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ROME

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une Vie et une gloire nouvelles. C’est l’Église elle-même, l’Église qui a été d’abord victime de ses persécutions, qui chantera un jour dans l’hymne de la fête des apôtres Pierre et Paul :

Romafelix, quse duorum-principum Es consecrata glorioso sanguine. Horum cruore purpurata esteras

Excellis orbis una pulchritudines.

Ses empereurs et ses grands hommes n’avaient pu lui conserver sa splendeur ; deux Juifs, un pêcheur du lac de Génésareth, un fabricant de tentes de Tarse, l’ont rendu plus glorieuse que jamais. C’est à eux qu’elle doit d’avoir survécu à tous les désastres et à toutes les ruines, et d’être encore Urbs Borna. Un poète anonyme disait avec raison, lorsque Constantinople lui eut ravi son titre de capitale de l’empire (Marucchi, Excursioni archeol. in Roma, parte II, p. 47) :

Conslantinopolis florens nova Borna vocatur, Mœnibus et mûris Roma vetusta cadis. Non si te Pétri meritum Paulique foveret, Tempore jam longo misella fores.

III. Sduvenibs apostoliques a Rome. — La Rome chrétienne a conservé et honoré le souvenir de ses

245. — La prison Mamertîne.

Apôtres et l’on peut suivre encore aujourd’hui leurs traces dans la ville éternelle. — 1° C’est par la via Appia que saint Paul arriva dans la capitale de l’empire. Cette voie, restaurée parJPie IX, en 1850-1853, jusqu’à la onzième pierre miliiaire, se présente encore à nous, en partie, avec l’aspect qu’elle oflrjt aux yeux de l’Apôtre des Gentils (fig. 242 et 243).

2° Nous avons vu plus haut, col. 1182, qu’il reste encore quelques débris de l’ancienne porte de Capoue, porta Capena, par laquelle saint Paul fît son entrée dans la ville.

3° Les Castra prsetoriana. — Une caserne marque encore aujourd’hui l’emplacement où se trouvait le camp des Prétoriens (fig. 244), et où saint Paul dut être conduit par les soldats qui l’avaient amené prisonnier. Cf. Phil., i, 13..Le textus receptus grec, Act., xxviii, 16, contient, d’après quelques manuscrits du vine au x » siècle, ces mots, qui ne sont ni dans les plus anciens manuscrits grecs (ni dans la VuJgate) : 6 èxa-zàtzapyos itapéSoixe toiç Ss^iu’ou ; t<S orpaTOuESâpx^, « le centuriqn

remit le prisonnier au préfet du camp ». Si l’on peut ajouter foi à cette addition, comme le prœfectus ca~ strorum devait avoir son habitation dans le quartier même des prétoriens, l’Apôtre demeura probablementdans le voisinage et opéra sans doute la conversion de quelques soldats. 0. Marucchi, S. Pietroe S. Paolo in Roma, 1900, p. 23-25. Quelques savants croient cependant plus probable qu’il résida prés du Palatin où se trouvait une caserne pour la garde impériale. L’opinion qui fixe le séjour de l’Apôtre à l’endroit où s’élève aujourd’hui Santa Maria in via hâta, à la jonction de l’ancienne via Lala et de la via Flaminia (le Corso actuel) ne s’appuie pas sur des documents dignes de foi. Marucchi, /S. Pietroe S. Paolo in Roma, p. 157-159. Il n’y avait pas là de maison privée, mais le portique qui entourait les Septa Julia, mentionnés sur le plan capitolin de Rome. Ce sont des restes de ce portique qu’on voit dans le souterrain de l’église. Marucchi, Basiliques de Rome, 1902, p. 393.

4° L’église de San Paolo alla Regola (ainsi appelée du mot arenula, à cause du sable déposé là par le Tibre), près du Ghetto. Elle était nommée primitivement Scuola di SanPaolo, parce qu’il y a en cet endroit une chambre souterraine fort ancienne, où l’Apôtre, disait-on, avait instruit ses premiers convertis, mais on n’a du fait aucune preuve. Voir Bartolomei, Sulla Chiesa di San Paolo alla Regola, Rome, 1858 ; M. Armellini, Le Chiese di Roma, 1887, p. 499.

5° Deux chapelles rappellent le martyre de saint

246. — Cirque, avec la spina, l’obélisque et les duse mètre ; au-dessous un côté^de l’arène et les ebars. D’après une pierre gravée. Rich, Dictionnaire des antiquités, 1873, p. 566.

Pierre et de saint Paul. L’une est l’oratorio délia separazione, sur la voie d’Ostie. Marucchi, S. Pietroe S. Paolo in Roma, ]). 155-156. Il a remplacé un oratoire du moyen âge et marque le lieu non authentique où l’on raconte que saint Pierre et saint Paul se séparèrent en allant au martyre. L’autre chapelle, sur la via Appia, à dix minutes de la porte de Saint-Sébastien, bien connue, sous le nom de Domine, quo vadis, est ainsi nommée parce que saint Pierre, fuyant la persécution, y aurait rencontré Notre-Seigneur et lui aurait adressé ces paroles. Jésus-Christ lui aurait répondu : Redeo Romam ut iterum crucifigar, ce qui aurait fait revenir sur ses pas le prince des Apôtres pour aller subir le martyre. Ce récit se lit dans les actes des martyrs saints Processus et Martinien, qui ne sont pas antérieurs au Ve siècle. Les deux chapelles sont modernes ; la seconde a succédé à une autre plus ancienne. Il y avait là au xiii a siècle une Ecclesia ubi Dominus apparuit. Marucchi, S. Pietro e S. Paolo, <p. 150-153.

6° Maison de Pudens. — Saint Pierre et saint Paul, d’après une ancienne tradition consignée dans le Liber pontificalis (par interpolation), et dans d’autres documents, Acto sanctorum, t.n maii, p.295 ; J.-B.lJeRossi,