Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome V.djvu/599

Cette page n’a pas encore été corrigée
1179
1180
ROME


II. Rome dans le Nouveau Testament. — I. les

JUIFS À ROME AV COMMENCEMENT DE L'ÈRE CBBÉTIENNE. — Avec l'établissement de l’empire sous Auguste, Rome acquit un nouvel éclat et exerça sur les étrangers, sn particulier sur les Juifs, une sorte de fascination. Comme l’a dit notre vieux poète J. du Bellay :

Rome fut tout le monde et tout le monde est Rome.

Le roi juif Aristobule avait été emmené à Rome avec ses enfants par Pompée, son vainqueur. Josèphe,

rèrent-ils sa mort. Suétone, Div. Julius, 84. Cf. Josèphe, Ant.jud., XIV, x, 8. Auguste et aussi Tibère, dans la seconde partie de son règne, leur furent également favorables. Il leur était permis de pratiquer leur religion et leurs coutumes. Philon, lac. cit. Leur nombre avait si rapidement augmenté que, lorsque les Juifs envoyés en ambassade de Palestine auprès d’Auguste pour faire entendre leurs plaintes contre Archélaùs arrivèrent dans la capitale, ils y furent appuyés par plus de huit mille de leurs coreligionnaires établis à Rome. Jo 240. — Carte dsRoma qttadrata, du Septimontium, des quatre régions et de l’enceinte de Servius Tullius. D’après L, . Homo.

Ant. jud., XIV, IV, 5. Un quartier spécial fut bientôt attribué aux Juifs qui après la guerre y avaient été vendus comme esclaves et avaient été ensuite affranchis ou qui s’y étaient rendus volontairement, attirés par l’espoir de s’enrichir dans la grande ville. Ce quartier n'était pas le Ghetto moderne, entre le Capitole et l'île du Tibre, mais la rive du Tibre, dans la partie appelée aujourd’hui le Transtévère. Philon, Légat, ad Caium, édit. Mangey, p. 568. Cette situation était très favorable à leur commerce, rendu facile par le voisinage du fleuve. Aussi les Juifs acquirent-ils bientôt de l’importance à Rome. La-manière dont en parle Cicérondans son discours en faveur de Valérius Flaccus montre qu’on était déjà obligé de compter avec eux. Pro Flacco, 28, 69. Jules César les traita avec bienveillance, aussi pleu sèphe, Ant. jud., XVII, xiii, 2 ; Bell, jud., II, vi, 1 A l'époque où Tibère les bannit de la ville, à cause des crimes commis par quelques-uns d’entre eux, quatre mille furent enrôlés dans l’armée romaine et envoyés en Sardaigne. Josèphe, Ant. jud., XVIII, iii, 5 ; Tacite, Ann., ii, 85 ; Suétone, liber., 37, 66.

Malgré tout, leur nombre augmentait toujours. Us faisaient des prosélytes, surtout parmi les femmes des hautes classes. Horace, Satir., i, 4, 114 ; Juvénal, Satir., m, 14 ; vi, 642 ; xiv, 96. On peut conclure des allusions de Juvénal, iii, 10, 15, de même que des catacombes exclusivement juives de Rome, qu’ils avaient débordé le quartier du Transtévère et s'étaient répandus un peu partout. Cꝟ. 0. Marucchi, D’un antico cimitero giudaico, dans les Atti deW Accad. rom., 1884. Les Actes,