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1175 ROMAINS (ÉPÎTRE AUX) — ROMANCHES (VERSIONS) DE LA BIBLE 1176

du eh. xm règlent les rapports de l’Église et de l’État : le chrétien est soumis aux puissances établies, il s’acquitte avec soin de ses dettes de justice, ꝟ. 7-10. La perspective du retour du Seigneur tient le fidèle dans une perpétuelle vigilance, ꝟ. 11.14. Après ces règles générales de vie chrétienne, des conseils de circonstance pour l’Église de Rome. Saint Paul recommande aux « forts » d’être charitables avec les « faibles », c’est-à-dire envers ceux qui avaient des scrupules au sujet des anciennes observances mosaïques, xiv, 1, 23. Il revient encore, xv, 13, à la tolérance mutuelle et il invite juifs et païens à louer la bonté et la fidélité divine.

m. épilogue, xv, 14-xvi, 27. — La lettre se termine par des communications personnelles, indique le but qu’elle s’est proposé, annonce la prochaine visite de l’Apôtre à Borne ; xv, 14-33. Puis viennent les salutations à divers personnages, xvi, 1-15, un avertissement, xvi, 17-20, un post-scriptum des compagnons de l’Apôtre et du copiste qui a écrit la lettre, xvi, 21-23, une bénédiction et la doxologie finale, xvi, 24-27

VIII. Langue et style. —’Comme toutes les autres Épîtres de saint Paul, celle-ci est écrite en grec. Le latin paraîtrait tout désigné pour écrire aux chrétiens de la capitale de l’Empire, mais le grec fut la langue dominante de l’Église de Rome, durant les trois premiers siècles. Voir Caspari, Quellen zur Geschichte des Taufsymbols, Christiania, 1875. — Le style de cette Épître est si varié qu’on a sérieusement agité la question de savoir si le même auteur avait tenu la plume jusqu’au bout. Mais quand on considère l’étendue de la lettre, les amples développements théologiques, - la diversité des sujets traités, on ne s’étonne plus de ces différences de vocabulaire, de syntaxe, d’images, et de sentiments exprimés. Ce qui caractérise surtout cette Épltre, c’est une exposition magistrale, qui n’exclut pas une certaine vivacité et une admirable énergie ; on y trouve des passages de la plus belle éloquence. La style est vif, élégant, parfois incisif, la dialectique serrée, les arguments généralement bien enchaînés, les périodes courtes mais d’une belle ordonnance. En résumé, l’Épître aux Romains semble être, dans l’ensemble, le meilleur morceau littéraire qui soit sorti de le plume de saint Paul.

IX. Bibliographie. — Parmi les commentaires les plus remarquables, on doit citer, chez les anciens, Origène, Comment, in Epist. S. Pauli ad Romanos, t. xiv, col. 857-1292 ; S. Jean Chrysostome, Homil. in Epist. ad Romanos, prêcbées à Antioche entre 387 et 397, t. lx, col. 391-632 ; Théodoret, saint Jean Damascène, Œcumeniua, Théophylacte, Euthymius, l’Ambrosiaster, Pelage ; au moyen âge, Hugues de Saint-Victor, Pierre Abélard, saint Thomas d’Aquin, dans son Expositio in Epistolas omnes Divi Pauli Apostoli ; Cornélius a Lapide, Commentarius in omnes D. Pauli Epistolas, Anvers, 1614 ; Estius, In omnes Pauli Epistolas commentarius, Douai, 1614-16 ; *Grotius, dans ses annotationes inN. T., Paris, 1644 ; *Hammond, Paraphrase and annotations of the N. T., 1653 ; "Locke, À paraphrase and notes to the Epislle of St. Paul, 1759-1707 ; Bengel, Gnomon Novi Testamenti, 1742. Durant la période moderne, Tholuck dont les commentaires ont paru en 1824 ; "Fritzsche, 18361843 ; Meyer, 1832, un des meilleurs commentaires de l’Épître aux Romains ; réédité par B. Weiss en 1900 ; ’L. de Wette, Kurzgefasstes exegetisches Handbuch zum Neuen Testament, 1836-1848 ; "Alford, Greek Testament, 1849-1861 ; ’Jowett, St. Paul’s Epistles to the Thessalonicians, Galatians and Romans, 1855 ; ’Godet, Commentaire sur l’Épître aux Romains, Paris, 1879 ; ’Oltramare, Commentaire sur l’Épître aux Romains, 1881-1882 ; * Gifford, dans The Speaker’s commentary, Genève, 1881 ; "Liddon, Explanatory analysis of St.

