Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome V.djvu/618

Cette page n’a pas encore été corrigée
1207
1208
ROSEAU AROMATIQUE — ROSEE


proéminente, et légèrement crispé aux bords près du sommet. Le pédoncule floral, presque semblable, mais plus franchement triquètre, se termine par une spathe foliacée à la base de laquelle est inséré latéralement un spadice épais, obtus, cylindracé, tout recouvert de petites fleurs sessiles et sans éclat. Leur périanthe rudimentaire a néanmoins 6 pièces bien constituées, tronquées au sommet et formant-voûte pour l’ovaire central entouré de 6 étamines, et qui devient à maturité un fruit bacciforme en pyramide renversée. F. Hy.

II. Exégèse. — Des exégètes ont identifié le qânêh odorant avec YAndropogon schœnanthus ou jonc odorant. Voir t. iii, col. 1630. D’après les textes bibliques le qânéh odorant est une plante aromatique, mise en parallèle avec l’encens de Saba et venant aussi des terres lointaines, c’est-à-dire de l’Arabie ou des régions voi 259. — Acorus calamus.

sines. Jer., vi, 20. Des tribus arabes du Yémen l’apportaient sur les marchés de T$r. Ezech., xxvii, 19. Il entrait dans la composition aromatique brûlée sur l’autel des parfums, Is., XLiir, 24 ; Jer., vi, 20, et dans la composition de l’huile d’onction, huile sacrée qui ne pouvait être reproduite par les particuliers. Exod., xxx, 23. Ces raisons ont paru suffisantes à ces exégètes pour voir dans le qânéh odorant, YAndropogon schœnanthus ou joue odorant, dont le plus estimé est celui des Nabuthéens, et qui est mentionné parmi les ingrédients du fameux parfum sacré des Égyptiens, le kyphi. Cependant le qânéh n’est pas un jonc, mais bien un roseau. Or, chez les Égyptiens, une autre plante, qui entrait également dans la composition du kyphi, portait le nom de roseau

de Phénicie, Nabi-nt-Djahi, 1 J i ^ I U /

et n’était autre queY Acorus calamus ordinairement appeléau moyen âge Calamus aromaticm. De plus dans une recette pour faire le kyphi donnée par un texte d’Edfou, Brugsch et Dûmichen, Bec, iv, pi. 83, col. 1-2, on lit

/~—* | ^"1 II I a j 1 1, kanen djol-rseb nédjem, « kanen, autrement dit, roseau odorant, *~~+ I ; kanen », écrit

aussi a~~i 1 a « ^ ", qenna, n’est qu’un mot étranger, le

qânéh hébreu, le xàwa grec, canna latin. Cf. iU-S, qui a esens àe canna, « taKvws., C’est le. uo « asiatique qu’on explique par l’expression proprement dite égyp tienne : autrement dit seb nedjem, roseau aromatique. V. Loret, Varia, dans Recueil de travaux relatif s à la philologie et Varchéol. égypt., Paris, 1870, 1. 1, p. 190 ; t. iv, p. 156. Les auteurs grecs rangent V Acorus calamus, sous le nom de xâXajio ; , au nombre des ingrédients du kyphi. L’jlcorus aromaticus ne poussait pas en Egypte, mais il y était apporté par les marchands phéniciens qui le recevaient de l’Asie orientale. C’est pour cela qu’il était connu en Egypte sous le nom de roseau de Phénicie. V. Loret, La flore pharaonique, 2e édit., Paris, 1892, p. 31 ; Le kyphi, parfum sacré des anciens Egyptiens, dans le Journal asiatique, Paris, juilletaoût 1887. Cf. O. Celsius, Hierobotanicon, t. ii, p. 326.

E. Levesque.

    1. ROSEAUX##

ROSEAUX (VALLÉE DES), vallée ou torrent de Cana, dont le nom a été ainsi traduit dans la Vulgate (Vallis arundinetï). Voir Çana 1, t. ii, col. 104.

    1. ROSÉE##

ROSÉE (hébreu : lai ; Septante : Spàaoç ; Vulgate : ros), dépôt de gouttelettes d’eau qu’on remarque le matin sur beaucoup d’objets exposés à l’air libre, quand la nuit a été sereine. Pendant les nuits claires, les objets qui sont dehors rayonnent leur chaleur vers les espaces célestes et se refroidissent très vite. L’air chauffé pendant le jour se refroidit aussi à leur contact et dépose sur eux la vapeur d’eau qu’il contenait. Les premières gouttelettes s’accroissent peu à peu par l’adjonction des dépôts successifs de vapeur. La rosée est d’autant plus abondante que l’écarl est plus considérable entre la température de la nuit et celle du jour, et que les corps exposés à l’air sont moins bons conducteurs de la chaleur. La rosée ne se produit pas quand le rayonnement vers les espaces célestes estempêché par un obstacle, nuages, arbres, etc. Quand la température nocturne descend au-dessous de 0°, la rosée se congèle et donne le givre. Voir Givre, t. iii, col. 247. — En Palestine la température de la nuit descend ordinairement de 15° à 25° degrés au : dessous de celle du jour. Jacob se plaignait à Laban d’être « dévoré le jour par la chaleur et la nuit par le froid, » pendant qu’il gardait les troupeaux en Mésopotamie. Gen., xxxi, 40. « Il tombe à Jérusalem, la nuit surtout, une rosée très pénétrante. » Lortet, La Syrie d’aujourd’hui, Paris, 188ï, p. 257. Il en est de même dans la plus grande partie du pays. Il n’est pas rare de la voir dégoutter en abondance, par exemple de la toiture des tentes. Cette rosée supplée à la pluie qui ne tombe pas pendant plus de la moitié de l’année ; elle fournit aux plantes l’humidité dont elles ont besoin et ainsi atténue, dans la mesure nécessaire à la végétation locale, les effets désastreux de la chaleur et de la sécheresse prolongée.

1° Sens propre. — L’explication théorique de la rosée n’a été trouvée qu’en 1810. Les anciens n’ont donc pas l’idée exacte de l’origine du phénomène. Ils l’assimilent à celui de la pluie.

La pluie a-t-elle un père ?

Qui engendre les gouttes de la rosée ? Job, xxxviii, 28. C’est par la science (de Jéhovah) que les abîmes se sont ou-Et que les nuages distillent ta rosée. Prov., iii, 20. [verts, .

Israël est établi dans un pays fertile « et son ciel distille la rosée. » Deut., xxxiii, 28. C’est « la rosée de* l’Hermon qui descend sur les sommets de Sion. » Ps. cxxxin (cxxxii), 3. Au désert, la manne apparaissait le matin en même temps que la rosée et les Israélite* considéraient l’une et l’autre comme tombant du ciel. Exod., xvi, 13, 14 ; Num., xi, 9. — La rosée constituepour les habitants de la Palestine un bienfait très apprécié. Isaac souhaite que « Dieu donne à Jacob la roséedu ciel, » tandis que la demeure d’Ésaù sera ( : privée de la rosée qui descend du ciel. » Gen., xxvii, 28, 39-