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ROUILLE DES BLES — ROUTES


Outre le Puccinia granxinis, on connaît encore le P. slratninis (fig. 264) qui attaque aussi les diverses céréales, sous le nom de Rouille tachetée. Elle vit au printemps sur les feuilles de diverses Boraginées sauvages. Enfin le Puccinia coronata forme une rouille spéciale à l’avoine, tandis que sa forme alternante habite sur les Nerpruns. Elle n’a pas, du reste, la gravité des précédentes. F. Hy.

II. Exégèse. — Le yêrâqôn (de la racine p-i>, yâraq, « verdir », cf. vert-de-gris), rouille, est constamment uni dans les textes au siddàfôn qui est le charbon des blés ou nielle. Voir t. ii, col. 582. La rouille des blés comme le charbon est un des fléaux dont Dieu menace son peuple infidèle, Deut., xxviii, 22, qu’il détournera si le peuple se repent et vient prier dans son temple,

III Reg., viii, 37-40 ; II Par., vi, 28. Dans la traduction des Septante, de III Reg., xiii, 37, ipvaiêr, , la rouille, au lieu d'être placée en second lieu, comme dans l’hébreu, a passé au troisième rang après ppoû^oç, <t la sauterelle ». Dans la Vulgate, III Reg., viii, 37, yêrâqôn a été traduit à sa place régulière par serugo, puis il est rendu une seconde fois par rubigo, après locusta, la sauterelle. Ce fléau comme le charbon a sévi souvent en Palestine. « Je vous ai frappés par la nielle et la rouillé, » dit Dieu par la bouche de ses prophètes. Amos, iv, 9 ; Agg., ii, 17 (Vulgate, 18).

E. Levesque. ROULEAUX. Les livres anciens écrits sur papyrus ou sur parchemin étaient roulés en volumina. Voir Livre, iii, t. iv, col. 305.

    1. ROUMAINES##

ROUMAINES (VERSIONS) DES SAINTES ÉCRITURES. Les Roumains sont les descendants des Daces et des colons romains qui s'établirent en Dacie après la conquête de ce pays par l’empereur Trajan. À cause de leur origine en partie romaine, les Valaques s’appellent eux-mêmes « Rumanje ». Leur langue contient un grand nombre de mots latins, mais près de la moitié de leur dictionnaire est tiré du grec, du turc et du slave. Il n’existe pas de traduction ancienne de la Bible en roumain. Le Nouveau Testament fut publié en 1648 à Belgrade. La Bible, traduite par le métropolitain Théodotius, fut imprimée en 1668 à Bucharest. On a publié depuis plusieurs éditions nouvelles du Nouveau Testament et la Société biblique de Londres a donné une édition complète revisée de la Bible. Voir Bible of every Land, p. 279.

    1. ROUTES##

ROUTES (hébreu : dérék, niesilidh, 'ôrah ; Septante : 6ôô ; ). Les termes « route, voie, sentier, chemin » sont fréquemment employés dans l'Écriture, mais ils sont souvent pris dans un sens métaphorique, par exemple : pour la manière d’agir ou les desseins de Dieu, Exod., xxxm, 13 ; Ps. lxvi (lxvii), 2 ; Ps. lxxvi (lxxvii), 14, etc. ; pour la conduite morale de l’homme, IV Reg., ii, 4 ; VIII, 25 ; Ps. cxviii (cxix), 1, 9, etc. Au sens propre, il^ indiquent la direction vers un point, c’est-à-dire lé chemin généralement suivi pour l’atteindre ; c’est ainsi que sont mentionnés : « le chemin qui conduit à Ephrata », Gen., xxxv, 19 ; xlviii, 7 ; « le chemin de la mer Rouge », Num., xiv, 25 ; « le chemin" de Béthel à Sichem », Jud., xxi, 19 ; « le chemin de Bethsamés s, I Reg., vi, 12, etc. Mais il ne faut pas s’attendre à trouver dans la Bible des renseignements bien précis sur l’ensemble des voies de communication qui reliaient entre elles les différentes parties de la Palestine, ou qui reliaient la Palestine aux pays voisins. Quand elle parle de « routes », il ne faut pas non plus s’imaginer des voies tracées avec art comme le furent plus tard les voies romaines. Souvent il ne s’agit que de simples sentiers destinés aux piétons, à quelque monture ou bête de somme. Cf. Jud., xrx, 10 ; l Re%., xxv, 20-,