Paul’s Epistle to the Romans, 1893 ; *Lipsius, dans le H andcommentar zum. N. T., publié sous la direction de H. J. Holtzmann, 1891 ; * Sanday et Headlam, dans l’International critical commentary, 1902. Les catholiques, Klee, 1830 ; Reithmayer, 1845, Ad. Maier, 1847, Bisping, Schæfer, 1891 ; Drach ; Maunoury, 1878 ; R. Cornely, dans le Cursus Scriptural Sacrée, 1896.

C. Toussaint.

    1. ROMANCHES##

ROMANCHES (VERSIONS) DE LA BIBLE. La langue romanche ou roumanche est un r rameau des langues romanes, issues du latin, ou néo-latines. Elle embrasse une série d’idiomes romans, qui sont parlés le long des Alpes, des sources du Rhin antérieur à la mer Adriatique. La Bible a été totalememt ou partiellement traduite dans trois dialectes seulement de l’Engadine et du canton des Grisons à l’usage des protestants à partir du xvi » siècle. Les catholiques de langue romanche n’ont pas dé version spéciale de la Bible dans aucun dialecte.

1° Dialecte de la Raute-Engadine. — Le Nouveau Testament a été traduit du latin et autres langues en haut engadinois par Jacques Bifrun ou Biveroni († 1572), de Sarmëdan, jurisconsulte et théologien, réformateur et ami de Zwingle : L’g nouf Testamaînt, in-8°, s. 1., 1560. Il l’a publié à Bâle à ses frais. Cette première édition a une préface de Philippe Gallicius. En 1605, Lucius Papa en publia une nouvelle édition, et il en parut à Fuschlâff une troisième, accompagnée de notes, en 1607. Voir Bœhmer, Romantische Studien, t. vi, à l’année 1560 ; Campell, Zwei Bûcher ràtischer Geschichte, t. i, p. 414. Comme Bifrun est l’écrivain classique du haut engadinois, M. J. Ulrich a réédité quatre livres de sa traduction du Nouveau Testament dans la Revue des langues romanes : l’Évangile selon saint Luc, 1897, t. xl, p. 65-83, 97-109, 265-279, 552-572 ; l’Évangile selon saint Jean, 1898, t. xli, p. 239-271 ; 1899, t. xlii, p. 56-70, 301-304 ; lesvctes des Apôtres, i&id., p..509-535 ; 1901, t. xuv, p. 521-530 ; 1902, t. xlv, p. 357-369 ; 1903, t. xlvi, p. 75-93 ; et l’Apocalypse, 1905, t. xlviii, p. 7587, 306-323. Pour les Épîtres de saint Paul et des autres apôtres, il n’a publié que les mots intéressants ou rares que fournit leur traduction. Ibid., juillet et août 1906, janvier et février, mai et juin 1907. Une autre version du Nouveau Testament dans le même dialecte fut faite par Jean Gritti de Zuoz et parut, in-8°, Bâle, 1640. Les Psaumes furent traduits par Laurent Witzel, Bâle, 1661. Janev Menni rédigea une nouvelle traduction du Nouveau Testament à Coïre, en 1861.

2° Dialecte de la Basse-Engadine. — Les Psaumes et cantiques furent traduits dans ce dialecte par Ciampel pour l’usage litnrgique et parurent avec notation musicale en 1562 ; 2e édit., in-8°, Bâle, 1606. Des parties détachées de l’Ancien Testament furent traduites par Jean Pitschen Saluz en 1657 et les années suivantes. Une Bible entière est due à la collaboration de Jacques Antoine Vulpi et de Jacques Dorta a Vulpera. Elle fut imprimée â Schuol, village de la Basse-Engadine, in-f 3, 1657. La traduction avait été faite sur la version italienne de Diodati. Voir t. iii, col. 1030-1031. Des rééditions complètes parurent à Bâle, en 1679 et en 1743. Le Nouveau Testament fut imprimé à part, Bâle, 1812, et l’Ancien, à Coire, en 1815, sous ce titre : Biblia o vero la Soinchia Scritûra del Velg Testamaînt. La Bible entière a encore été rééditée à Cologne, 18671870. À Paris, en 1836, un in-12 est intitulé : Il nouf Testamaînt da nos Segner Jesu Christa, tradiit in rumansch d’Engadina bassa.

3° Dialecte réto-roman des Grisons. — Le Psautier fut traduit en, ce dialecte par Gabriel Sapharius, in-8°, Bâle, 1611. Lucius Papa traduisit la Sagesse de Siracide ou l’Ecclésiastique, in-12, Zurich. 1628. Lucius (Louis) Gabriel donna tout le Nouveau Testament : Il n’ef Testamaint, in-8°, Bâle, 1648. Les Psaumes furent traduits