, Jer., xlviii, 22, dont le nom a peut-être laissé un reste dans celui de et-Teîm, au sud de Mâdaba, t. ii, col. 1330 ; Hélon, Jer., xlviii, 21, probablement el-Lehûn, à l’est d"Ar’aîr, t.- iii, col. 586 ; Mennith, Jud., xi, 33, probablement Khirbet Beddih, au nord de Hesbân, t. iv, col. 970. Nebo, Num., xxxii, 3, ou Nabo, Num., xxxii, 38, sans doute sur la montagne du même nom, t. iv, col. 1540, ; Nophe, Num., xxi, 30, t. iv, col. 1698 ; Oronaïm, Is., xv, 5 ; Jer., xlviii, 3, t. iv, col. 1895.

/II. description. — La tribu de Ruben se trouvait ainsi enclavée entre le’territoire proprement dit de Moab au sud, celui de Gad au nord, la mer Morte et le Jourdain à l’ouest, et le désert syrien à l’est. N’occupant qu’une toute petite bande de la vallée du Jourdain, elle comprenait le plateau moabite situé au nord de l’Arnon et la région accidentée qui s’étend sur les bords de la mer Morte. Le plateau est une bande de terre dont l’attitude moyenne est de 7 à 800 mètres ; le sol ondulé est parsemé çà et là de collines généralement en forme de mamelons. Il est sillonné par une multitude d’ouadis qui se ramifient au Zerqâ Ma’în ou au Modjib. La lisière qui borde la mer Morte est en général d’une altitude inférieure à celle du plateau, bien que, vue de l’occident, elle ait l’aspect d’une montagne. Les nombreux torrents qui la découpent en ont fait une succession de collines tourmentées, séparées par des ravins et des gouffres. Voir Abarim, t. i, col. 16 ; Nébo (Mont), t. iv, col. 1544. La plaine inférieure, au nord de la mer Morte, est une profonde dépression, dont le sol est généralement très fertile. Pour les détails de topographie physique, de climat, productions, etc., voir Moab 2, t. iv, col. 1143-1157.

II. Histoire. — Au moment où Jacob descendait en Egypte, les quatre fils de Ruben, c’est-à-dire Hénoch, Phallu, Hesron et Charmi, formaient le noyau de la tribu, Gen, , xlvi, 9 ; Exod., vi, 14. Lors du premier recensement fait au Sinaï, elle avait pour chef Elisur, fils de Sédéur. Num., i, 5 ; ii, 10 ; x, 18, et elle comptait 46500 hommes en état de porter les armes. Num., i, 21. Elle avait sa place au sud du tabernacle avec Siméon, né de Lia comme Ruben, et Gad, leur demifrère, né de Zelpha, la servante de leur mère. Num., ir, 10. Elle offrit à l’autel, par les mains de son prince, les mêmes dons que les autres tribus, d’après l’ordre prescrit pour les marches et les campements. Num., vii, 30. Elle fut représentée parmi les explorateurs du pays de Chanaan par Sammua, fils de Zéchur. Num., xiii, 5. Au second dénombrement, dans les plaines de Moab, elle ne comptait plus que 43 730 guerriers, soit une perte de 2770. Num., xxvi, 5-7. Il est probable qu’un grand nombre de Rubénites avaient pris part à la révolte de Coré, Dathan et Abiron. Num., xvi, 1 ; xxvi, 8-11. Après la conquête du territoire situé à l’est du Jourdain, la tribu de Ruben s’unit à celle de Gad pour réclamer une part du pays. Devant les représentations de Moïse, toutes deux promirent de marcher en tête des autres dans les combats qui devaient assurer aux Hébreux la possession de la région occidentale. Nuni., xxxii, 1-32. Une fois installés, les Rubénites commencèrent par rebâtir certaines villes importantes, comme Hésébon, Éléalé, Cariathaïm, Nabo, Baalméon et Sabama. Num., xxxii, 37. Dans la scène imposante de la