Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome V.djvu/613

Cette page n’a pas encore été corrigée
1197
1198
ROME — RONCES


vieillard, aujourd’hui prisonnier, le successeur du prince des Apôtres. En lui s’incarne, si l’on peut ainsi dire, la puissance spirituelle. Les Césars commandaient aux corps ; il commande aux âmes ; leur domination ne s’étendait pas au delà des limites du monde ancien ; la sienne s’étend à toutes les parties de la terre ; bien plus, elle ouvre les portes du purgatoire et les portes du ciel ; en lui se réalisent les promesses que le Sauveur avait faites à Pierre ; il est le vicaire du Christ et le représentant de Dieu sur la terre.

VI. Bibliographie. — Outre les ouvrages déjà cités, voir H. Kiepert et Th. Huelsen, Formas urbis Romse antiquæ, accedit nomenclator typographicus, in-4°, Berlin, 1896 ; H. Jordan, Topographie der Stadt Rom im Alterthum, 2 in-8°, Berlin, 3e édit., 1871-1885 ; Ch. Dezobry, Rome au siècle d’Auguste, 4 in-8°, Paris, 1870 ; F. Reber, Die Ruinen Roms, 2= édit., Leipzig, 1879 ; 0. Gilbert, Geschichte und Topographie der Stadt Rom im Allertum, 3 in-8°, Leipzig, 18831890 ; J. H. Middleton, The Remains of ancient Rome, 2 in-8°, Londres, 1892 ; R. Lanciani, Ancient Rome in the light of modem Discoveries, Londres, 1888 ; Id., Pagan and Christian Rome, Londres, 1892 ; The Ruins and excavations of ancient Rome, Londres, 1897 ; R. Garruci, Cimiterio degli antichi Ebrei in Vigna Randinini, in-8°, Rome, 1862 ; E. Schurer, Die Gemeindeverfassung der Juden in Rom, 1879 ; Berliner, Geschichte der Juden in Rom, 1893 ; Holtzmann, Ansiedelung des Christenthums in Rom, 1874 ; Huidekoper, Judaism at Rome, 1876 ; Hild, Les Juifs à Rome, dans la Revue des étudies juives, 1884 ; Ph. Gerbet, Esquisse de Rome chrétienne, 8e édit., 2 in-12, Paris, 1875 ; 0. Marucchi, Le memorie dei SS. Apostoli Pietroe Paolo nella Cilla di Roma, in-8°, Rome, 1894.

F. YlGOUROUX.

    1. ROMÉLIE##

ROMÉLIE (hébreu : Remalyâhû, « celui que Jéhovah protège » ; Septante : ’Poy.û.(a ;  ; Vulgale : Romelias), père de Phacée, roi d’Israël. IV Reg., xv, 25, 27, 30, 32, 37 ; xvi, 1, 5 ; II Par., xxviii, 6 ; Is., vii, 1, 4. 5, 9 ; viii, 6. On croit communément que Romélie était de basse condition et que c’est par mépris que son lils Phacée, usurpateur du royaume d’Israël, est appelé « fils de Romélie » tout court. Is., vii, 4 ; viii, 6.

    1. ROMENTHIÉZER##

ROMENTHIÉZER (hébreu ; Rômanfî x Ézèr ; Septante ; 1 P(i> ! iet61£ïep), le dixième des quatorze fils d’Héman. Il fut le chef de la vingt-quatrième section des musiciens du temps de David, laquelle se composait de douze personnes, ses fils et ses frères. I Par., xxv, 4, 31. Quelques critiques ont supposé que le nom de Romenthiézer et de quatre de ceux qui sont nommés avec lui, $, 4, éfait, à cause de leur forme insolite un fragment d’hymne ou de prière, et non une liste de personnes réelles. La répétition de ces noms dans l’énumération des classes de musiciens démontre la fausseté de cette hypothèse.

    1. RONCE##

RONCE (hébreu : barqânim ; Septante : papxT)V ! p., pâ-coç ; Vulgate : tribuli, rubus), plante épineuse.

I. Description. — Les ronces, comme les rosiers, sont des arbrisseaux à feuilles composées, munis d’aiguillons sur leurs rameaux ainsi qu’à la face inférieure des pétioles. Elles en difierent surtout par les fruits formés de carpelles charnus disposés au pourtour d’un réceptacle saillant, et qui sont en réalité de petites drupes, chacune avec un noyau central recouvert par le péricarpe succulent. Les fleurs, comme dans la généralité des Rosacées, sont régulières, hermaphrodites, avec les pétales et de nombreuses étamines sur le bord interne du tube du calice. Les Rubus de Palestine appartiennent tous à la série des Rubus homalacanthi, ayant leurs tiges marquées de cinq faces planes ou canaliculées, et portant leurs aiguillons sur les

angles saillants. Ils correspondent à l’ancien Rubus fruticosus L. démembré depuis en de nombreuses espèces ou formes dont les plus tranchées sont R. discolor (fig. 252) à folioles blanchâtres en dessous, R. tomentosus à feuilles veloutées au moins sur la face inférieure, et celle que de Candolle nommait R. collinus, intermédiaire entre les précédentes, dont elle n’est peut-être qu’un hybride. F, Hy.

II. Exégèse. — Les mots par lesquels la Bible désigne d’une façon générale les épines ou plantes épineuses sont assez nombreux. Voir Épines, t. ii, col. 1895. Mais il est un certain nombre de noms, souvent mal rendus par les versions, qui ont un sens précis de plante déterminée. Tel est entre autres, semble-t-il, le mot barqânim, qui se rencontre en un seul passage. Jud., viii, 7, 16. « Lorsque Jéhovah aura livré entre mes

232. — Rubus discolor.

mains Zébée et Salmana, dit Gédéon aux gens de Soc coth, je déchirerai votre chair avec des épines du déser et des barqânim », Jud., viii, 7 ; et c’est Ce qu’il fit, comme il est dit plus" loin au ꝟ. 16. Plusieurs exégètes avec Gesenius, Thésaurus, p. 244, font de ces barqânim des espèces de herses armées de pointes aiguës. Mais on ne s’explique pas bien, dans cette hypothèse, ce que viennent faire les « épines du désert » qui précèdent immédiatement les barqânim. Il semble plutôt que les deux expressions sont unies comme dans notre locution « les épines et les ronces ». Aussi est-ce dans ce dernier sens que de nombreux exégètes entendent le mot barqânim. On ne peut appuyer ce sens sans doute sur les Septante qui ont simplement transcrit le mot hébreu, k-i TCtte Papx^vtn (ce qu’Eusèbe, Onomasticon, édit. P. de Lagarde, 1887, p. 140, a pris pour un nom de lieu, mais Aquila traduit par « xivDaç, « épines » ). La Vulgate met tribulis, tribulos (qui ne saurait être la herse, en latin tribula ou tribulum) plante épineuse. « Barqânim, dit le rabbin Kimchi dans son commentaire des Juges, est une espèce d’épines. » Mais quelle épine ? Le texte demande une épine rampante, flexible, dont on puisse au besoin se servir comme d’un fouet. Le châtiment infligé par Gédéon ne consistait pas à coucher les hahitants de Soccoth sur des épines et des ronces, et à faire passer sur eux ainsi étendus des chariots ou des rouleaux. Ce châtiment rappellerait, disent certains exégètes, celui de II Reg., su, 31, et I Par., xx, 3, mais ces passages n’ont pas ce sens. Cf. Revue biblique, 1898° p. 253. Il consistait plutôt, dans ce passage des Juges, viiij