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ROME

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Bullettino di archeol. crist., 1883, p. 153. L’empereur Valentinien II, en 386, fit démolir Ja basilique conslantinienne pour en construire une plus grande, qui fut continuée par Théodose et achevée par Honorius. Souvent restaurée depuis, elle fut détruite par un incendie pendant la nuit du 15 au 16 juillet 1823. On doit la basilique actuelle à Léon XII, à Grégoire XVI et à Pie IX qui la consacra en 1854. Malgré toutes ces démolitions et toutes ces restaurations, la Confession où repose le corps de l’Apôtre n’a jamais changé de place. Son tombeau, comme celui de saint Pierre au Vatican, fut visible jusqu’au IXe siècle. Obstrué alors, il n’a été

IV. L’arc de triomphe de Titus. — Trois ans après le martyre de saint Pierre et de saint Paul, en 70, Titus réalisait à Jérusalem, par la prise de la ville et la destruction du Temple, les prophéties de Notre-Seigneur contre la ville déicide. Matth., xxiv, 2 ; Marc, xiii, 2 ; Luc, xix, 43-44 ; xxi, 6. L’abomination de la désolation était entrée dans le Temple avec les aigles des légions romaines et la Judée avait été rayée du nombre des royaumes. L’arc de Titus (fig. 250) est toujours là, près du Golisée, à l’extrémité du Forum, sur la voie Sacrée triomphale, pour rendre témoignage à la véracité des prophéties du divin Maître. Il fut construit en

250. — Arc de triomphe de Titus.

dégagé que dans la reconstruction actuelle. On peut voir maintenant par la fenestrella la plaque de marbre qui recouvre le sarcophage.

Les reliques de saint Pierre et de saint Paul se trouvent ainsi aujourd’hui, celles du prince des Apôtres à la basilique de Saint-Pierre, celles de saint Paul, à la basilique de Saint-Paul, à l’endroit même où elles furent primitivement déposées. Quelque temps après leur martyre d’après les uns, ou ver ? le_milieu du me siècle d’après les autres, si ce n’est ^deux fois, pour les mettre sans doute plus en sûreté, elles furent transportées dans un souterrain de la voie Appienne, appelé Platonia, mais elles y restèrent peu de temps. On peut visiter encore ce souterrain derrière l’abside de la basilique de Saint-Sébastien. Marucchi, Le catacombe ossia il sepolcro apostolico dell’Appia, Rome, 1892 ; Id.. San Pietroe San Paolo, p. 75-92. C’est par leur supplice que les deux apôtres ont pris ainsi possession de Rome. Aujourd’hui, la statue de saint Pierre se dresse au sommet de la colonne Trajane et celle de saint Paul au sommet de la colonne de Marc-Aurèle.

mémoire des victoires de Titus et inauguré sous Domitien en l’an 81. Senatus populusque Romanus divo Tito, divi Vespasiani filio, Vespasiano Au/usto. A l’extérieur, du côté de l’inscription, une frise représente le cortège d’un sacrifice. À l’intérieur de l’arcade unique, un bas-relief représente Titus sur un quadrige que conduit Rome ; vis-à-vis, un autre bas-relief montre le cortège triomphal qui était passé là avec des Juifs prisonniers, le chandelier à sept branches et la table des pains de proposition ^vec les trompettes sacrées. Voir Chandelier, t. ii, fig. 184, col. 544. Le sénat et le peuple romain, en élevant ce monument en l’honneur de Titus, étaient bien loin de se douter de son importance et de sa signification future. Leurs troupes venaient de ruiner Jérusalem : c’était pour préparer la ruine de l’empire romain lui-même et pour faire grandir à sa place l’empire spirituel destiné à le supplanter.

V. La Rome chrétienne s’élevant sur les ruines de la Rome païenne. — Si, quand on vient de visiter l’Arc de Titus, on veut se rendre compte de la révolution qu’a produite dans l’empire romain la prédication