IV Reg., iv, 2't. Cependant, dès les temps les pYos an ciens, les chariots et les chars circulaient à travers la montagne. Cf. Gen., xlv, 27 ; I Reg., vi, 12 ; II Reg., vi, 6 ; xv, 1 ; III Reg M i, 5, etc. Si ce fait ne suppose nécessairement pas des routes quele travail de l’iiomme avait rendues praticables, on peut croire pourtant que les rois, surtout après que Salomon eut introduit en grand nombre les chevaux et les chars, s’appliquèrent à améliorer les principales voies. Le mot niesilidh, IV Reg., xviii, 17 ; Is, , vii, 3, etc., d’après son étymologie (sâlal, « combler » et « aplanir » ), semble désigner une route travaillée, aplanie. Va paiole 4'Ysaïe, xj., 2, . pannû dérék, « préparez la voie », yaBerû niesilidh, « rendez droit le chemin », fait également allusion à la manière dont on préparait dans certains cas la route que devaient suivre les souverains. Le livre des Nombres, xx, 17 ; xxi, 22, parlait déjà d’une « voie royale », hébreu : dérék ham-mélék ; Vulgate : via publica, xx, 17 ; via regia, xxi, 22, que Moïse oppose aux chemins qui allaient à travers champs. Il s’agit sans doute d’une grande route, entretenue aux frais du roi, destinée à ses chars et à son armée, l'équivalent de ce qu’on appelle encore en Orient le Derb es-Sultân, « la route du Sultan ». Nous verrons tout à l’heure comment les Romains établirent en Palestine un admirable réseau de voies. Nous parlerons d’abord des voies militaires et commerciales qui traversaient le pays. Voir la carte, Qg. 265.

1° Voies militaires. — La Palestine a été justement appelée le carrefour des nations ou, suivant une antre comparaison, le pont jeté entre l’Egypte et les grands empires du nord. C’est ce pays, en effet, que les armées ont nécessairement dû traverser pour aller de la vallée du Nil aux rives de l’Euphrate et vice versa. C’est dans la plaine d’Esdrelon, en particulier, qu’elles se sont souvent rencontrées en des chocs formidables. Quelles routes suivaient-elles ? Elles n’avaient guère le choix, car toute la partie montagneuse leur offrait un obstacle sérieux. Elles devaient donc suivre principalement le chemin des granb.es pSaVafe&. Q « y&fe-rwKm^m&Jsfc, && reste, il suffit de jeter les yenx sur une carte de la Palestine ancienne pour voir comment leur voie est jalonnée par les noms égyptiens et assyriens attachés à certaines villes palestiniennes. Cf. A. Legendre, Carte de la Palestine ancienne et moderne, Paris, 1894 Partis de Zalu, à la frontière égyptienne, les pharaons s’avançaient dans la direction du nord-est, à travers l’immense plaine qui sépare leur pays de la Syrie. La -première place syrienne qu’ils rencontraient comme une sentinelle avancée était Raphia, égyptien -.Rapihui ; assyrien : Rapikhi ; aujourd’hui : Bir Rajah ; puis ils taisaient halte à Gfiza, égypt.. Gazatu ; assyr.. Khazzatu. De là, ils suivaient la plaine de Séphélah, parsemée de villages et de forteresses, rencontrant larza, aujourd’hui Khirbet Yarzéh ; Magdilu, auj. El-Medjdel, l’ancienne Magdalgad ; Asdudu, auj.Esdûd, anc.Àzot, pour arriver à Iopu, Iappv, Jaffa. De ce point, ils filaient en droite ligne vers le Carmel, à travers la plaine de Saron. Poulailler vers le nord, la route contourne bien la pointe du Carmel qui regarde la nier, mais ce passage, quoique pratiqué par quelques armées, est coupé par des rochers et est étroit, par là même difficile à forcer s’il est défendu. Ce n’est donc pas, on peut le dire, le passage historique pour sortir de la plaine de Saron on y entrer. Trois routes se présentaient pour franchir la région montagneuse qui sépare cette plaine de celle d’Esdrelon. La première va de Subbarîn vers l’extrémité sud-est du Carmel, là où'le mont se détache par une coupure des collines samaritaines, puis elle atteint la plaine d’Esdrelon à Tell Keimûn ; c’est celle que suivit Napoléon, dont l’objectif était Saint-Jean d’Acre ; c'était la plus courte pour aller . d'Èç^çte sur le littoral phénicien. La seconde quittait