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ROME


pasien et sous Titus, les Juifs furent hien traités à Ror&e et les chrétiens, qu’on confondait encore souvent avec eux, à cause de leur genre de vie, bénéficièrent de la large tolérance qui leur était accordée. Mais sous Domitien, la persécution recommença. La rapacité de cet empereur en fut la cause première. II voulut obliger les chrétiens, qui judaicam viverent vitam, Suétone, Domit., 12, à payer le tribut du didrachme, autrefois destiné à l’entretien du temple de Jérusalem, et, depuis sa destruction, consacré soi-disant aux édifices du Capitole. Josèphe, Bell, jud., VII, VI, 6 ; Dion

Cette porte donnant accès à la voie Latine ne fut ouverte qu’aux jours où Aurélien recula l’enceinte de la ville… Jean sortit intact et sain du bain de feu… Domitien rassuré sur le compte des chrétiens commençaità relâcher ses poursuites. Cesoutfte de clémence détourna les magistrats de s’acharner contre un vieillard ; ils se contentèrent de le reléguer dans l’Ile de Patmos. » C. Fouard, Saint Jean, Paris, 1904, p. 99100. Voir Je/un - 7, t. iv, col. 1165. On peut dire que le souvenir du voyage de saint Jean à Rome et de ce qu’il y avait souffert est resté marqué en traits de feu dans

. -243. — Le tombeau de Cœcilia Métella sur la Voie appienne. Il avait été construit avant l’arrivée de saint Paul, entre 686 et 700, de Rome. Nibby, Roma antica, Rome, 1839, t. ii, p. 550. Les créneaux ont été ajoutés en 1299 de notre ère. D’après une photographie de M. H. Saint-Martin.

Cassius, lxvi, 7. Les chrétiens, considérant comme une sorte d’apostasie la soumission à cet impôt, qui les confondait avec les Juifs, refusèrent la plupart de l’acquitter et on les poursuivit devant les tribunaux comme athées. Suétone, Domit., 12 ; Dion Cassius, lxvii, 14. La persécution contre les chrétiens s’étendit -de proche en proche et fit des victimes en Asie Mineure, a Smyrne, Apoc, ii, 10 ; à Pergame, ii, 43 ; et ailleurs, v, 6 ; vi, 9, 10 ; xx, 1. Saint Jean résidait alors à Éphése ; il en fut lui-même victime. Domitien avait tlonné l’ordre d’arrêter et d’amener à Rome lès descendants des rois de Juda, ce qui fut fait. Hégésippe, dans Eusèbe, H. E., iii, 19, 20, t. xx, col. 252-256. Saint Jean, si renommé pour avoir vécu dans l’intimité du Sauveur, fut peut-être arrêté au même titre. On l’amena à Rome et il fut condamné à périr dans une chaudière d’huile bouillante. « Le lieu traditionnel de son exécution es, t la Porte Latine, ou, pour mieux dire, l’espace, libre alors, qu’occupa plus tard cette barrière de Rome.


l’Apocalypse. Saint Pierre avait déjà désigné Rome sous le noni de Babylone. 1 Pet., v, 13. C’est sous ce titre qu’elle apparaît, Apoc, xiv, 8 ; xvi, 19 ; xvii, 5 ; xviii 2. Dans le livre du prophète de Paticos, Vurbs septicollis, Apoc, xvii, 9, opposée à Jérusalem, Rome qui siège super aquas multas, xvii, 1, comme une reine vêtue de pourpre et d’or, est « la grande Babylone, mère des abominations de la terre, ivre du sang des martyrs, la grande ville qui a l’empire sur les rois de la terre. » xvii, 4, 5, 6, 18. Le quatrième livre d’Esdras, iii, 1, 2 ; xv, 43, et l’Apocalypse de Baruch appellent également Rome Babylone. Saint Jean la décrit aussi, Apoc, xiii, sous l’emblème d’une bête monstrueuse, dont la bouche profère des blasphèmes et qui exerce sa fureur contre les saints. L’heure de la justice et de la vengeance viendra : Cecidit, cecidit Babylon Ma magna, quse a vino iræ fornicationis suas potauit omnes gentes. Apoc, xiv, 8. Mais le sang des martyrs, qui lui a mérité le châtiment annoncé par le prophète, donnera à Rome

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