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ROUE — ROUGE (COULEUR)


essieu horizontal, s’appuie sur le sol, porte le poids du véhicule et tourne en avançant ou en reculant, selon le mouvement imprimé à ce dernier. Pendant qu’ils poursuivaient les Hébreux à travers la mer Rouge, les Égyptiens virent les roues de leurs chars tomber de leurs essieux, sous l’effort d’une traction trop rude au milieu du sable.et des pierres. Exod., xiv, 25. Les roues des chars de guerre faisaient grand bruit ; Isaïe, v, 28, les compare à l’ouragan. Les roues des chars égyptiens firent trembler les Philistins, Jer., xlvii, 3, celles des chars chaldéens épouvantèrent les Israélites, Ezech., xxm, 2ï, celles des chars de Babylone ébranlèrent les murs de Tyr, Ezech., xxvi, 10, et Ninive fut terrifiée par le même fracas. Nah., iii, 2. Sur la forme de ces roues, voir Char, t. ii, col. 565-578. — Les chariots d’airain qui transportaient l’eau dans le sanctuaire avaient des roues comme celles d’un char. III Reg., vii, 30-33. Voir Mer d’airain, t. iv, col. 985, 986. — Pour marquer la mobilité d’esprit et l’instabilité des idées de l’insensé, l’Ecclésiastique, xxxiii, 5, dit de lui :

L’intérieur de l’insensé est comme une roue de chariot, Et sa pensée comme un essieu qui tourne.

2° Isaïe, xxviii, 27, 28, parle d’une roue de chariot qui servait à îovver ie îrotneirt, mais qw’otv tfewi-

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Roue de char. Musée du Vatican.

d’ordinaire est en pierre. Cet instrument ne se trouve r pas dans nos pays (la Mauritanie), mais chez les potiers^ orientaux. Je l’ai vu cependant dans ce pays même chez un des potiers orientaux qui y résident. » Dans Gesenius, Thésaurus, p. 16. Voir Potier, col. 578. Le potier fait tourner cette roue avec les pieds, Eccli., xxxviii, 32, pendant que ses mains façonnent l’argile. 4° La poulie de la citerne ou de la fontaine est appelée galgal dans ce passage de l’Ecclésiaste, xii, 6 :

Avant que la cruche se brise à la fontaine, Que la poulie se casse à la citerne.

Ces deux accidents, qui empêchent de puiser l’eau, figurent la fin de la vie. La poulie est une roue ou un rouleau, tournant autour d’un axe horizontal et facilitant le va-et-vient de la corde qui soutient la cruche.

5° La roue figure souvent dans les visions prophétiques. Ézécbiel, i, 15-21, voit avec les quatre chérubins des roues qui ressemblent à la pierre de Tharsis, c’est-à-dire à la chrysolithe. Voir Chrysolithe, t. n col. 740. Chacune d’elles est comme traversée par une autre roue ; elles avancent sur leurs quatre cotés sans se re ployait pas pour de menues graines comme le cumin. Saint Jérôme, In Is., ix, 28, t. xxiv, col. 326, dit qu’en Palestine on foulait le blé avec des roues de fer ; ces roues, pourvues d’espèces de dents, étaient promenées circulairement sur les gerbes, faisaient sortir les grains de l’épi et broyaient la paille. Ces roues n’ont pas cessé d’être en usage. Cf. Rosenmiiller, Jesaise vaticin., Leipzig, 1793, t. ii, p. 632. Ce sont plutôt des rouleaux qui, montés sur une espèce de châssis, étaient traînés par des bœufs. On en peut voir la forme et la manœuvre t. i, fig. 73, 74, 75, col. 325-327. Il est dit qu’un roi sage fait passer la roue sur les méchants, c’est-à-dire qu’il les tient sous sa puissance, les châtie et les empêche de se relever pour mal faire. Prov., xx, 26. La roue à laquelle il est fait allusion ici, bien qu’appelée’ôfdn, comme la roue des chars, ne diffère pas du rouleau qu’Isaïe appelle aussi bien’Ôfdn qwe^gilgdl.

3° La roue du potier est une pièce /cylindrique qui tourne horizontalement sur un axe vertical et entraîne, dans son mouvement giratoire, la masse d’argile à mouler. Jérémie, xviii, 3, lui donne le nom de’obnaïm, « deux pierres », Xc’Qoe, rota. Abulwalid explique ainsi la signification de ce nom : « L’instrument sur lequel le potier tourne ses vases d’argile est double. Il se compose de deux roues de bois, semblables à des meules à main ; celle de dessous est plus grande et celle de dessus plus petite. L’instrument, bien qu’il ne soit pas de pierre, s’appelle’obnaïm, « paire de pierres », à cause de sa ressemblance avec la meule à main qui

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261 Roue assyrienne. D’après Meyer, Sumerier vnd Semiten

in Babylonien, dans les Abhaadlungen Aer k. pr. Akademie der Wissenschaftenzu Berlin, Ph. hist. K. Abh. Ul, pi. viii,

tourner, et peuvent s’élever de terre comme les chérubins. Leurs jantes sont d’énorme hauteur et remplies d’yeux, c’est-à-dire de facettes brillantes. Elles font grand bruit en se mouvant. Ezech., iii, 13 ; x, 2, 6, 19 ; xi, 22. On ne saurait dire si ces roues avaient des formes purement idéales ou si elles présentaient quelque analogie avec des objets assyriens, comme on l’a reconnu pour les chérubins. Voir (fig. 2) un fragment d’un char divin en calcaire, — Daniel, vii, 9, décrivant le trône de Dieu, dit : « Son trône était de flammes de feu, les roues un feu ardent. » On a retrouvé un siège royal babylonien, monté sur roues, qui a pu servir de type à celui que décrit le prophète. Cf. de Longpérier, Notice des antiquités assyriennes, p. 37 ; Vigouroux, La, Bible et les découvertes modernes, 6e édit., t. iv, p. 221-223, 399.

6° Saint Jacques, iii, 6, appelle « roue » le cours de la vie ; celle-ci va en effet comme une roue qui tourne sans cesse. — Le mot galgal signifie à la fois « roue » et « tourbillon ». Les versions ont pris deux fois le premier sens là où convenait le second. Ps. lxxvii (lxxvi),

19 ; lxxxiii (lxxxii), 14.

H. Lesêtre.
    1. ROUGE##

ROUGE (COULEUR). Voir Couleurs, i, 3°, t. iii, col. 1066.